Le processus de décision des pilotes

Suite à mon article « Prendre des décisions », j’ai reçu un email de Patrick Blelly, un ami qui a été pilote de ligne. J’ai trouvé sa réponse tellement intéressante et inspirante que je lui ai demandé l’autorisation de publier son texte, quasiment en l’état. Je le trouve en effet très complémentaire de mon article sur la prise de décision et je vous laisse en profiter.

Article de Ketsia BONNAZ et Patrick BLELLY, publié le 25 mai 2022

 

Chère Ketsia,

Je t’avais promis de te donner la méthode « aéro » de prise de décision qui est employée dans la majeure partie des compagnies aériennes. Elle est systématiquement utilisée dans tous les cas où on a une panne car elle est efficace surtout en cas de fatigue. Tu imagines bien qu’au bout de 12 ou 13 heures de vols on est épuisé et si on se raccroche à cette méthode, on n’oublie rien, alors que si on n’avait pas de méthode « déterminée », on ferait du n’importe quoi et dans un avion cela ne pardonne pas.

C’est une méthode que l’on utilise sous forme d’acronyme : le « F.O.R.D.E.C ».

F pour FAITS : on doit bien s’assurer que l’on a bien identifié le problème auquel on est confronté et que l’on ne part pas dans sur une mauvaise analyse, ce qui nous ferait partir dans une mauvaise direction. On énonce à voix haute le problème ou la panne pour qu’on soit sûr que toutes les personnes concernées parlent bien de la même chose.

O pour Options : quelles sont les options dont on dispose à l’heure où on parle. Dans l’aviation, les différentes solutions possibles sont : est-ce que je continue le vol, est-ce que l’on déroute l’avion, est-ce que je fais demi-tour ? Mais… continue jusqu’au bout la lecture de ce mail.

R pour Risques : on liste les risques de chacune des options évoquées ci-dessus. C’est simplement faire une colonne de + et de – pour cerner les avantages et désavantages de chacune des options possibles.

D pour Décision. Là il y a une particularité : le chef (ou responsable, ou le décisionnaire final) ne propose pas sa solution en premier, de peur que l’autre ou les autres n’osent pas exprimer une idée différente, et « accepte » une décision qui ne lui convient pas sans rien dire. Le décisionnaire final demande son avis a « l’autre », ainsi que la justification de sa vision et sa solution au « problème », comment il voit les choses. Cela permet au décisionnaire d’avoir une autre vision du problème, voire même d’apprendre des solutions auxquelles on aurait pas pensé ! Puis on prend la décision finale au vu de toute cette » étude » précédente. Notre expérience ou notre connaissance nous guide dans ce choix. Et quand on a pris une décision on s’y tient (sauf voir le « C » plus bas).

E pour Exécution : on effectue ce qu’on a décidé conformément à nos possibilités.

C pour Contrôle : on vérifie que les données de départ n’ont pas changées, et que la décision est toujours valide. Sinon, on recommence le processus au départ en partant des Faits. Certains disent aussi « C » pour Communication, si l’on doit informer quelqu’un de notre décision.

 

Ce concept marche pour tout, même pour acheter une machine à laver ! Je te donne l’exemple :

  • FAIT : la machine à laver ne fonctionne plus. Est-elle cassée ou seulement en panne ? Il faut en être sûr et bien vérifier.
  • OPTIONS : A-t-on vraiment besoin d’une machine à laver ou peut-on s’en passer ? Est-il possible de la réparer nous-mêmes ou doit-on faire appel à un technicien ? Doit-on la changer ? Est-il possible de s’en faire prêter une, ou d’en louer ? Aller laver son linge chez maman est-il une option ? On peut aussi envisager de laver le linge à la main, c’est aussi une option !
  • RISQUES : on évalue les pour et les contres de chaque option. A-t-on les moyen d’acheter une machine à laver neuve ? Sera-t-elle disponible de suite ? Aura-t-on les moyens de contracter un emprunt et de le rembourser ? Est-il possible d’en emprunter une, ou non ? Une réparation serait-elle pérenne ? Etc.
  • DECISION : Madame donne son avis et Monsieur prend la décision finale (ou l’inverse  ha ha ha…) Ne pas oublier que le décisionnaire final parle en dernier.
  • EXECUTION : on va au magasin où l’on a vu la machine la moins chère et la plus efficace pour ce que l’on recherche ou alors on prend un abonnement au lavomatic du coin… Cela dépend de l’Option choisie.
  • CONTROLE : à l’achat, on contrôle que le prix entre bien dans nos possibilités ou que le crédit est acceptable. Si le prix dépasse notre budget, on repart à évaluer les Options !!!

Voilà !

Biz,

Patrick

 

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Ketsia Bonnaz

Ketsia Bonnaz

Coach, Formatrice, Consultante

 « Développer les potentiels » est ma passion… et mon ambition.

J’aime être catalyseur de développement, qui permet de passer de l’idée à la réalité.

Je vous accompagne à déterminer où vous êtes, où vous désirez aller, et passer de l’aspiration à l’action. Le coaching, la formation et la consultance me permettent de puiser dans des méthodologies et des outils variés afin d’aborder chaque situation avec créativité, et vous proposer des solutions adaptées et pertinentes.

 Je suis à votre écoute, en alignement avec mes valeurs d’intégrité, de respect et d’espoir.

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3 Commentaires

  1. ANDRE Marion

    super merci Patrick !et merci Ketsia.
    J’avais besoin de lire un tel article aujourd’hui.

  2. ROBERT Dominique

    Bonjour Ketsia. Excellent !
    Merci de transmettre mes amitiés à Patrick !
    Bizzz
    Domie

  3. Ruth E Mouthon

    Excellent ! Merci beaucoup à tous les deux.

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