Prendre des décisions

C’est une problématique que je retrouve très régulièrement dans le coaching : la difficulté à prendre des décisions. Je continue de m’interroger sur la question – et la réalité est souvent bien plus complexe que la théorie – mais je souhaite dans cet article commencer à évoquer des pistes de réflexion sur la prise de décision : pourquoi c’est parfois si difficile, quelles sont certaines peurs qui lui sont associées, et surtout, comment la dépasser.

    1. Une question de personnalité
    2. Des croyances limitantes
    3. Bloqué par la peur
    4. La clé : la confiance

Article de Ketsia BONNAZ, publié le 13 avril 2022

 

1. Une question de personnalité

Savez-vous que nous ne sommes pas égaux face à la prise de décision ? Au-delà de notre éducation, de nos croyances limitantes et de l’environnement incertain, la prise de décision est liée à notre personnalité, ces traits que nous n’avons pas choisis et qui font notre individualité.

Lorsque j’ai découvert le modèle de personnalité MBTI, j’ai réalisé que ma capacité à prendre des décisions n’était pas « la règle ». Basé sur la théorie jungienne de la personnalité, le MBTI définit 2 manières d’envisager le monde et de prendre des décisions : le Jugement et la Perception.

Les personnes qui utilisent le « Jugement » sont à l’aise dans un univers planifié et ordonné. Elles ont besoin de réguler et gérer leur existence. Elles aiment prendre des décisions, arriver à une conclusion et passer à l’étape suivante. Leur vie a tendance à être structurée et organisée.

Les personnes qui utilisent la « Perception » aiment vivre d’une manière souple et spontanée, en essayant de faire l’expérience de la vie et de la comprendre plutôt que de la contrôler. Les plans détaillés ainsi que les décisions définitives leur paraissent contraignants ; elles préfèrent demeurer ouvertes à de nouvelles informations et à des options de dernière minute (note 1).

Selon ce modèle, les personnes en « Jugement » aiment prendre des décisions rapidement, afin de construire la réponse appropriée, alors que les personnes en « Perception » aiment garder les options ouvertes aussi longtemps que possible. Il y a d’un côté la planification et le contrôle, de l’autre la spontanéité et la procrastination. Les deux approches ont leurs atouts et leurs limites, et nous avons besoin d’apprendre les uns des autres.

>> Selon cette classification, êtes-vous plutôt en « Jugement », ou en « Perception » ? Quels en sont les atouts et les limites ? Comment pouvez-vous apprendre de ceux qui approchent la prise de décision d’une manière différente ?

 

2. Des croyances limitantes

D’autres freins à une prise de décision constructive sont liés à des choses que l’on croit sur soi et le monde, qui peuvent être limitantes. Souvent, nos croyances sont non-conscientes, c’est pourquoi je les ai illustrées ici sous forme de bulles de pensée. Les messages-antidotes eux, sont bien conscients : nous avons la possibilité de nous dire à nous-même des choses qui permettent de rééquilibrer la manière dont nous voyons les choses. Voici un panorama de croyances limitantes liées à la prise de décision, et une possibilité de message-antidote :

>> Vous reconnaissez-vous dans l’une ou l’autre de ces croyances ? Comment pouvez-vous introduire des messages aidants, afin de prendre les meilleures décisions ?

 

3. Bloqué par la peur

Et puis il y a nos peurs – qui souvent sont liées à nos croyances – qui viennent rajouter de la complexité à tout cela. Je vous propose de regarder à 4 types de peurs qui influencent directement la prise de décision :

  • Peur d’échouer

La peur de l’échec, ou de ne pas réussir parfaitement est l’une des raisons principales qui influe la prise de décision : elle conduit à choisir des options qui sont « sécurisées » et évite la prise de risque, ou ralentit la prise de décision tant que l’on n’a pas la certitude de réussir.

Le meilleur moyen de faire face à cette peur, c’est de l’affronter : qu’est ce qui est susceptible de fonctionner, qu’est ce qui pourrait aller mal ? Quelles seraient les conséquences d’un échec ? Mais quelles seraient les conséquences de ne pas tenter de sortir de sa zone de confort ?

>> Comment pouvez-vous peser le pour et le contre, honnêtement, en rétablissant le réalisme face aux peurs irrationnelles ?

  • Peur de la responsabilité à assumer

Une autre raison qui rend la prise de décision compliquée, est la réticence ou la peur à assumer les conséquences de ses choix. Si je ne décide pas, alors d’autres décideront pour moi (ou les circonstances) : ainsi, si quelque chose ne va pas, je pourrai toujours accuser ces personnes ou les circonstances de m’avoir imposé leur choix.

Grandir en responsabilité, c’est grandir en liberté. Alors de quoi avez-vous besoin pour être en mesure d’assumer les responsabilités de vos choix ? Qu’est-ce qui vous appartient, et qu’est ce qui est en-dehors de votre champ d’action ?

>> Quelles sont les responsabilités qui vous incombent, pour lesquelles il est de votre ressort de prendre des décisions ? Comment pouvez-vous vous préparer pour assumer les conséquences de ces décisions ? Qui pourrait vous y aider ?

  • Peur de décevoir

Tant de fois sommes-nous bloqués ou limités par ce que nous pensons que les autres attendent de nous ou par notre propre vision perfectionniste des choses. On ne peut apprendre à marcher sans tomber, l’erreur fait partie du processus. Et si, au lieu d’espérer être parfait du premier coup, vous preniez des décisions juste un peu en-dehors de votre zone de confort, afin de construire votre expérience, apprendre de vos réussites et de vos erreurs, avant d’aller plus loin encore ?

>> Qui avez-vous peur de décevoir ? Est-ce légitime ? Comment pouvez-vous établir la communication avec les personnes concernées pour prendre leur avis, leur conseil, et vous aider dans votre prise de décision ?

  • Peur du regard des autres

Ah, le regard des autres, leurs attentes à notre sujet, leurs langues parfois acérées. On veut faire plaisir, être admiré, paraître fort, montrer des signes de succès… Et si cela n’était pas ? Si vous arriviez à faire la différence entre : premièrement l’opinion légitime des personnes concernées par votre décision (par exemple vos colocataires sur l’achat du nouveau canapé, votre conjoint pour une décision de promotion géographique, etc.) Deuxièmement le conseil que vous recherchez auprès de personnes compétentes, et/ou de confiance. Et enfin, le regard « des autres » qui vous influence sans avoir à assumer une quelconque responsabilité.

>> Que se passerait-il si les décisions que vous faisiez n’étaient guidées que par vos réels besoins, vos valeurs et vos envies ?

 

4. La clé : la confiance

Dans ces premiers chapitres, nous avons exploré différentes raisons qui rendre la prise de décision difficile, ainsi que des manières de re-conscientiser certaines choses pour reprendre le contrôle. Mais qu’en est-il finalement du côté positif ? J’aimerais ici amener une réflexion sur la confiance.

La confiance, c’est l’espérance ferme, l’assurance d’une personne qui se fie à quelqu’un ou quelque chose ; confiance est synonyme de foi, de sécurité.

Avoir confiance lors d’une prise de décision, c’est se sentir en sécurité, avoir foi que ça va bien se passer. En qui, ou quoi pouvons-nous avoir confiance ?

Confiance en soi. La confiance en soi se construit sur l’expérience (j’ai déjà été confronté à une situation similaire, alors je saurai comment faire), sur la connaissance de soi (je connais mes forces et mes limites, mes zones de confort et mes zones de danger, je suis donc en mesure de mesurer la prise de risque), sur la capacité à apprendre de ses erreurs passées (j’ai réfléchi et je vais faire différemment).

Confiance dans les autres. Parfois, nous nous savons trop peu éclairé pour prendre une décision sensée – la bonne nouvelle, c’est que nous avons rarement à prendre des décisions absolument seul ! Souvent, les décisions importantes que nous avons à faire ont des impacts sur d’autres personnes autour de nous : il est donc nécessaire de les impliquer et de rechercher leur avis – cela concerne les décisions familiales, professionnelles dans le cadre d’une équipe, etc. Mais avoir confiance en d’autres personnes, c’est aussi aller chercher le conseil auprès de proches qui nous connaissent et en qui nous avons confiance, ou de professionnels.

Confiance dans l’imperfection. S’il y a bien une chose dont on est sûr, c’est que rien n’est sûr. Il n’est jamais possible d’avoir l’ensemble exhaustif des éléments pour prendre la décision parfaite. Le contexte change. Les gens impliqués changent (y compris nous-mêmes). Et oui, parfois, la décision prise ne semble plus si pertinente quelques temps plus tard. Voilà pourquoi la confiance dans l’imperfection peut contrebalancer l’illusion du contrôle, en tenant compte d’une marge de manœuvre salutaire.

>>> Alors, quel type de confiance pouvez-vous travailler pour prendre vos décisions ?

 

En conclusion de cet article, j’aimerais apporter une réflexion supplémentaire sur le temps : parfois, si la décision est si difficile à prendre, c’est que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Peut être n’êtes-vous pas prêt, peut-être n’avez-vous pas encore tous les éléments, peut-être n’est-ce pas une priorité ou peut-être que d’autres éléments doivent être réglés en amont pour permettre de débloquer la situation. Si vous êtes dans ce cas, « ne brusquez pas le temps » !

Si vous souhaitez en savoir plus sur une technique de prise de décision efficace, RDV sur l’article « Le processus de décision des pilotes !

 

 

  • Note 1 : Définition du Rapport d’impact personnel, MBTI, OPP©2015
  • Crédit photo : pixabay.com
Ketsia Bonnaz

Ketsia Bonnaz

Coach, Formatrice, Consultante

 « Développer les potentiels » est ma passion… et mon ambition.

J’aime être catalyseur de développement, qui permet de passer de l’idée à la réalité.

Je vous accompagne à déterminer où vous êtes, où vous désirez aller, et passer de l’aspiration à l’action. Le coaching, la formation et la consultance me permettent de puiser dans des méthodologies et des outils variés afin d’aborder chaque situation avec créativité, et vous proposer des solutions adaptées et pertinentes.

 Je suis à votre écoute, en alignement avec mes valeurs d’intégrité, de respect et d’espoir.

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3 Commentaires

  1. chunwan

    Merci Ketsia pour cette réflexion; je vais essayer d’être plus souple en mettant mon côté « jugement » en retrait !
    bonne journée
    cathy

  2. Christophe Robert

    Merci Ketsia pour tes réflexions toujours enrichissantes.
    Pour ce qui me concerne, j’ai pris une décison, celle de continuer à lire tes articles avec grand plaisir.

    Amts,
    ChriS

  3. AnneHK

    yes, super article Ketsia. Découverte intéressante entre les « perceptionnistes » et les « jugementistes » qui aide à mieux comprendre certaines situations dans nos relations !

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