Nos émotions sont-elles un allié ou un ennemi ? D’ailleurs, de quelles émotions parlons-nous, comment les écouter et les réguler ?
- Quelles émotions ?
- Savoir écouter ses émotions
- Les émotions se régulent
- Quel est le loup que vous nourrissez ?
- Se plaindre nuit gravement à la santé
Article de Ketsia BONNAZ, publié le 8 mai 2020
1. Quelles émotions ?
La plupart des professionnels de la psychologie s’accordent pour dire qu’il existe 4 sentiments dits authentiques – auxquels la majeure partie de nos palettes d’émotions se rapportent :
- La Peur – qui va de l’inquiétude à l’angoisse – se manifeste lorsque l’on est face à un danger (réel ou imaginaire) ou l’inconnu. La peur nous pousse à recherche une protection.
- La Colère – qui va d’une petite irritation à la rage – nous signale un dommage, une injustice. Afin que la colère ne se transforme pas en violence contre soi-même ou contre l’autre, il est nécessaire d’identifier là où on a l’impression d’avoir été abusé et chercher réparation.
- D’une courte déception au désespoir, la Tristesse nous apparaît pour signaler une perte ou un manque. Afin d’éviter le repli sur soi et la dépression, il convient d’aller chercher du réconfort.
- Enfin la Joie nous indique une satisfaction. Ce sentiment peut aller du contentement à l’exubérance, et elle demande à être exprimée et partagée.
D’ailleurs, le dessin animé Vice-Versa donc l’illustration est tirée donne une jolie image de la manière dont nos émotions peuvent se vivre à l’intérieur de nous-même. Ce film est un excellent point de départ pour ouvrir le débat sur les émotions avec des enfants ou entre adultes !
Chacune de ces 4 catégories d’émotion est utile et peut être tout à fait légitimes pour nous aider à vivre notre vie de manière authentique, et prendre des décisions. Mais parfois, une émotion peut prendre le dessus et occulter non seulement les autres émotions mais aussi la capacité à réfléchir, nous conduisant à des pertes de contrôle nuisibles pour nous et notre entourage.
« C’est donc la manière dont nous écoutons et canalisons nos émotions qui en font un allié, ou un ennemi »
Et vous ? Comment pouvez-vous identifier vos émotions du moment ?
>>> Que ressentez-vous ? Ces émotions sont-elles justifiées ? Comment faire de ces émotions votre allié, et non un dictateur dans votre vie ?
2. Savoir écouter ses émotions
Nous savons que les émotions se manifestent dans notre corps par notre langage non-verbal : nous savons faire la distinction entre un visage blême de peur et un sourire de joie, entre un corps secoué des sanglots de tristesse et une attitude agressive de colère.
Cependant, lorsqu’une émotion n’est pas reconnue ou qu’elle est très violente, elle peut se manifester aussi par des douleurs : on appelle cela la somatisation.
- La Peur va se somatiser au niveau des intestins : c’est la boule au ventre avant d’aller chez le dentiste, ou le mal de ventre avant un examen ;
- La Colère va se concentrer au niveau des muscles du dos – par une tension dans les bras et les épaules – et au niveau de l’estomac avec des aigreurs ;
- La Tristesse se manifeste dans les zones pulmonaires avec une oppression à respirer, et dans les zones ORL avec la gorge coincée par exemple.
Bien sûr, toute douleur n’est pas nécessairement liée à une émotion refoulée et il est nécessaire en cas de douleur chronique de consulter son médecin. Cependant, il peut y avoir un lien et cela vaut la peine de s’y intéresser. Je me rappelle que durant une période où je critiquais et me plaignais beaucoup, j’ai réalisé que les muscles autour de mes cordes vocales étaient très douloureux. Lorsque j’ai décidé de prononcer des paroles plus positives, le mal est parti.
Et puis il y a les émotions-racket. On va parler d’émotion racket lorsque que la manifestation d’une émotion n’a rien à voir avec sa cause réelle. Par exemple si on répète à un petit garçon que pleurer c’est pour les femmelettes, il apprendra à manifester sa tristesse par des éclats de colère. Ou sinon la goutte d’eau qui fait déborder le vase est une autre émotion-racket : ce n’est pas la chaussette sale qui traîne qui justifie l’explosion de colère, ce sont toutes les chaussettes sales des dernières années qui s’accumulent dans votre réservoir émotionnel.
Et vous ?
>>> De quelle manière vos émotions vous parlent-elles, par des manifestations physiques ou en identifiant les causes réelles derrière une émotion-racket ?
3. Les émotions se régulent
Oui, il est possible de maîtriser ses émotions, afin qu’elles soient notre allié !
Pour gérer ses émotions, la première étape et de les reconnaitre, et les accepter.
C’est se poser la question : Qu’est-ce que je ressens ? Pourquoi je ne me sens pas bien ? Quelle est la cause ? A cette étape, il vous suffit d’identifier l’émotion et lui donner le droit d’exister.
Ensuite, identifier la source de l’émotion et sa légitimité en laissant parler votre réflexion et votre expérience.
Sur quoi se base mon émotion ? Y a-t-il de vraies raisons d’avoir peur, d’être en colère ou triste ? Est-ce que la manifestation de mon émotion est proportionnelle au chamboulement que je suis en train de vivre, ou suis-je en présence d’une émotion racket ? Est-ce que je suis déjà passé par là et comment je m’en suis sorti.e ? Dans cette étape, vous pouvez explorer votre émotion à la lumière de la raison et de la réflexion.
Et puis, passer à l’action !
Vous avez ici 2 solutions : le courage d’aller chercher ce dont vous avez besoin ou le lâcher-prise sur les choses que vous ne contrôlez pas. Avez-vous besoin de sécurité, de justice, de réconfort ? Qu’allez-vous faire pour aller mieux ?
Et vous ? Comment accorder de l’attention à vos émotions ?
>>> Comment pouvez-vous reconnaître et identifier vos émotions, évaluer leur légitimité et prendre les mesures nécessaires ? Comment allez-vous faire de vos émotions un allié utile et non un ennemi dévastateur ?
Et n’oublions pas la joie qui est une émotion puissante, qui peut se vivre même au milieu des situations les plus critiques.
4. Quel est le loup que vous nourrissez ?
Une légende raconte une discussion entre un vieil indien et son petit-fils :
« En chacun de nous il y a deux loups qui s’affrontent » dit le vieil homme. « L’un des loups c’est le mal, la colère, l’envie, la tristesse, la peur, la culpabilité. L’autre loup c’est le bien, la joie, l’amour, l’espérance ».
L’enfant demande « Et quel est le loup qui gagne ? »
Le vieux sage prend un temps de silence puis finit par répondre : « Celui que tu nourris ».
Les travaux du psychiatre Steven Parton montrent que plus une pensée est utilisée, plus on y revient facilement et régulièrement, car le chemin parcouru par cette idée a été enregistré par notre cerveau. Ainsi, si nous ressassons en permanence des pensées négatives, d’angoisse et de victimisation, nous sommes de plus en plus disposés à voir le mauvais côté des choses et notre propre impuissance. Au contraire, alimenter ses pensées d’espoir, de reconnaissance et de sentiment d’être utile encouragera un esprit optimiste et joyeux !
Et vous ? Quel est le loup que vous nourrissez ?
Quels sont vos sujets de discussion favoris avec vos amis ? Les articles et vidéos que vous regardez sur le net ? Passez-vous plus de temps à regarder à ce que vous n’avez pas, ou à ce que vous avez ? Le loup que vous alimentez est-il le bien, ou le mal ? Est-il constructif ou destructeur ? L’espoir ou la mort ? Si l’on reprend l’allégorie des Trois passoires, ce que vous écoutez et regardez est-il vrai, utile et bon ?
>>> Je vous encourage à nourrir votre intellect et votre âme de contenu constructif, qui apporte de la lumière à votre être.
5. Se plaindre nuit gravement à la santé
Se plaindre n’a rien à voir avec les sentiments authentiques. Comme Caliméro, la plainte est l’expression d’un mécontentement qui n’a pas pour but de trouver une solution.
Will Bowen, auteur du livre « 21 jours sans se plaindre », explique pourquoi nous aimons nous plaindre grâce à l’acronyme R.O.G.N.E :
- R comme Recevoir de l’attention, attirer la considération
- O comme Occulter sa responsabilité, se dédouaner en rejetant la faute
- G comme Générer de l’envie, se vanter en dépréciant d’autres
- N comme Nourrir son pouvoir en cherchant des alliés contre un ennemi commun
- E comme Excuser une piètre performance
Finalement, les raisons pour lesquelles nous aimons nous plaindre, c’est généralement pour nous faire paraître victime au détriment d’autres.
Alors que faire ?
- Une première possibilité est de vous plaindre en silence ou de vous accorder de temps en temps quelques minutes de plaintes avec un ami de confiance avant de vous obliger à devenir constructif (j’ai souvent recours à cette technique).
- Si vous avez de vraies raisons de vous plaindre, utilisez votre énergie à trouver des solutions concrètes ! Positionnez-vous en maître de votre vie et non en victime, apprenez à poser des limites et à être libre !
- Et puis apprenez à vous réjouir ! Dans les temps particulièrement difficiles, pourquoi ne pourriez-vous pas vous obliger à écrire tous les soirs 3 choses de la journée pour lesquels vous êtes reconnaissants ? Ça marche : se coucher sur une note positive permet de se réveiller plus joyeux.
Et vous ?
>>> Quelles décisions allez-vous prendre pour arrêter de vous plaindre ?
Cet article a été adapté avec la radio pour des émissions quotidiennes que vous retrouverez en replay
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