Les 5 sens à notre service

Je vous propose dans cet article une excursion un peu différente, au royaume de nos 5 sens. Il y a évidemment leur utilité pratique et corporelle : l’odorat, le toucher, l’ouïe, la vue et le goût nous permettent de prendre des informations sur le monde autour de nous et agir en conséquence. Mais si on les considère de manière symbolique – et dans une démarche de développement personnel – à quoi peuvent bien nous servir nos 5 sens ? Découvrons-le ici…

    1. La vue… un regard sur nous-même et le monde
    2. L’odorat… qui prévient du danger
    3. L’ouïe… écouter réellement
    4. Le toucher… pour élever ou abattre
    5. Le goût… de la vie

Article de Ketsia BONNAZ, publié le 25 octobre 2021

 

1.    La vue… un regard sur nous-même et le monde

Il y a quelques temps, j’ai été amenée à travailler avec une jeune femme dépressive : chaque situation était source d’angoisse, chaque expérience positive allait conduire à une catastrophe, et même le rire d’un enfant suscitait en elle des pensées douloureuses. Je me rappelle m’être dit : « J’aimerais tellement comprendre par quel filtre elle voit le monde, afin de l’aider à changer ses lunettes ». En plus d’être profondément malheureuse elle-même, cette jeune femme avait un impact très négatif sur l’atmosphère de notre équipe… parce que sa vue d’elle-même et du monde était si noire qu’il n’y avait plus d’espoir.

Le Larousse définit la vue comme la « faculté de voir, de percevoir la lumière, les couleurs, la forme, le relief des objets ». La vue, c’est aussi « la manière de voir, d’interpréter, de concevoir quelque chose ». Les filtres de notre vue influenceront les choses que l’on prend le temps de regarder, comment nous les interprétons et ce que nous en faisons. Ces filtres, ou ces « lunettes » sont définies par notre identité, les croyances que l’on a, et les masques que l’on porte.

« Voir la vie en rose »

Cette expression parle de la manière dont on voit et dont on perçoit le monde autour de nous. D’un côté, je ne suis pas une optimiste de nature : je me considère comme une réaliste qui m’attaque aux situations et sait anticiper les problèmes à venir. D’un autre côté, je comprends l’importance de voir les opportunités au-delà des circonstances, la capacité à percevoir des solutions, ou simplement à lâcher-prise sur ce que l’on ne contrôle pas pour orienter notre énergie à améliorer ce qui est de notre ressort.

>> Et vous, quel est le regard que vous portez sur vous-même, sur les autres, sur les situations ? Vous laissez-vous aspirer par le défaitisme et le catastrophisme, ou savez-vous voir au-delà des apparences pour en chercher les opportunités et la beauté ?

Le défi de la vue, c’est d’exercer un regard d’espoir sur soi, les autres et les situations.

2.    L’odorat… qui prévient du danger

L’autre jour j’étais à l’arrêt du tram et j’ai senti une odeur de papier brûlé… Une alarme s’est allumée dans ma tête et j’ai regardé autour de moi. La poubelle fumait. Absolument. Un crétin (pardon, une personne par inattention) avait jeté son mégot de cigarette encore allumé, et le papier de la poubelle commençait à prendre feu. Rapidement j’ai expulsé le mégot de la poubelle et j’ai éparpillé les papiers afin que le feu s’éteigne… sous les regards méfiants des passants qui se demandaient bien ce que je faisais la tête dans la poubelle.

L’odorat, c’est le sens qui permet la perception des odeurs.

« Ça sent le roussi »

Voilà une expression intéressante : l’odorat permet de reconnaitre le danger, même à distance. En extrapolant, cela peut nous mener à nous interroger sur les situations qui enclenchent une alarme dans notre esprit : « attention, danger imminent ». Que ce soit le comportement de violence latente d’un collègue de travail, le sourire forcé d’une vendeuse malhonnête, un ami qui insiste un peu trop pour vous entraîner à faire quelque chose que vous ne voulez pas faire… Parfois l’odeur de pourriture ou de brûlé est très reconnaissable, mais parfois l’odeur nauséabonde s’installe petit à petit et l’air devient irrespirable sans activer nos signaux d’alarme.

>> Et vous, pouvez-vous respirer ? Si ce n’est pas le cas, qu’est-ce qui vous fait suffoquer, et comment pouvez-vous quitter la zone de danger ?

Le défi lié à l’odorat, c’est de savoir reconnaître le danger et (se) mettre à l’abri en disant non, et en posant des limites.

 

3.    L’ouïe… écouter réellement

Grâce à l’ouïe on perçoit les sons.

Il y a une vraie différence entre entendre, et écouter. D’un côté il y a la perception physique du bruit, de l’autre l’effort réalisé pour tenter de comprendre ce qui est entendu.

« Souvent, on n’écoute pas les autres pour ce qu’ils ont à nous dire, mais pour la réponse qu’on veut leur donner »

Je ne sais pas où j’ai lu cette phrase, mais elle m’a marquée, parce que je me suis reconnue dans cette description. Avez-vous déjà vécu une expérience où vous avez eu l’impression d’être réellement écouté ? Que l’on prenait note de ce que vous disiez, dans les mots, leur intonation, l’émotion qui leur était liée et non pas pour sortir une réponse toute faite ? Où l’on a pris le temps de vous considérer dans qui vous êtes, et pas seulement le rôle que vous jouiez ?

J’avais 14 ans et j’accompagnais mes parents à une conférence dans une autre ville. Rosie, une femme plus âgée que ma mère m’a invitée boire un thé un soir. Je me rappelle sa douceur et sa générosité. Elle m’a considérée comme un être humain, elle m’a écoutée, moi, et m’a donné une dignité que je ne soupçonnais pas. Je n’ai jamais eu l’occasion de lui dire à quel point son écoute m’a touchée, et m’a établie dans mon identité – juste en l’espace de 30 min autour d’un thé et d’un beignet.

>> Et vous ? Comment utilisez-vous votre ouïe ? Savez-vous offrir le don d’une écoute réelle à vos proches ?

Le défi de l’ouïe, c’est de mieux écouter pour vivre des relations authentiques.

4.    Le toucher… pour élever ou abattre

Toucher, c’est « mettre sa main, ses doigts au contact de quelque chose, de quelqu’un, en particulier pour apprécier, par les sensations tactiles, son état, sa consistance, sa chaleur, etc. », c’est être en contact physique, atteindre.

Le toucher physique fait partie des besoins essentiels de l’être humain. Le brusque confinement de mars 2020 et la psychose qui a suivie à maintenir la « distanciation physique » a permis de ressentir ce besoin d’une manière nouvelle, et exacerbée. Ceux qui vivent seuls le savent : tenir un enfant dans ses bras, embrasser un être cher ou recevoir une tape sur l’épaule, c’est vital. C’est vital au point que certains préfèrent un toucher dur ou blessant, que pas de toucher du tout.

« Les mains sont à la fois fortes et fragiles, elles savent se cacher ou s’exposer, prendre donner et supplier. Elles peuvent trancher, arracher, elles frappent et caressent. Elles sont douées d’une incroyable habileté, de capacités insoupçonnées. Leur présentation et leurs actes révèlent toujours celui ou celle à qui elles appartiennent. » Dr Philippe Jouhaut

Je trouve ce texte magnifique, et la chanson de Claudio Capéo ci-contre – dans un style tout autre – interpelle également : nos mains servent-elles à relever, élever, protéger, diriger, rassurer ? Ou servent-elles à frapper, abaisser, brutaliser ?

>> Et vous ? Comment utilisez-vous vos mains ?

Le défi lié au toucher, c’est de l’utiliser pour relever et non pour abaisser.

5.    Le goût… de la vie

Le goût « renseigne sur les saveurs et la composition des aliments ». En littérature, c’est le fait de tenter une nouvelle expérience, afin de l’évaluer, de la juger.

« Goûter au bonheur »

Comme si on ne s’attardait pas dedans : juste une excursion dans la félicité, et puis ça passe. On goûte généralement ce qui est nouveau, ou ce qui est en cours de préparation. On peut goûter du bout des lèvres, tester avec circonspection, et faire la grimace en prévention (comme mon premier sushi), mais on peut aussi savourer en faisant durer le plaisir… quitte à commander dans la foulée exactement la même soupe thaïe parce que vraiment, c’est trop bon. Et pourquoi ne serait-il pas possible de goûter tous les jours au bonheur ? De s’arrêter sur un bord de route pour admirer le paysage ? De laisser de côté nos téléphones le temps d’une discussion avec un être cher ? De faire une pause dans les sollicitations incessantes de la vie pour écouter une musique. On ne goûte pas par inadvertance. Goûter demande de l’intention, de la volonté.

>> Et vous ? Savez-vous déguster les instants de vie ?

Le défi lié au goût, c’est de savoir apprécier le moment présent.

 

 

Et voilà, notre voyage au pays des 5 sens prend fin… ou il commence, cela dépend comment nous le regardons. Au-delà de nos sens physiques, j’espère que vous avez apprécié étendre les horizons de ce que vous voyez, ce que vous sentez, ce que vous écoutez, ce que vous touchez et ce que vous goûtez !

 

Notes

 

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Ketsia Bonnaz

Ketsia Bonnaz

Coach, Formatrice, Consultante

 « Développer les potentiels » est ma passion… et mon ambition.

J’aime être catalyseur de développement, qui permet de passer de l’idée à la réalité.

Je vous accompagne à déterminer où vous êtes, où vous désirez aller, et passer de l’aspiration à l’action. Le coaching, la formation et la consultance me permettent de puiser dans des méthodologies et des outils variés afin d’aborder chaque situation avec créativité, et vous proposer des solutions adaptées et pertinentes.

 Je suis à votre écoute, en alignement avec mes valeurs d’intégrité, de respect et d’espoir.

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2 Commentaires

  1. Marie BERTIN

    Merci Ketsia pour ce très bon article!

  2. Théo EOGA

    Les sens, parfois à contresens pour donner du sens…

    Merci Ketsia !

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