Se faire des amis

Un soir, j’ai été interpellée une personne de mon entourage qui m’a partagé « J’aimerais trouver une meilleure-amie ». Cela m’a fait réfléchir à la notion d’amitié et du chemin qui conduit deux personnes à construire une amitié profonde. Je vous partage ici la lettre que je lui ai écrite en réponse.

Article de Ketsia Bonnaz, publié le 06 novembre 2024.

 

Chère Valérie*,

J’ai été très interpellée par notre discussion l’autre soir, lorsque tu me partageais que tu aimerais trouver une « meilleure amie ». J’ai ressenti deux émotions très fortes à ce moment : de la gratitude pour les amis proches que j’ai et qui sont une vraie richesse dans ma vie, et de la peine que tu ne connaisses pas cette forme de relation dans ta vie actuelle.

Cela m’a fait réfléchir. J’ai tout de suite couché sur papier quelques idées, que je te propose ici avec cette lettre. Si tu n’y vois pas d’inconvénient, je me propose d’être très directe.

Le bon état d’esprit

Que ce soit en amitié comme en amour, la connexion avec les autres est d’autant facilitée que nous avons le bon état d’esprit. J’ai remarqué que quand je suis souriante, les gens ont tendance à l’être en retour. A l’inverse, quand je suis tendue, je me rends compte que je me prends plus facilement la tête avec les autres. Si tu es avenante, polie, que tu recherches le contact de manière bienveillante, tu auras davantage de chances de connecter avec des personnes. Si tu es dans un état d’esprit négatif, à râler ou te dire que « ça va encore être une perte de temps » ou « de toute façon personne ne s’intéresse à moi », il est fort probable que les gens ne soient pas attirés.

Tu es une femme de conviction, avec des valeurs, ce qui fait ta force et ta beauté. En amitié comme en amour, vouloir changer l’autre ou le convaincre absolument est souvent une erreur éliminatoire. Dans tes rencontres, garde en tête que l’autre s’est construit avec une certaine vision du monde qui le rassure et fait sens pour lui. Entrer dans des débats, chercher à faire entendre ton point de vue à tout prix, émettre des critiques… tout cela ne permet pas la construction de l’affection et du respect. Cela ne veut pas dire que tu peux tout accepter. Rappelle-toi que les amis nous les choisissons. Mais laisser la place à la différence, voilà ce qui fera que les autres ont envie de passer du temps avec toi.

N’hésite pas à rire aussi : l’enthousiasme est contagieux et attire les gens.

J’aimerais te poser la question :

Et si ta réponse par défaut était « oui » ?

Oui aux propositions faites même à la dernière minute, oui aux invitations, oui à la nouveauté (tant que tu ne risques pas ta vie, évidemment)… ?

Quelle amitié recherches-tu ?

L’amitié peut parfois nous surprendre : on peut avoir une idée bien claire du type de personne avec qui on pense que la relation fonctionnera bien, mais ce n’est pas toujours ce qui se passera. Aussi, je t’invite à ne pas avoir de préjugés trop précis sur le type d’amis que tu recherches et accepter la connexion lorsqu’elle est là.

Dans un précédent article intitulé « L’amitié », je présente trois types d’amitié, décrits par Aristote :

  • L’amitié du plaisir, celle où l’on partage des activités ensemble. Par exemple, mon amie Nicole* est souvent partante pour faire des sorties ensemble, et nous nous invitons régulièrement à des événements. Par contre la conversation ne va jamais très profondément et c’est ok. Nous partageons des expériences, des émotions et un bon moment, je n’ai pas besoin de plus, c’est une « amie du plaisir ».
  • L’amitié utile, où l’un est l’autre ont un intérêt à la relation, notamment entre collègues ou voisins. J’apprécie énormément ma collègue Laure*, consultante internationale que j’ai rencontré sur une mission professionnelle : notre amitié est avant tout un partage d’expériences professionnelles et de conseils, auquel s’est ajouté une vraie connexion humaine. C’est une « amie utile ».
  • L’amitié du bien qui est basée sur le respect et l’admiration mutuelle, c’est souvent ce que l’on entend par « meilleur.e ami.e ». Je pense à A.* dont j’ai déjà parlé dans un article précédent : une « amie du bien », avec qui je peux pleinement être moi-même, parler du monde, de moi, de choses profondes. Recevoir et donner du soutien, des conseils, des avertissements, de l’affection.

Ces trois types d’amitié ont de la valeur et toutes les amitiés profondes débutent par une connexion d’intérêt en commun, ou de besoin mutuel. Alors ne méprise pas les petits commencements !

L’habitude d’entrer en contact

Je sais qu’entrer en contact avec les autres n’est pas forcément facile pour tout le monde. Je parle plus longuement dans mon article du mois dernier sur mon blog de diverses manières de créer du lien avec les gens, parce qu’il me paraît évident que pour créer une amitié solide, il faut rencontrer du monde.

Si je devais te donner un conseil à ce sujet, ce serait d’être intentionnelle à créer les conditions pour rencontrer des gens : t’inscrire à des activités qui te font envie (ballade, activité manuelles, donner de temps bénévolement, sport) créera des possibilités de rencontrer des gens et de débuter de petites rencontres qui pourront devenir de vraies amitiés.

Dans mon article « Créer du lien », je donne des idées de comment initier le contact, en entrant en relation par une première affirmation suivie d’une question qui invite une réponse. Je t’encourage à t’exercer autant que possible à adresser la parole à des inconnus, si possible au moins une fois par jour, de manière à rendre la rencontre plus naturelle.

Parce que c’est là qu’entre en jeu la magie de trois choses : des bonnes questions, une écoute sincère et des histoires à raconter. Ne sous-estime pas le pouvoir de poser des questions qui ouvrent des discussions, en étant dans une posture d’écoute sincère. Et tes histoires – une expérience, une blague, un récit de sagesse entendu quelque part – contribueront également à la richesse de l’échange.

Et puis, si tu rencontres une personne avec qui vous parlez un peu et qui a le potentiel de devenir une amie, n’hésite pas à l’inviter à une activité en commun : dans un premier temps tu peux proposer de vous retrouver dans un lieu public pour un café, une ballade ou un spectacle, ce qui est moins engageant qu’une invitation chez toi. Et à toi de voir comment les choses se passent.

Accepter la différence

L’une des erreurs que je note souvent dans nos relations, c’est que nous attendons une compatibilité parfaite pour considérer que ça y est, c’est bon, on a trouvé la bonne personne. Or, notre identité unique fait que personne ne sera 100% en adéquation avec qui nous sommes. La question à te poser lorsqu’une amitié débute, c’est dans quelle mesure vous avez suffisamment en commun pour que vos différences soient moins importantes que vos points communs.

Il a fallu des années pour que j’identifie ce que j’avais en commun avec mon amie A*, parce que nous étions différentes sur quasiment tout : notre spiritualité, nos métiers, l’éthique de vie, etc. Pourtant, dans nos débats, nous nous enrichissions mutuellement. Nous avons toutes les deux un profond respect de la différence, une compréhension du monde relativement proche, une personnalité similaire. Cela était suffisant pour nous permettre de construire une relation riche.

Valérie, si tu regardes autour de toi, quelles sont les points communs que tu as avec les femmes qui t’entourent déjà, et comment vas-tu alimenter votre relation autour de ces points communs ?

Ca demande du travail

Je termine avec un dernier point : toutes les relations demandent du travail.

Se rendre disponible pour l’autre lorsque l’on n’a pas envie, résoudre les tensions lorsqu’elles apparaissent, accepter des choses que l’on n’aime pas parce qu’on aime le reste, etc. Construire une relation implique de se rendre disponible, s’encourager.

Mais aussi accepter de se rendre vulnérable afin de permettre à l’autre de nous connaître vraiment. La vulnérabilité se construit dans la confiance, et la confiance grandit dans la vulnérabilité. Valérie, permettre à l’autre de te connaitre honnêtement, avec ta beauté et tes failles, lui donner accès à des domaines qui sont fragiles, sensibles, c’est cela qui crée du lien, de l’empathie, et une vraie relation.

Mais ça en vaut tellement la peine, et je pense que tu le sais.

J’espère que cette lettre t’aura été utile, ouvrant peut-être de nouvelles perspectives pour toi. Je serais ravie que tu me partages ce que tu en penses et ce que cela va porter comme fruit.

Sache que je prie pour que tu puisses avoir la grâce de vivre cette amitié que tu désires, afin de bénéficier du soutien, de la présence, des conseils et de la joie d’une amie. Et que tu puisses être cette amie pour d’autres.

Affectueusement,

Ketsia

 

Note :

  • *Tous les prénoms ont été changés par souci de préserver mes amis !
  • Crédit photo : pixabay.com

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Ketsia Bonnaz

Ketsia Bonnaz

Coach, Formatrice, Consultante

 « Développer les potentiels » est ma passion… et mon ambition.

J’aime être catalyseur de développement, qui permet de passer de l’idée à la réalité.

Je vous accompagne à déterminer où vous êtes, où vous désirez aller, et passer de l’aspiration à l’action. Le coaching, la formation et la consultance me permettent de puiser dans des méthodologies et des outils variés afin d’aborder chaque situation avec créativité, et vous proposer des solutions adaptées et pertinentes.

 Je suis à votre écoute, en alignement avec mes valeurs d’intégrité, de respect et d’espoir.

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