Comprendre ses émotions

Nous ressentons tous des émotions qui nous donnent des informations sur ce qui se passe autour de nous, et en nous. Et si, pour une fois, nous les écoutions et leur donnions leur juste place ? Dans cet article, je vous présente les 4 émotions authentiques que sont la peur, la tristesse, la colère et la joie, et je vous livre des pistes pour les gérer, ces émotions.

    1. Nous sommes (aussi) des êtres émotionnels
    2. La peur
    3. La tristesse
    4. La colère
    5. La joie
    6. Alors, alliées ou ennemies nos émotions ?

Article de Ketsia Bonnaz, publié le 05 octobre 2023.

 

1.     Nous sommes (aussi) des êtres émotionnels

La palette de nos émotions est infinie, et le vocabulaire que l’on utilise va permettre de les identifier et d’en prendre la mesure. Les mots ont du pouvoir ! Le trac est différent de la terreur, pourtant il s’agit de peur. L’amusement est différent de la jubilation, pourtant elles sont du domaine de la joie.

Si la plupart des professionnels de la psychologie s’accordent pour dire qu’il existe 4 sentiments dits authentiques – peur, tristesse, colère et joie – la palette de nos émotions est bien plus large que cela. Je vous invite à regarder plus en détail ce schéma de Robert Plutchik, intitulé justement « La Roue des émotions », qui permet de visualiser ces émotions et d’ajouter à notre vocabulaire :

D’autres préfèreront les émotions en image, comme ici :

Je vous propose, dans la suite de cet article, de regarder plus en détail à ces 4 émotions authentiques, afin de mieux les comprendre et les mieux les écouter.

>> Vous n’avez peut-être pas du tout l’habitude d’écouter vos émotions, et cela peut faire peur. Dites-vous bien que si vous ne les reconnaissez pas, elles sont bien là. Autant les amener à la lumière pour savoir quoi en faire. Aller, on continue avec des petits pas supplémentaires !

 

2.     La peur

Trop souvent on considère que la peur est une mauvaise chose. C’est vrai, elle peut immobiliser, empêcher de dormir, conduire à des actions irrationnelles et à l’abandon de projets. Et pourtant, c’est une émotion nécessaire parce qu’elle nous indique un danger ou une limite personnelle. Le danger peut-être soit réel – et alors la peur nous permet de nous mettre à l’abri – ou il est fictif et la peur doit être contrôlée.

Et si vous cherchiez à comprendre ce qui vous fait peur et le rationaliser, afin d’identifier et répondre aux dangers réels ? La prochaine fois que vous ressentez la boule au ventre, la panique arriver ou juste la pensée « Oh là, là, je n’y arriverai pas », je vous invite à vous poser les questions suivantes :

    1. Qu’est-ce qui me fait peur ? Voyez-vous, mettre en mot notre dialogue interne est très utile pour se comprendre soi-même, et pour se poser une deuxième question :
    2. Quelle est la probabilité que l’objet de ma peur devienne réalité ? Parce que trop souvent notre imagination nous entraîne dans des contrées complètement déconnectées de la réalité, cette question toute simple peut apporter beaucoup de tranquillité.
    3. Qu’allez-vous en faire ? est ma troisième question.

J’ai appris en travaillant dans des contextes sécuritaires très précaires qu’il y avait 4 réponses face au danger : la première, c’est de l’accepter en se disant « C’est un risque, mais il est faible et je n’y peux rien, je ne vais donc pas me prendre la tête avec cela ». La deuxième réponse c’est la protection, c’est-à-dire adopter des dispositifs qui permettent de se mettre à l’abri du risque. Il y a aussi la dissuasion – qui est un peu plus agressive – qui consiste à faire peser sur la cause du danger une menace plus forte que ce qui me fait peur. Et enfin, il y a la dissimulation, se faire tout petit pour se faire oublier.

Quelle que soit la manière dont vous allez réagir avec votre peur, j’aimerais vous laisser cette parole d’encouragement :

 « Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de vaincre ce qui fait peur » – Nelson Mandela

 

3.     La tristesse

La tristesse est une émotion souvent très désagréable que l’on recherche à éviter. Pourquoi ? Parce qu’elle se manifeste face à une perte ou un manque. Les causes légitimes de la tristesse sont nombreuses, et il n’existe pas une échelle figée de tristesse acceptable.

La tristesse est proportionnelle à l’affection que l’on porte à ce que l’on a perdu. Un enfant qui égare son doudou peut ressentir davantage de tristesse qu’un adulte qui perd son emploi. Et c’est là où j’aimerais en venir : si vous ressentez de la tristesse, prenez le temps de l’accueillir. La raison de votre tristesse peut paraître dérisoire, voire ridicule, mais si vous êtes abattu, que vous versez une larme ou que vous vous sentez oppressé par une chape de lourdeur, c’est que vous avez perdu quelque chose auquel vous teniez. Si cela avait de la valeur, alors c’est important.

Ceux qui ont des enfants savent que la tristesse échappe souvent à toute rationalité, et j’aimerais vous inviter à faire preuve d’autant de bienveillance envers vous-même qu’envers des enfants qui ont souvent du chagrin pour des broutilles. Prenez le temps d’identifier ce que vous avez perdu – cela peut-être une personne, une relation, un objet, un animal, une position sociale, un futur que vous désiriez… la liste est longue. Puis reconnaissez que votre tristesse est légitime et acceptez d’en vivre le deuil, c’est-à-dire de prendre la mesure de la perte et de ce qu’elle aura comme conséquence, recherchez du réconfort. Pour les pertes les plus traumatisantes, vous passerez certainement par ce que l’on appelle la courbe du deuil : déni de la perte, colère contre cette injustice, peur et dépression avant d’accepter la perte et de remonter la pente. Être accompagné peut alors être nécessaire.

Et puis, j’aimerais simplement normaliser la tristesse : vivre des pertes fait partie de notre humanité, elle manifeste notre attachement à la vie. De la même manière que dans la nature il y a des mois d’hiver, le printemps est toujours juste au coin de la rue.

J’ajoute ici une précision : je ne parle pas ici des dysfonctionnements profonds de l’âme tels que la dépression, qui relève d’accompagnements spécialisés qui ne font pas l’objet de cet article.

4.     La colère

J’en ai marre, ça suffit ! Voilà une expression de colère que l’on va peut-être taire, mais que l’on peut souvent penser. La colère nous fait peur parce que trop souvent, nous ne savons pas la maîtriser. Alors on se dit que c’est mal, on l’enfoui bien profondément et un jour, ça explose !

Et pourtant, elle est une émotion tout à fait légitime lorsque l’on subit un dommage ou une injustice qui d’ailleurs peut être réelle ou imaginaire. Si l’enfant répond à la colère par l’agressivité et l’attaque, l’adulte mature sera davantage en mesure de comprendre l’objet de sa colère, et chercher réparation.

Nier sa colère – même au nom de l’endurance, de la foi ou de l’amour – ne sert pas à grand-chose. La cultiver n’est pas non plus toujours bien productif. Alors qu’en faire ?

Dans un premier temps, le reconnaître c’est déjà bien. Reconnaître le malaise, la limite qui a été dépassée, la valeur qui n’est pas respectée, l’abus qui est en cours, c’est permettre à ces états d’être davantage compris et donc maîtrisé. Puis envisagez vos moyens d’action : apprendre à dire non, vous engager pour une cause particulière, proposer votre aide pour redresser une situation, ou tout simplement prendre le parti ferme d’agir selon des valeurs opposées à celles qui vous font frémir.

J’aimerais vraiment dédiaboliser la colère, parce que ce qui nous met en colère parle de choses qui nous sont chères : la justice, la vérité, le civisme, le respect… et ces choses sont bonnes, elles méritent que nous nous battions pour elles. Soyez-donc à l’écoute de ce qui vous met en colère, et n’hésitez pas à utiliser votre énergie non pas pour combattre les autres, mais pour construire un monde meilleur !

 

5.     La joie

Pour ceux qui me connaissent un peu, vous savez que j’affectionne particulièrement les notions de célébration, de satisfaction, d’émerveillement. Pourquoi ? Parce que j’ai découvert les vertus de la joie à un moment relativement sombre de mon parcours et que cela a radicalement changé ma vie !

Je suis persuadée que notre monde serait bien plus agréable si nous arrêtions de « subir » la joie, comme si c’était quelque chose qui nous arrive de l’extérieur et sur lequel nous n’avons aucune emprise, aucun moyen de la provoquer. Et si nous apprenions à la cultiver, c’est-à-dire considérer la joie dans les petites et les grandes choses, savoir prêter attention à pourquoi et comment elle arrive ?

La joie peut se manifester de manières très différentes, du petit plaisir à la vague de bonheur. Il est évident que la plupart d’entre nous n’a pas besoin de coaching pour apprendre à gérer sa joie, bien que pour certains comme mon neveu de 6 ans, se faire un peu plus petit quand ils gagnent à un jeu peut être appréciable.

Ce sur quoi j’aimerais m’arrêter, c’est la différence entre plaisir et satisfaction. Les deux sont liés à un sentiment de bien-être mais il existe une différence fondamentale : le plaisir sera ressenti lorsqu’un besoin est assouvi, la satisfaction apparait comme le résultat d’une action pour l’obtenir. Vous voyez la différence ? Le plaisir est quelque chose qui nous arrive, la satisfaction est quelque chose que l’on provoque. Et j’ai une théorie : il y a plus de joie dans le résultat de quelque chose qui nous a coûté, que dans un petit plaisir que l’on ressent… ou pas ! J’ai plus de joie à résoudre un problème au travail, ou à suer à la salle de sport, qu’à rester toute la journée à regarder des séries sur mon ordinateur, bien que cela m’apporte un peu de plaisir.

 

6.     Alors, alliées ou ennemies nos émotions ?

C’est le titre de l’un de mes tous premiers articles sur ce blog : « Allié ou ennemi ? Comment contrôler ses émotions ». J’y propose – en autres points que je vous recommande de lire – quelques pistes de réflexion pour faire de nos émotions des alliées.

Dans un premier temps, il s’agit de reconnaître et accepter nos émotions. Les nier n’aide pas, et l’accumulation conduit tôt ou tard à l’explosion. Alors on prend un grand souffle, et on se pose la question : qu’est-ce que je ressens ? A cette étape, il vous suffit d’identifier l’émotion et lui donner le droit d’exister.

Ensuite il est nécessaire d’identifier la raison qui a conduit à l’émotion et évaluer sa légitimité. Nos émotions sont le fruit de deux choses qui entrent en contact : un fait déclencheur, et une croyance qui me permet d’interpréter ce fait. Si je crois que le monde est dangereux, un simple regard de travers ou une anomalie dans ma routine peut déclencher ma peur. Si je crois que le monde est une aventure à découvrir, je n’aurai pas le même ressenti.

Un outil que j’utilise de plus en plus souvent dans mes coachings, s’appelle Faits-Opinion-Sentiments. Ce n’est pas plus compliqué que cela :

  • Quels sont les Faits, c’est-à-dire les choses objectives, concrètes, parfois quantifiables, exemptes de tout jugement (c’est important) ? « Il a été méchant avec moi» n’est pas un fait, c’est une opinion puisque j’interprète le comportement. Le fait, c’est qu’il m’a insulté, qu’il a dit quelque chose qui a fait rire mes collègues lorsque je suis passé, qu’il m’a frappé, etc.
  • Quelles sont les Opinions, les croyances, les choses que je me suis dites à moi-même à ce moment-là (de manière consciente et inconsciente). On est ici dans le domaine du jugement, de la conviction : « Elle est gentille », « Mon chef est abusif », etc.
  • Quelles sont les Émotions que j’ai ressenties ? En faisant l’exercice, vous pouvez vous rendre compte que parfois – oserais-je dire souvent ? – nos émotions ne sont pas alignées avec les faits.

Avec ce modèle, vous pouvez débuter où vous voulez : j’ai une émotion désagréable, je cherche donc à identifier l’action qui l’a déclenchée, ainsi que les processus de pensée qui m’ont conduite à me dire qu’il y a quelque chose de dérangeant. Ou alors une situation m’a fait réagir (un fait), et je vais me pencher sur l’émotion qui me dérange, et ce que je me dis à ce sujet (opinion).

Cela vous permettra de considérer de manière logique si votre émotion est légitime, ou pas, et si son expression est à une juste mesure.

Pour finir, vous pouvez passer à l’action ! Vous avez ici deux solutions : le courage d’aller chercher ce dont vous avez besoin ou le lâcher-prise sur les choses que vous ne contrôlez pas.

>> Alors, on y va ?

Je me rends bien compte en arrivant à la fin de cet article que sur papier (ou sur écran), tout cela semble simple. C’est pourtant le chemin de toute une vie d’apprendre à comprendre ses émotions, et les utiliser à bon escient. C’est aussi pour cela que des professionnels peuvent vous accompagner vers une meilleure connaissance de vous-même, et donc de liberté. Bonne route !

 

Notes : crédit photo pixabay.com

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Ketsia Bonnaz

Ketsia Bonnaz

Coach, Formatrice, Consultante

 « Développer les potentiels » est ma passion… et mon ambition.

J’aime être catalyseur de développement, qui permet de passer de l’idée à la réalité.

Je vous accompagne à déterminer où vous êtes, où vous désirez aller, et passer de l’aspiration à l’action. Le coaching, la formation et la consultance me permettent de puiser dans des méthodologies et des outils variés afin d’aborder chaque situation avec créativité, et vous proposer des solutions adaptées et pertinentes.

 Je suis à votre écoute, en alignement avec mes valeurs d’intégrité, de respect et d’espoir.

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2 Commentaires

  1. Guitard

    Merci Ketsia. Cela permet d’y voir un peu plus clair. Je ne sais pas comment le rendre systématique, avoir un modus operandi pour chaque émotion facile à consulter jusqu’à ce que cela devienne naturel…

  2. Ketsia

    Merci pour votre réponse. N’hésitez pas à prendre contact avec moi par email pour en discuter. Bien à vous

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