Avoir confiance en soi

« Comment fais-tu pour avoir confiance en toi ? » Cette question qui m’a été posée il y a quelques mois m’a beaucoup surprise, parce qu’elle venait de quelqu’un qui avait de toute évidence très bien « réussi » sa vie. S’en est suivie une longue conversation (plusieurs heures), et en quittant ce rendez-vous, j’ai noté quelques points sur mon smartphone, que je vous propose ici, en version un peu plus détaillée :

    1. Le syndrome de l’imposteur
    2. S’accepter dans son entièreté
    3. Reconnaitre ses sphères de responsabilité
    4. L’humilité, un passage nécessaire à la confiance en soi
    5. Progresser, pas à pas

 Article de Ketsia Bonnaz, publié le 13 juin 2023.

 

1.     Le syndrome de l’imposteur

De tout évidence, c’est une femme brillante : elle a exercé un poste de très haute responsabilité dans une multinationale, elle a très bien réussi socialement, elle a su construire et préserver son mariage et sa famille, la solidité de sa foi est évidente… bref, c’est une femme qui en impose. Et dans la conversation, elle me pose cette question « Comment fais-tu pour avoir confiance en toi ? »

Honnêtement, j’étais choquée. C’est moi qui étais impressionnée par elle, et pourtant, elle était pétrie de doutes et d’incertitudes. Cela m’a rappelé de nombreuses conversations avec des hommes et des femmes qui ont très bien réussi dans leur vie, qui sont objectivement très compétents, mais qui doutent d’eux à l’extrême. Je ne parle pas des bonimenteurs qui savent charmer avec de la poudre aux yeux, mais de personnes qui ont fait leurs preuves et qui excellent dans leur domaine.

Ce qui pose problème à ces personnes se nomme le syndrome de l’imposteur.

Le syndrome de l’imposteur se définit par un doute maladif qui consiste à nier la propriété de tout accomplissement personnel.

Les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur sont persuadées que leur réussite est due non pas à leur mérite, mais à la chance ou d’autres éléments extérieurs.

Les causes peuvent être nombreuses et la psychologie propose quelques explications qui prennent leur source dans l’enfance : l’enfant peut ressentir une compétition extrême qui le pousse à ne jamais se sentir suffisamment bien ; à l’inverse, l’environnement familial est trop encourageant et l’enfant qui ne sait plus s’il est bon ou pas va développer un doute sur ses capacités ; il y aurait aussi le diktat d’être heureux au travail qui instille le doute sur le fait d’être à sa place ou pas…

>>> Si vous vous reconnaissez dans la description du syndrome de l’imposteur, je vous invite dans un premier temps à considérer les quelques éléments de réponse proposés dans cet article, qui permettent de grandir en confiance en soi. Mais si vous sentez que malgré cela, ça coince toujours, il est possible que certaines croyances soient si profondes qu’elles méritent une attention particulière et un accompagnement professionnel.

 

2.     S’accepter dans son entièreté

L’un des antidotes les plus radicaux à la dépréciation de soi, c’est de se connaître, et s’accepter.

Chacun de nous se trouve quelque part sur une ligne qui a deux opposés : d’un côté une conscience très vive de ses défauts, de ses limites et ses zones d’ombre. Et à l’autre extrême, une conscience claire de ses qualités, de ses atouts et compétences.

Où vous placeriez-vous sur cette échelle, entre « Je suis nul.le » et « Je suis parfait.e » ?

Le problème, c’est que quasiment personne d’entre nous ne se mettrait à l’équilibre entre connaitre le beau et le moche à son sujet. Nous avons naturellement tendance à grossir l’un et ignorer l’autre, et pourtant, nous sommes tous faits de zones de lumière, et de zones d’obscurité.

Avoir confiance en soi, c’est reconnaître et accepter qui l’on est dans sa totalité. Parce que si je me connais, je suis capable d’avoir confiance dans mes forces, ce que je sais bien faire, ce qui est facile ou ce dont j’ai l’expérience. Et si je me connais, je suis capable de savoir quand j’atteins mes limites, que je devrais m’abstenir, ou m’excuser.

Si je peux me regarder en face et accepter la responsabilité de l’entièreté de qui je suis, alors je peux dire : je sais, ou je ne sais pas ; je peux dire oui ou dire non.

>>> Et vous ? Après vous être positionné sur cette échelle de la conscience de soi, comment pouvez-vous explorer l’autre côté ? Et si vous n’arrivez pas à identifier des éléments, demandez à votre entourage, eux savent. Ils pourront vous aider : soit à construire la confiance dans vos capacités, votre beauté, votre contribution positive ; soit à être davantage conscient de vos limites et de vos côtés sombres. Vous en gagnerez forcément en saine confiance en vous !

 

3.     Reconnaitre ses sphères de responsabilité

Reconnaître ses sphères de responsabilité et d’autorité est une deuxième piste de solution face au manque de Confiance en soi. Nous avons naturellement des sphères d’autorité qui découlent de nos responsabilités familiales et professionnelles, notre engagement associatif, nos talents et expertises et bien d’autres choses encore (la liste rôles sociaux de l’article sur l’Identité peut être utile).

La confiance en soi devrait augmenter naturellement avec l’expérience. Il est normal de douter de soi lorsque l’on débute une nouvelle activité ou carrière professionnelle. Cependant, reconnaître l’autorité qui vient avec une responsabilité, un poste ou un rôle, permet d’aller plus loin dans la confiance en soi. Laissez-moi vous l’illustrer avec 3 expériences personnelles :

    • Il y a quelques années j’ai débuté un processus de recrutement pour rejoindre une équipe de consultants internationaux et je ne me sentais vraiment pas à la hauteur. Mais la cheffe d’équipe – une femme d’expérience, experte en son domaine – m’a dit de manière très franche : je sais que tu peux y arriver et j’ai confiance en toi. J’ai alors décidé d’avoir confiance, non pas en moi, mais en elle ! Si avec sa sagesse elle était sûre de moi, c’est qu’elle percevait en moi des choses que je ne voyais pas encore. J’y suis allée, et je ne l’ai pas regretté !
    • Je suis une ancienne timide et au début de ma vie professionnelle, moi, Ketsia Bonnaz, je n’aurais jamais osé aller à la rencontre de telle ou telle personne inconnue. Mais en tant que Responsable de mon association, ou Cheffe de projet au sein de mon ONG, cela faisait partie de mes attributions, et je l’ai fait. La légitimité de mon rôle est passée au-dessus de ma piètre confiance en moi.
    • Plus récemment, le sens de me sentir à ma place, avoir une conviction profonde et spirituelle que telle activité ou responsabilité est dans l’ordre naturel des choses a également renforcé ma confiance en moi. Par exemple lorsque j’ai eu la conviction de me lancer dans l’entreprenariat, c’était une évidence qui ne reposait sur aucun fait, mais j’ai tout de même osé, et c’était le bon chemin.

>>> Et vous ? En qui pouvez-vous avoir confiance, qui sauront vous dire si vous faites l’affaire ? Quelle est la légitimité naturelle de vos différents rôles qui vous permet de transcender votre manque de confiance en vous ? Avez-vous une conscience profonde, peut-être spirituelle, que vous appartenez à un lieu ou une activité – cela peut-il être suffisant pour vous lancer ?

 

4.     L’humilité, un passage nécessaire à la confiance en soi

L’une des peurs des personnes qui manquent de confiance en eux est de devenir fanfaron, ou trop sûrs d’eux. Si c’est l’une de vos craintes, c’est probablement que vous avez de la marge !

Avec l’acceptation de soi devrait venir l’humilité.

L’humilité se définit comme la reconnaissance de ses limites et de ses capacités mais elle va plus loin en faisant preuve de modestie, c’est l’opposé de l’orgueil.

Je ne parle pas ici d’une fausse conception de l’humilité qui s’apparenterait à de la dépréciation de soi mais d’une humilité permet d’être franc sur ce que l’on est capable de faire, ou pas.

L’humilité est à l’écoute des autres, elle observe et cherche à comprendre, elle reconnait ses limites et ses erreurs. Si l’on se connait et que l’on accepte les côtés lumineux et les côtés obscures de qui l’on est, alors on est en mesure de le partager sans faux-semblants, sans dissimulation ou prétention et sans fausse excuse.

Je vous donne un exemple : il y a quelques temps, j’ai été sollicité pour une intervention professionnelle pour laquelle je ne me sentais pas la plus compétente. Je l’ai simplement partagé au responsable, en lui disant que je pouvais être un plan B mais qu’il était préférable de chercher une personne avec davantage d’expertise. Au final, il a fait appel à moi et j’ai réalisé la mission avec confiance, je me sentais légitime parce que j’avais été sincère et honnête. D’ailleurs, tout s’est très bien passé.

L’humilité nous pousse aussi à partager nos difficultés et ainsi à trouver du soutien et des solutions. Je vous l’avais partagé dans mon article sur la Vulnérabilité : le jour où j’ai réalisé que prétendre prenait davantage d’énergie que se montrer vulnérable et authentique, cela a changé ma vie. Et cela a augmenté ma confiance en moi ! Parce que je dis ce qui est, et si l’on me fait confiance, c’est peut-être que je le mérite.

>>> Et vous, comment allez-vous développer une humilité active, basée sur la connaissance et acceptation de soi dans toutes ses dimensions, et qui s’exerce sainement dans le cadre de vos sphères d’autorité ?

 

5.     Progresser, pas à pas

Lorsque l’on a un esprit ouvert, curieux, qui aime apprendre, la confiance en soi grandit. Parce que l’on peut dire : je ne sais pas, mais je vais apprendre (voir aussi mon article Perfectionnisme et apprentissage).

Progresser, c’est nourrir un environnement stimulant, encourageant, dynamisant. Nous ne sommes pas tous égaux par rapport à la manière dont nous avons été encouragés par nos parents, de même que l’environnement de travail dans lequel nous évoluons. Mais rien n’est une fatalité !

>>> Comment pouvez-vous construire autour de vous une atmosphère de confiance en soi saine, pour votre famille, vos amis, vos collègues de travail ? Une attitude de valorisation, d’encouragement à dire les choses dans la vérité, d’inspiration, de responsabilisation et de redevabilité ? Comment pouvez-vous devenir un modèle de confiance en soi en parlant de vos succès, et ne pas cacher les difficultés, en célébrant les réussites et tirant des leçons des échecs ?

Progresser, c’est aussi rechercher du feedback, c’est-à-dire écouter les gens autour de vous sur ce qu’ils apprécient de vous et vos zones de développement potentiel. Recevoir des retours constructifs… cela construit la confiance en soi.

>>> « Selon-toi, comment pourrais-je m’améliorer ? » C’est une question que vous pourriez poser aux personnes de votre entourage qui savent être bienveillantes et qui vous connaissent suffisamment – cela peut être un ami, un mentor, un collègue, superviseur, pasteur ou autre.

Pour finir, il est important de garder en tête le fait que grandir en confiance en soi est un chemin. Je ne suis pas certaine qu’il soit possible de se dire « Ca y est, je suis arrivé, j’ai suffisamment confiance en moi, c’est tout bon ! » C’est un voyage qui commence par un premier petit pas, et qui se construit au fur et à mesure.

>>> Voilà le défi que je vous lance : quels petits objectifs allez-vous vous fixer, objectifs de connaissance de soi, d’acceptation de soi, d’appropriation de la légitimité de vos responsabilités, d’humilité, de progression, de courage, de recherche de feedback… ? Comment allez-vous évaluer ces objectifs, mesurer les progrès et continuer d’avancer ?

 Crédit photo Pixabay.com

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Ketsia Bonnaz

Ketsia Bonnaz

Coach, Formatrice, Consultante

 « Développer les potentiels » est ma passion… et mon ambition.

J’aime être catalyseur de développement, qui permet de passer de l’idée à la réalité.

Je vous accompagne à déterminer où vous êtes, où vous désirez aller, et passer de l’aspiration à l’action. Le coaching, la formation et la consultance me permettent de puiser dans des méthodologies et des outils variés afin d’aborder chaque situation avec créativité, et vous proposer des solutions adaptées et pertinentes.

 Je suis à votre écoute, en alignement avec mes valeurs d’intégrité, de respect et d’espoir.

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1 Commentaire

  1. ROBERT Dominique

    Super article ! C’est très bien expliqué et cela m’a fait grandir, comme chacun de tes posts. Mille mercis à toi !

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