Ce titre est volontairement provocateur puisqu’il ne veut pas vraiment dire grand-chose : en effet, qu’est-ce que le succès ? Avec une leçon de botanique, je vous propose de nous interroger sur la définition du succès, ce qui le freine, et quelques clés pour avoir du succès.
- Une leçon de botanique
- Ma définition du succès
- Des freins majeurs au succès
- Quelques clés du succès
- Un temps pour toute chose
Article de Ketsia BONNAZ, publié le 8 septembre 2020
1. Une leçon de botanique
Il y a quelques années je visitais un parc naturel à Madagascar quand le guide s’est arrêté, a pointé son doigt vers la végétation et nous a dit : « Regardez, ces deux arbres ont le même âge ». Il était facile de repérer l’un des arbres auquel il faisait allusion : j’avais devant moi un arbre majestueux, d’une trentaine de mètres de haut, un tronc blanc épais, de belles feuilles. Le canarium avait une 15aine d’années et il allait encore grandir. J’étais impressionnée.
J’ai cherché l’autre arbre, et j’ai vu une « tige » de quelques centimètres de diamètre, au tronc noir, avec quelques feuilles éparses, et qui disparaissait complètement à côté de l’immense canarium. « C’est un ébénier » a expliqué le guide. Tout d’un coup j’ai été un peu plus attentive. L’ébène est un bois précieux que je connais depuis toujours pour sa belle couleur noire, sa solidité et les délicats objets d’art et bijoux sculptés à partir de l’ében.
Notre guide nous a expliqué que si ces deux arbres avaient le même âge, leur différence ne résidait pas uniquement dans leur taille. « Le canarium* ne sert à rien : son bois est trop mou pour la construction, trop humide pour bien brûler, ses fruits ne sont pas comestibles. De son côté, l’ébène est utilisé depuis des siècles dans l’art et la science des instruments de musique. On en fait des statues, des touches de piano, des bijoux et autres – il coûte très cher ».
« Voilà une belle image sur le succès » me suis-je dit.
Tellement souvent nous regardons aux apparences : nous sommes impressionnés par les grosse voitures, les promotions-éclairs, les célébrités sur le podium, la beauté aveuglante. Mais qu’est-ce que le succès ? L’exemple du canarium et de l’ébène nous montre que ce qui impressionne a première vue n’a pas toujours de la valeur, et que regarder de haut ce qui paraît rachitique et modeste peut être une erreur.
>>> Et vous ? Quelles leçons pouvez-vous tirer du canarium et de l’ébénier ? Comment regardez-vous à votre propre vie, et à celle des autres ?
2. Ma définition du succès
Le dictionnaire donne la définition du succès suivante : « réussite, atteinte d’un objectif souhaité, plaire à quelqu’un ou un public ».
C’est bien vague tout cela, et c’est peut-être mieux ainsi. En effet, chacun crée sa recette personnelle de ce qui correspond au succès pour lui et trop souvent nous nous laissons les autres et la société nous dicter ce dans quoi nous devrions mettre notre énergie.
En écrivant cet article, je pense à Lisa* qui est d’une beauté à faire se retourner les gens sur son passage mais qui était incapable de sortir sans un maquillage long et minutieux parce qu’elle se trouvait laide. Je pense à Michel qui cherchait un coach pour l’aider à atteindre son seul objectif dans la vie : faire beaucoup d’argent, peu importe le risque et les conséquences. Je pense à Fabien, pilote de ligne, qui, malgré son argent et le prestige de son métier me partageait l’absence de sens de sa vie.
Mais je pense aussi à Jean, qui est allé servir les populations d’un village d’Afrique de l’Ouest avec ses compétences agricoles et qui a transformé le désert en oasis. Je pense aux parents de mon amie Eva qui ont su donner amour et solidité à leur famille malgré le handicap. Je pense à tellement d’amis et de proches qui ne seront jamais célèbres ou riches, mais qui sont heureux de vivre selon leurs valeurs. Des personnes qui, selon moi, ont du succès.
« J’ai combattu le bon combat, j’ai achevé la course, j’ai gardé la foi* »
Je vous partage là mon cœur : pouvoir dire ces mots sincèrement à la fin de ma vie, sera la preuve que j’aurais eu du succès :
- « Combattre le bon combat », c’est utiliser mes ressources dans les choses qui sont « bonnes ». Ne pas me laisser engloutir par la frénésie des attentes de la société envers moi, mais vivre de manière intègre : que mes actions, la manière dont j’utilise mon temps, mon énergie, ma créativité, mon argent, etc. soient en alignement avec mes valeurs. C’est la raison de ce blog et la mesure de tous les engagements que je prends, au niveau professionnel et personnel.
- « Achever la course » me parle de persévérance dans les difficultés, de patience quand les choses prennent du temps, d’endurance même lorsque le confort ou « suivre mon cœur » seraient une option plus simple.
- « Garder la foi », c’est garder l’espoir en tout temps, non pas seulement de ce que je vois, mais de ce que je crois.
Les valeurs que je mets en avant dans ma pratique professionnelle sont celles de l’intégrité, du respect et de l’espoir. Ces trois éléments sont centraux pour évaluer si je suis sur le chemin du succès. Parce qu’alors seulement je peux être en paix d’être qui je désire être.
>>> Et vous ? Quelle est votre définition du succès ?
Un texte qui me bouleverse au plus haut point est ce poème de Rudyard Kipling « Tu seras un homme mon fils »
3. Des freins majeurs au succès
Je vous présente ici quelques pistes de réflexion sur des éléments qui peuvent bloquer la progression :
Le regard de l’autre. Combien de fois avez-vous entendu ces petites voix du type « Mais que vont penser les autres ? », « Si seulement j’étais aussi doué.e que untel », « Ils ne me prendront jamais au sérieux » et j’en passe. J’aime énormément cette illustration qui montre toute l’aberration de vouloir attendre l’approbation de tous avant de prendre des décisions.
Le remède aux mauvaises décisions induites par votre perception du regard des autres ? Chercher qui vous êtes, vous, ce qui est important pour vous et là où vous voulez aller. Puis sélectionner quelques personnes qui sauront vous encourager, vous conseiller, vous soutenir, vous avertir. Et les solliciter pas à pas, en construisant la confiance.
Le perfectionnisme. Celui-là, je le connais bien : je suis une perfectionniste en rémission. Entendons-nous bien : avoir le souci du détail et du travail bien fait est loin d’être un frein au succès, bien au contraire. Mais il devient handicapant lorsque tout doit être parfait, alors même que nous savons que cela n’est pas possible. Combien de projets magnifiques restent au fond d’une cave, d’un disque dur ou sur un bout de papier parce qu’ils ne seront jamais parfaits… et lorsque c’est parfait, enfin, la technologie est dépassée ou quelqu’un a simplement été plus rapide !
Voilà l’antidote : « Fais de ton mieux avec ce que tu as ». Les conditions idéales n’existent pas. Il y aura toujours un élément manquant, une nouvelle découverte qui remet les choses en perspectives, des concurrents ou que sais-je. Lancez-vous avec ce que vous avez : au mieux ça prendra, au pire vous saurez ce qu’il faut améliorer !
La peur. Peur de l’échec, peur de manquer, peur de l’inconnu… La peur dans sa forme pure nous prévient d’un danger et il est important de l’écouter pour prévenir les risques (voir mon article sur les Emotions). Mais dans certains cas elle paralyse, elle crée des angoisses et conduit à des comportements irrationnels.
L’antidote à la peur : le réalisme. Face à votre peur, demandez-vous quels sont les risques (quel est la pire chose qui puisse arriver), et quelle est la probabilité que ces risques se concrétisent. Puis prenez les mesures nécessaires pour anticiper l’impact des risques les plus probables. Et lâchez-prise sur toutes les autres peurs irrationnelles qui pourraient apparaître.
>>> Et vous ? Quelles sont les choses qui vous empêchent de passer à l’action, ou de profiter de votre succès ? Comment allez-vous les affronter ?
4. Quelques clés du succès
Sans prétendre être exhaustive, voici quelques éléments à prendre en compte pour « garantir votre succès », quel qu’il soit :
Premièrement, fixez-vous un objectif qui soit à la fois précis, réaliste et planifié (pour les détails, je vous conseille de lire mon article « Construire son futur : du rêve à l’action ») :
- De quel futur rêvez-vous, qui voulez-vous être, que désirez-vous atteindre dans votre vie ?
- Quels sont les risques de votre projet, quels efforts cela vous demandera-t-il, quel va être le prix de votre objectif?
- Comment pouvez-vous vous mettre en action, que ce soit par la mise en place d’un plan d’action (exemple à télécharger ici), la recherche de ressources et le premier petit pas qui vous lancera vers votre succès.
Une deuxième clé pour avoir du succès – ou tout du moins pour vous en rendre compte et en profiter – est de savoir gérer la tension entre satisfaction et insatisfaction. Combien de fois vous êtes-vous dit « J’étais heureux à cette époque », ou « Je ne le savais pas mais c’était le pic de ma carrière ». Trop souvent, l’insatisfaction nous empêche de réaliser la mesure de notre succès et c’est après-coup que l’on regarde avec mélancolie dans le passé… mais il est trop tard pour s’en réjouir. Mais paradoxalement, c’est l’insatisfaction de la situation actuelle qui donne l’énergie et la créativité du changement. D’où le besoin de savoir gérer cette tension entre satisfaction et insatisfaction :
- En quoi votre vie actuelle est-elle satisfaisante, de quoi pouvez-vous vous réjouir, quels succès récents – même petits – pouvez-vous célébrer ?
- Quelles sont vos sources d’insatisfaction (dans votre caractère, vos relations, votre situation professionnelle, etc.) ? Qu’allez-vous faire pour transformer vos problèmes en objectifs constructifs ?
Et enfin, n’ayez pas peur de l’échec !
« Echouer, c’est avoir la possibilité de recommencer de manière plus intelligente » Henry Ford.
Henry Ford décide assez tard de devenir ingénieur (il a 28 ans), puis sa première entreprise fait faillite, le conduisant à la ruine une année plus tard. Sa deuxième tentative est la bonne, puisqu’en quelques années, la Ford T devient la première automobile « grand-public », dont le prix est accessible à la classe moyenne américaine en 1908. Plus de 16,5 millions de Ford T seront vendues, ce qui entre dans le top 10 des voitures les plus vendues de l’histoire, encore aujourd’hui.
- Quelles leçons pouvez-vous tirer de vos échecs passés pour mieux construire votre stratégie vers le succès ? Comment pouvez-vous changer votre attitude face à l’échec, pour qu’il soit constructif ?
- Quelles sont les choses que vous avez abandonnées en cours de route qui mériteraient que vous persévériez ?
- De qui pouvez-vous vous entourer et de quoi avez-vous besoin pour maintenir votre motivation face à l’échec ?
5. Un temps pour toute chose
J’aimerais terminer cet article sur le succès avec une réflexion sur le temps.
« Il y a un temps pour toute chose sous le soleil » nous dit l’Ecclésiaste. « Un temps pour naître et un temps pour mourir, Un temps pour planter et un temps pour arracher, Un temps pour pleurer et un temps pour rire, Un temps pour garder et un temps pour jeter, Un temps pour parler et un temps pour se taire… »
De la même manière qu’il y a 4 saisons dans l’année, il y a un temps pour tout. Les mois froids et gris de l’hiver sont nécessaires pour reposer la terre et la nature. Les pluies du printemps permettent de remplir les nappes phréatiques et préparent l’éclosion des fleurs. Le soleil éclatant et éreintant de l’été permet aux fruits et aux légumes d’arriver à maturité. Et à l’automne, la nature se prépare à son repos annuel. Il y a un temps pour toute chose.
Je suis récemment passé par une période d’hiver dans ma vie, où rien ne semblait bouger, où mes envies restaient théoriques, je ressentais de la frustration, un manque de sens dans mes activités et j’étais bloquée dans la mise en action. Et en l’espace de quelques jours, les choses se sont débloquées dans plusieurs domaines professionnels et personnels, aboutissant entre autres à la création de mon site Internet et de ce blog. Et j’ai réalisé que les 8 mois de « rien » n’en étaient pas : sans le réaliser, ma perception des choses a évoluée lors de discussions avec des personnes de confiance, je suis entré en contact avec des professionnels qui se sont avérés déterminants dans la mise en œuvre de mon projet, et j’ai continué de faire des choses qui avaient du sens. (J’en profite pour remercier tous ceux qui m’ont accompagnée dans cette période particulière – vous avez été de vrais amis !) Il y a un temps pour toute chose.
>>> Et vous, dans quelle saison êtes-vous ? Comment allez-vous en profiter au maximum, soit pour donner de l’impulsion à vos projets, soit pour en préparer le terrain ?
« Beaucoup d’échecs dans la vie sont des personnes qui n’ont pas réalisé à quel point elles étaient près du succès quand elles ont abandonné. » Thomas Edison, inventeur de l’ampoule électrique après plus de 1000 essais infructueux.
*Note 1 : je n’ai pas demandé le nom scientifique des deux arbres (dans tous les cas je les aurais oubliés) et je n’ai pas été capable de confirmer les dires de mon guide Malgache sur l’inutilité du canarium.
* Note 2 : les noms ont été changés évidemment, mais ces personnes existent réellement
* Note 3 : référence la Bible – 2 Timothée 4 :7
Crédits photos et illustrations :
- Ebénier et canarium, crédit Ketsia Bonnaz
- lllustration l’âne et le couple https://www.pinterest.fr/pin/592082682249463181/
- Les autres photos sont libres de droit
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Hello Ketsia,
well done, very good job.
J’aime aussi beaucoup ton site.
Quand à la question du succés, c’est un bien vaste débat.
Je te propose ma définition personnelle : »Arriver à savoir ce que l’on veut vraiment et en accepter toutes les conséquences »
Ce que je résume généralement par « Il faut vouloir les conséquences de ce que l’on veut ».
On pense généralement au succés comme à un aboutissement, mais le véritable succés n’est-il pas de savoir vers ou l’on veut aller et d’être capable de suivre la direction que l’on a choisie ?
Bizz
Chris
Merci beaucoup pour tes encouragements, et ce beau partage pour continuer la réflexion !