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La (ré)orientation professionnelle

La (ré)orientation professionnelle

La question de l’orientation et de la réorientation professionnelle m’est souvent posée en tant que coach, et j’accompagne plusieurs personnes dans cette démarche. Dans cet article, j’écris une lettre à une amie qui se trouve dans une situation de réflexion sur sa réorientation – cette lettre a réellement été envoyée à mon amie

Voici une partie de sa réaction, publiée avec son accord : « Je trouve très utile le questionnement que tu proposes, voire même indispensable. Le cheminement de ta lettre est très bien proposé, bienveillant, simple de compréhension et pourtant si puissant dans l’éclaircissement des éléments qui nécessitent une prise de conscience ou de décision. Ta lettre m’a rappelé l’importance de choisir car le futur n’est possible que si je le crois possible. »

Article de Ketsia Bonnaz, publié le 05 avril 2023

 

Chère Jeanne*

Depuis quelques années maintenant nous discutons régulièrement de la question de ton orientation professionnelle. Tu t’interroges sur le sens de ce que tu fais, tu as le désir de te réaliser, trouver un métier ou une activité qui enfin, te plaise sur le long terme. On en parle par-ci, par-là, mais je n’ai jamais pris le temps de poser clairement les choses et c’est ce que je vais essayer de faire avec cette lettre qui, je l’espère, te sera utile.

Ton état d’esprit

Le premier point que j’aimerais aborder, c’est la manière dont tu regardes à ton passé, à ton présent et ton avenir : es-tu optimiste, résignée ou déprimée ? Dans quelle dynamique es-tu : hyperactive, dans l’attente, ou critique ? Comment perçois-tu tes propres compétences : es-tu sûre de toi, critique, dévalorisante ?

Vois-tu, si je te pose la question, c’est que cela a un impact évident sur la manière dont tu vas te positionner. Je sais combien il est difficile et fatiguant de mobiliser de la motivation lorsque les expériences passées ont été décevantes. Mais je t’invite tout de même à considérer ton âme : si elle est noire, elle ne verra que des choses en noir, si elle est éclairée, elle sera en mesure de percevoir davantage d’opportunités.

Je t’encourage aussi à t’entourer de personnes positives, qui sauront alimenter la vie en toi, mais qui sauront aussi t’aider à faire le bilan de là où tu en es, ce que tu as à apporter, et t’aider à faire de tes rêves la réalité.

Activité vs environnement de travail

Mon deuxième point, c’est de t’assurer que la réorientation professionnelle à laquelle tu penses est bien issue d’un désir de changement d’activité, et non un ras-le-bol face à une ambiance de travail négative.

Je me rappelle le tout premier coaching de ma vie, alors que j’étais en formation pour ma certification de coach. Maëva* était une femme dans la quarantaine qui avait un objectif précis lors de notre première rencontre de coaching : une réorientation professionnelle. J’étais assez démunie face à sa demande (à l’époque je n’avais aucune connaissance sur la question) mais nous avons parlé pendant 1h30 sur le sujet : ce qui ne fonctionnait pas dans son poste actuel, ses envies, etc. Je l’ai quittée et nous nous sommes revues 1 mois plus tard. Cette fois-ci j’étais prête : j’avais collecté des documents de ressources humaines, des listes de compétences, des méthodes de définition des objectifs professionnels, j’étais au taquet. L’une des premières choses qu’elle me dite alors que nous nous installons pour cette 2ème session de coaching restera gravé dans ma mémoire : « J’ai réalisé qu’en fait mon problème n’était pas mon métier, mais le fait que je n’arrive pas à dire non. » Une fois de plus, j’étais désemparée, mais nous avons travaillé sur la question de l’assertivité. A la fin de nos 4 sessions de coaching, Maëva m’a déclarée qu’elle était finalement très heureuse dans son emploi (le même que celui qu’elle voulait quitter quelques mois plus tôt) et que sa capacité nouvelle à dire non avait changé sa vie toute entière.

Tu comprends où je vais, n’est-ce pas ? Parfois, ce ne sont pas tant nos activités et responsabilités qui sont problématiques que la manière dont nos collègues nous traitent, les conditions de travail, les sous-entendus, voire le harcèlement. Alors la solution n’est pas une réorientation professionnelle, mais changer de positionnement… ou changer d’équipe.

Ce serait dommage de quitter une activité où tu as des compétences avérées à cause d’équipes problématiques.

D’ailleurs, j’ouvre une parenthèse sur ce dernier point : si systématiquement tu te retrouves dans des équipes qui posent problèmes, avec une hiérarchie malhonnête et des abus à répétition, peut-être que cela vaudrait la peine pour toi de te pencher sur pourquoi tu te retrouves toujours dans des contextes malsains. Une réflexion sur tes croyances, mécanismes de choix, et autre pourrait être utile.

Un cheminement ou une révélation ?

Une autre chose qui me vient en tête, c’est la conception du « travail idéal ». J’ai l’impression qu’il y a un immense fossé entre d’un côté les personnes qui s’attendent à une sorte de révélation mystique qui leur ouvrirait les yeux du jour au lendemain sur une activité qui les rendrait pleinement heureux, et de l’autre, les personnes qui se sentent à leur place dans leur activité professionnelle et qui témoignent d’un cheminement parfois très long.

D’ailleurs, tu l’as certainement lu dans mon article sur Mes métiers, je me mets clairement dans la 2ème catégorie.

Je ne dis pas qu’il ne peut pas exister des « vocations » que certains portent depuis très jeunes, ou de métier-passion qui fait sens à peine y a-t-on touché. Ce que je veux dire, c’est que pour la plupart d’entre nous, nous ne savons pas vraiment ce qui nous convient tant qu’on ne fait pas des pas dans la bonne direction. Et comment faire ces pas ? En se lançant, en apprenant des leçons de nos expériences, en s’observant soi-même, en étant curieux. Et au fil des mois et des années, les choses commencent alors à devenir plus claires.

Et puis, je me permets un petit coup de gueule : c’est quoi cette idée que j’entends chez beaucoup de jeunes de trouver un boulot pour lequel on a envie de se lever tous les matins ? Cela n’existe pas. Il y aura forcément des matins où l’on s’est couché un peu trop tard la veille et on n’a pas envie de se lever. Des matins où on préfère rester dans son lit plutôt qu’avoir à régler un conflit avec un collègue, affronter le stress d’une deadline, surmonter une difficulté ou régler une crise. Parce que ces choses font partie de la vie, et qu’aucune satisfaction ne vient sans un prix à payer. Donc s’il te plait, ne choisis pas la voie de la facilité et du plaisir immédiat, il y a tellement plus de joie à vivre dans la persévérance et la victoire face aux défis !

Alors je t’encourage vraiment à ne pas baisser les bras. Peut-être que tu n’auras jamais de révélation d’un métier parfait, et peut-être que c’est mieux ainsi. Mais ce dont je suis certaine, c’est qu’en étant ouverte aux opportunités, tu te retourneras un jour en te disant que tu ne sais pas trop comment tu en es arrivée là, mais que c’est encore bien mieux que ce que tu avais imaginé.

Faire le point

Bon, on en arrive au concret là. Comment définir un fil conducteur ?

Les étudiants peuvent faire appel à un conseiller d’orientation, les salariés à un bilan de compétences, et il existe des livres et formations à gogo sur la question. Une chose qui fait souvent la différence entre une idée un peu folle et la concrétisation d’un projet, c’est d’être accompagné par un professionnel – tu le sais, en tant que coach j’accompagne des personnes à définir ou redéfinir leur orientation professionnelle.

Une technique que j’utilise de plus en plus s’appelle l’Ikigaï. Ce terme un peu étrange est issu du japonais, et signifie « une raison d’être ». C’est une technique très utile pour réfléchir non seulement à son orientation professionnelle, mais aussi la remettre dans le cadre d’une réflexion plus générale sur le sens de sa vie et ce que l’on désire apporter au monde. Je te le présente dans mon article précédent, afin de constituer un fil rouge pour la prochaine étape.

Ce que j’aime particulièrement avec cette méthode, c’est qu’elle allie non seulement des faits (compétences, centres d’intérêts, rémunération), mais aussi des valeurs de vie et des considérations plus personnelles. Je te sais croyante, et je t’encourage donc à travailler l’Ikigaï non seulement avec ta tête et ton cœur, mais aussi dans une attitude de prière, afin que Dieu ait la possibilité de te dire ce qu’Il en pense.

 Ah oui… et puis courage !

Suite à l’Ikigaï ou toute autre direction que tu envisages, il y aura certainement des changements à apporter, des décisions à prendre. Et ce n’est pas facile.

Il y a quelques temps, je discutais avec un coach de leaders américain, qui accompagne les businessmen à la reconversion à la « mi-temps » de leur vie – des femmes et des hommes qui ont si bien réussis qu’ils arrivent à 40 ou 50 ans à l’apogée de leur carrière et qui se demandent bien à quoi tout cela sert, et ce qu’il peut y avoir après.

Une notion essentielle à considérer lorsque l’on envisage une reconversion professionnelle, c’est la « marge » que l’on a, en termes de temps, de ressources financières et de compétences :

  • As-tu du temps à accorder à ta recherche ? Je sais que tu es sans activité durable en ce moment, mais cela ne veut pas forcément dire que tu as la discipline qui te permet d’allouer du temps spécifique pour ta recherche, ta réflexion, etc. Si tu ne crées par du temps, tu ne l’auras jamais.
  • Où en es-tu dans ton « matelas » financier ? Les reconversions conduisent souvent à prendre des risques dans ses choix de vie : lancer une entreprise, quitter son poste pour un emploi moins bien rémunéré mais qui fait davantage sens, diminuer son temps de travail pour accorder davantage de temps à des activités bénévoles… La liste peut être longue, et on ne peut pas laisser de côté les considérations financières, surtout si l’on a une famille à charge, des crédits, etc.
  • Et enfin, il y a la marge des compétences. Envisager quelque chose de nouveau, c’est se découvrir néophyte, comme sans repères et sans valeur-ajoutée. Et pourtant. Avoir été excellente dans une activité spécifique ne veut pas dire que tu n’as pas développé des compétences transversales : compétences relationnelles, capacité d’apprentissage et d’adaptation, d’analyse, etc. Mais parfois, reprendre des études, passer une certification, faire un stage ou apprendre en autodidacte demandera un vrai sacrifice.

Alors Jeanne, quelle est ta marge en temps, en finances, en compétences ? Si tu l’estimes insuffisante, alors peut-être que la première étape serait d’accroître ta marge pour avoir plus de confort lorsque tu passeras à l’action.

Mais dans tous les cas, il te faudra du courage ! Mais tu ne seras pas seule. Tu as tes amis et j’en fais partie.

 

Moi, je crois en toi. Tu es une jeune femme remarquable, et nous n’avons encore rien vu de qui tu es, et de ce que tu es capable de faire. Alors bonne réflexion, et si tu en as envie, discutons-en la prochaine fois qu’on se voit !

Avec toute mon affection

Ketsia

 

Notes :

  • *Le prénom a été changé par respect pour la vie privée de mon amie
  • Crédit photo Pixabay.com

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Ikigaï – identifier sa mission de vie

Ikigaï – identifier sa mission de vie

Le titre est un peu ambitieux, j’en conviens. Et pourtant, j’apprécie de plus en plus cet outil issu de la culture japonaise, pour définir sa « raison d’être ». En croisant ce que l’on aime, ce que l’on sait bien faire, ce pourquoi l’on peut être payé et ce dont le monde a besoin, l’Ikigaï donne une vision globale de l’orientation professionnelle – et au-delà. Je vous propose ici la technique que j’utilise avec mes coachés et mes étudiants. Alors sortez une feuille et un crayon, et c’est parti !

Article de Ketsia Bonnaz, publié le 06 mars 2023

L’Ikigaï, késako ?

Issu de la philosophie japonaise, ikigaï signifie « la raison d’être », « mener sa vie au mieux ». Ce concept part du principe que chacun a un rôle à jouer sur terre, et que le découvrir, c’est trouver la satisfaction, un sens à sa vie, quelque chose qui donne envie de se lever le matin.

Trouver son Ikigaï est considéré comme une quête essentielle, qui peut parfois prendre des années. Et pourtant, des bonnes questions ont parfois tellement plus de valeur que des réponses toutes faites ! Cet article s’adresse en premier lieu à tous ceux qui réfléchissent à leur avenir professionnel : étudiants, jeunes actifs en recherche de leur voie, professionnels en réflexion sur une réorientation…

« Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie » – Confucius

Pris comme un outil de coaching, l’Ikigaï se définit comme une activité professionnelle qui allie ce que je sais faire, ce que j’aime faire, ma mission dans la vie et comment je gagne ma vie.

Ce que je vous propose ici, ce n’est pas un nième article avec des informations et des questions intéressantes. C’est de jouer le jeu en suivant la méthodologie proposée dans cet article :

    • Prenez 1h pour vous poser tranquillement
    • Faites silence ou écoutez une musique douce
    • Sortez un chronomètre (minutez chaque étape selon les consignes)
    • Prenez un papier et un stylo (oui, l’écrire à la main a sa pertinence), si possible une feuille A3 et tracez les 4 cercles ainsi que leurs intersections, selon le modèle ci-contre
    • Suivez chaque étape en vous accordant le temps de la réflexion

Prenez une posture de non-jugement à votre égard, notez tout ce qui vous vient à l’esprit sans censure. Soyez à l’écoute non seulement de votre être intérieur, mais aussi de ce que les autres peuvent dire de vous (on est dans le positif donc pas d’inquiétude), et du divin si vous êtes dans une démarche spirituelle.

 

Les 4 cercles initiaux

Prévoyez un chronomètre de 5min pour chacun des 4 cercles, cherchez à noter un maximum d’idées par rubrique sans les classer, et attendez que les 5 min aient sonnées pour passer au cercle suivant :

1.     Ce que j’aime

Notez au minimum une 20aine de mots.

  • J’identifie mes goûts, mes hobbies et mes centres d’intérêt, des activités que je fais intuitivement, qui ne me demandent pas d’effort
  • Je liste sans réfléchir ce qui m’amuse, m’inspire, me rend heureux, me procure du plaisir, me rend curieux, me stimule
  • En lien avec la sphère professionnelle, je note les activités que j’aime et préfère, les thématiques qui me passionnent, ce que j’ai vraiment aimé faire durant mes expériences

2.     Ce pourquoi je suis doué

Notez au minimum une 20aine de mots.

  • Je liste des choses pour lesquelles je me sens légitime, à l’aise et où j’obtiens naturellement des résultats
  • Si je suis perfectionniste (et donc que je ne me sens jamais assez compétent) ou que je souffre du syndrome de l’imposteur : j’indique les choses pour lesquelles les autres me félicitent ou me remercient régulièrement
  • En lien avec la sphère professionnelle, j’ajoute tout ce qui touche aux compétences techniques, relationnelles, d’analyse, etc. que je reconnais en moi, ou que ma hiérarchie et mes collègues me disent que j’ai

3.     Ce pourquoi je peux être payé

  • Quelles sont toutes les activités pour lesquelles je pourrais être rétribué (vente de bien ou service) ou pourrais mériter un salaire ? Cela peut aller de vendre ses confitures ou bricoler, à des activités très techniques auxquelles vous aimeriez pouvoir prétendre
  • Pour quelles compétences quelqu’un – ou une entreprise – pourrait-il me rémunérer pour répondre à un besoin ?
  • Pour les personnes qui sont en études, formations ou certification : je liste à la fois ce qui est accessible aujourd’hui et ce qui sera accessible à la fin de mon parcours d’apprentissage.
  • Pour les professionnels : quel serait mon « Client idéal », qui aimerais-je servir avec mes compétences et mon temps ?

4.     Ce dont le monde a besoin

On parle ici de tout ce qui touche à vos valeurs, ce qui vous met en mouvement.

  • De quoi le monde a-t-il le plus besoin ? Que manque-t-il au monde pour être un lieu où il fait mieux vivre ?
  • Ce que j’aimerais apporter au monde pour le rendre meilleur, de quelle manière j’aimerais contribuer à la société, aider les autres
  • En lien avec la sphère professionnelle : de quoi le monde professionnel a-t-il besoin, que souhaiterais-je apporter au sein de mon activité professionnelle ?

 

Croiser les cercles

Une fois la liste terminée – et prenez tout le temps dont vous avez besoin – l’étape suivante consiste à chercher les mots et idées en commun lorsque deux cercles se rencontrent. Là encore, je vous suggère d’utiliser un chronomètre de 3 à 5 min pour chacune des 4 intersections.

N’hésitez pas à inscrire plusieurs idées pour chaque catégorie.

La passion professionnelle

La passion c’est ce que je pourrais faire longtemps sans me lasser puisque je l’aime et que je sais bien le faire.

Listez toutes les choses que non seulement vous aimez, mais aussi que vous savez bien faire. N’hésitez pas à identifier de nouveaux mots, des idées en commun, etc.

La mission

Ma mission c’est là où je me sens appelé, où ma contribution a de la valeur, à la croisée de ce que j’aime et ce dont le monde a besoin.

Si vous bloquez, réfléchissez à ces choses pour lesquelles vous êtes prêt à vous battre : celles qui vous mettent en colère, ou pour lesquelles vous donnez gratuitement (du temps, de l’argent, etc.)

La profession

La profession c’est ce que je fais avec talent et que je produis avec une qualité suffisante pour que mes clients soient prêts à payer, puisque je suis compétent et que je peux être rémunéré pour le faire.

Attention : vous n’avez pas besoin d’aimer ces activités ou de leur trouver du sens, juste lister ce que vous pourriez faire avec compétence et que des personnes seraient prêts à vous rémunérer pour cela.

Attention bis : si vous aspirez à quelque chose de nouveau, vous ne savez peut-être pas encore quels sont les métiers concernés mais quelques mots-clés du type « accompagner les personnes âgées » ou « aider les entreprises à sécuriser leurs données » sont déjà très utiles.

La vocation

La vocation est une activité rémunérée qui a du sens pour moi, elle allie ce pour quoi je peux être payé et ce dont le monde a besoin.

Quelles pourraient être les activités qui ont du sens pour moi et qui contribuent au moins de manière significative à la vie matérielle de mon foyer ?

Si vous bloquez, pensez non seulement aux activités rémunératrices qui correspondent directement à vos valeurs (métiers du social, de préservation de l’environnement, etc.) mais élargissez aussi le champ à la manière dont vous aimeriez exercer votre activité professionnelle (avec bienveillance, vérité, etc.) ou le type d’organisation pour laquelle vous souhaiteriez travailler.

 

Arriver à l’Ikigaï

Une fois que vous avez identifié ce que 2 cercles ont en commun, vous pouvez croiser une deuxième fois (3 cercles en commun), puis enfin, arriver à l’Ikigaï, qui regroupe les 4 cercles : une activité qui vous rémunère suffisamment, que vous aimez, pour laquelle vous êtes compétent, et qui correspond à vos valeurs !

Je pense important de rappeler ici que la recherche de l’Ikigaï est un cheminement plus qu’une fin en soi. L’Ikigaï peut se concrétiser sous la forme d’un métier précis, d’un concept ou d’une phrase.

A titre d’exemple, j’ai identifié mon Ikigaï comme étant « Accompagner à développer les potentiels ». Cela vous dit quelque chose ? C’est mon « slogan ». J’ai réalisé que même si mes compétences premières étaient dans l’organisation/ la gestion de projet, ce que je préfère c’est écouter, analyser, et trouver des solutions à des problèmes, mais aussi discerner les potentiels au-delà de la situation réelle. C’est ce que j’aime, et je continue de grandir dans ces compétences. Le monde en a besoin : les individus et les associations que j’accompagne sont souvent bloqués dans leur croissance et leur épanouissement, voire parfois en souffrance – apporter de l’écoute et des solutions pratiques c’est faire grandir l’espoir, dans le respect et l’intégrité qui sont mes principales valeurs de vie. Enfin, au-travers de mon diplôme puis par les certifications et la formation continue, grâce à mes expériences, mon réseau, les opportunités, je peux gagner ma vie en tant que Coach, consultante et formatrice. En avril 2020, après 12 années de vie active et moults métiers, j’ai pu mettre les mots sur ma raison d’être et cela me remplit de satisfaction et de joie.

 

Et ensuite ?

Je suis consciente que cela fait beaucoup. Dans mon prochain article je vous présenterai une réflexion plus générale sur la question de l’orientation professionnelle.

Après avoir effectué cet exercice en individuel, je vous invite à le partager avec une personne de confiance : un œil extérieur est souvent très utile pour voir des liens, percevoir des paradoxes, poser de bonnes questions et offrir des mots qui donnent du sens.

 

Note :

  • Crédit photo : pixabay.com
  • Bibliographie : « Trouver son Ikigaï »,  Christie Vanbremeersch, éditions Broché

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Les « drivers », ces croyances qui nous influencent

Les « drivers », ces croyances qui nous influencent

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi, face à une même situation, certains verront une opportunité et d’autres seront paralysés par la peur ? Nos réactions et prises de décisions sont grandement influencées par des croyances qui se sont construites au fil de nos vies. Dans cet article, je vous propose d’identifier et défier 5 croyances selon le modèle des « Drivers » de l’analyse transactionnelle.

Article de Ketsia Bonnaz, publié le 16 janvier 2023

 

De quoi parle-t-on ?

Pourquoi réagissons-nous comme nous le faisons ? Quels sont les filtres d’interprétation qui nous conduisent à percevoir le monde tel que nous pensons qu’il est, à prendre telle décision plutôt qu’une autre, à réagir intuitivement de manière si spécifique ? Récemment, nous avons eu des discussions avec plusieurs membres de ma famille sur un point précis de notre éducation, et j’ai été une fois de plus interpellée de constater que d’une même situation nous n’avions pas du tout perçu les mêmes choses, et que cela avait eu un impact significatif sur notre croissance et les choix que nous avons fait en tant qu’adulte.

Pourquoi ? Bien sûr, il y a nos différences de personnalité et d’expériences. Mais la manière dont nous interprétons ces expériences afin de trouver des repères dans le monde, c’est à cela que j’aimerais que nous regardions dans cet article. Les « drivers » (terme anglais signifiant « chauffeur »), sont comme des « conducteurs clandestins » qui influencent nos vies, qui nous poussent à interpréter les choses, ressentir des émotions et prendre des décisions de manière tout à fait inconsciente.

Ce concept issu du courant de psychologie nommé analyse transactionnelle* désigne ces messages qui nous conduisent malgré nous et que l’on a construit dans notre enfance pour nous assurer d’être aimé et acceptés. Le psychologue Taibi Kahler en a identifié 5 principaux : il y a Fais plaisir, Sois parfait, Sois fort, Fais des efforts et Dépêche-toi.

S’ils nous ont été bien utiles dans les premières années de notre vie, ces drivers le sont moins dans notre vie d’adultes, où nous sommes davantage en mesure de peser nos décisions et choisir plus intentionnellement la réponse la plus appropriée. Le problème, c’est que notre ou nos drivers sont là depuis si longtemps qu’ils se sont installés comme des vérités qui s’autoalimentent. D’où l’importance de les débusquer et de les remettre à leur juste place. C’est parti !

 

« Fais plaisir »

Laissez-moi vous présenter Placida la « Fais plaisir » : elle est prévenante et empathique, toujours à chercher le bonheur des gens autour d’elle, mais parfois au détriment de ses propres besoins. Placida est toujours souriante, elle ne dit jamais non, elle n’ose pas trop mettre de limite par peur de brusquer ou blesser, et elle a tendance à devancer vos besoins.

Je suis dans le cliché, j’en conviens, mais je n’ai pas pris mon exemple par hasard. Placida la Fais plaisir se retrouve particulièrement chez les femmes à qui l’on répète, depuis l’enfance d’être gentille, prévenante, aimante.

Ces choses ne sont évidemment pas mauvaises en soi, tant qu’elles sont contrebalancées par un « pense aussi à toi ». En effet, le risque principal d’une personne sous emprise du driver Fais plaisir, c’est de s’oublier et s’épuiser. En mettant en œuvre le message-antidote « Pense aussi à toi », sa propre dignité est rétablie dans l’équation : on réalise que nos ressources sont limitées, que l’on ne peut donner que de ce que l’on a, que nos propres besoins sont tout aussi valables que ceux des autres, et qu’il est impossible de plaire à tout le monde.

>> Si vous vous retrouvez dans le Fais plaisir, j’aimerais vous inviter à quelque chose de très simple : premièrement le reconnaître et réaliser quand c’est votre driver qui parle, puis considérer de ne pas tout de suite dire oui ou voler au secours des autres : prenez un petit temps de réflexion (cela peut être juste quelques secondes), posez-vous la question de savoir si vous avez les compétences, la responsabilité et l’envie de le faire, puis donnez une réponse claire.

Vous vous rendrez compte que souvent les autres sont aussi capables de résoudre leurs problèmes, et vous serez moins accablés !

 

« Sois parfait »

Je vous présente le Sois parfait que je connais personnellement bien (j’en parle dans l’article Perfectionnisme et apprentissage).

Pablo le soit Sois parfait est particulièrement apprécié dans son milieu professionnel puisque comme son nom l’indique, le Sois parfait et bien… il cherche à être parfait en tout point ! Pablo, c’est le collègue de travail rigoureux, qui reste au bureau après tout le monde pour finir son travail, qui vérifie tout 3 fois et produit un travail d’excellence, et en plus, il fait ce qu’il dit.

En revanche, c’est vrai, il a tendance à se perdre parfois dans les détails, à pinailler, il met la pression à tout le monde, il veut tout contrôler et il ne prend pas très bien les critiques. Parce que Pablo le Sois parfait est persuadé, de manière très inconsciente, que s’il est pris en défaut, il sera rejeté.

Voyez-vous, lorsque l’on vit sous la direction d’un driver, que ce soit le Sois parfait ou un autre, il peut être difficile de concevoir les choses différemment. Mais j’aimerais vous encourager : prendre conscience de ces croyances qui influencent notre comportement et notre prise de décision, c’est déjà un grand pas vers la liberté. Et qui dit driver, dit aussi message antidote qui peut, à force d’être répété par les autres et par soi-même, devenir une nouvelle réalité.

La liberté pour le Sois parfait, c’est réussir à se dire « Sois réaliste ». Être réaliste, c’est reconnaître que l’on ne maîtrise pas tout, que l’erreur est un passage obligé dans l’apprentissage et que nous avons tous des limites que notre condition humaine nous impose.

>> Une question très concrète et utile si vous vous reconnaissez dans le Sois parfait, c’est de vous demander qui exige de vous la perfection et ce que cela va vous apporter. Vous pourrez vous rendre compte que le mieux peut vraiment être l’ennemi du bien, et que la plupart des gens s’en fichent, que vous soyez parfaits.

Alors, respirez un grand coup, faites un pas de côté, et soyez réaliste !

 

« Sois fort »

J’aimerais vous parler de Florian le Sois fort : lorsqu’il était un petit garçon, Florian a analysé le comportement de ses parents et de son entourage et il en a conclu qu’il fallait être fort pour être apprécié et survivre. Notre petit Florian – parce que oui, le Sois fort est particulièrement présent chez les hommes – a entendu des phrases du types : « Un grand garçon comme toi ça ne pleure pas » ou « Seuls les plus forts s’en sortent dans la vie » et il s’est dit que jamais il ne devait montrer ses émotions parce que ce serait répréhensible, voire même dangereux. Puis il a grandi Florian, et il a été apprécié pour sa discipline, sa fiabilité, sa loyauté. Et c’est vrai, le Sois fort ne baisse pas les bras, il ne perd pas – ou peu – son sang-froid et il sait se débrouiller tout seul.

Mais, parce que le principe même des drivers c’est qu’ils nous posent problème, notre Florian a aussi construit autour de lui une forteresse de froideur, de dureté. Il veut prouver qu’il s’en sortira tout seul alors il tient les autres à l’écart. Ses amis se plaignent : « on ne sait jamais ce que tu penses, on a l’impression de ne pas vraiment te connaître » ; sa petite amie lui reproche de ne pas être à l’écoute de ses sentiments et son patron regrette qu’il ait tant de difficulté à travailler en équipe.

Est-ce une fatalité ? Bien sûr que non ! Je ne vous partagerais pas tout cela sans vous proposer un message antidote : le « Sois ouvert ». Certes, il faudra du temps aux Florians de ce monde pour être en mesure d’écouter leurs émotions, les comprendre et les accepter, mais il n’y a pas de petits commencements. « Soit ouvert », c’est aussi reconnaître le droit à l’erreur, le droit à la bienveillance et la puissance des émotions qui nous relient en tant qu’être humains. « Sois ouvert », c’est se baser sur votre confiance en vous de savoir repérer le danger, pour oser un peu de vulnérabilité qui enrichit.

>> Etes-vous prêts à tenter l’aventure ? Parce qu’être fort, c’est bien, être authentique, c’est tellement mieux !

 

« Fais des efforts »

Effie est une Fais des efforts. Toute sa vie elle est entrée en résonance avec des phrases du type « il faut souffrir pour être belle », « ne ménage pas ta peine » et elle en a conclu que seul ce qui est difficile et qui demande des efforts a de la valeur.

Les gens qui l’entourent la félicitent pour sa capacité à travailler dur, à s’engager dans beaucoup de projets, et à résister à la difficulté. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’inconsciemment Effie recherche les situations compliquées, et va parfois les créer elle-même, pour se rassurer sur la valeur de sa vie. D’ailleurs, la dernière fois qu’elle a mené un projet au sein de son entreprise, Effie a refusé systématiquement toutes les solutions faciles, rapides, ou qui avaient déjà prouvé leur efficacité. Elle a tenu à travailler avec plusieurs partenaires à la fois, avec une méthode innovante et en plus, comme elle avait oublié des étapes importantes dans la planification, elle a dû se démener pour trouver des solutions à des problèmes qui auraient pu être évités s’ils avaient été anticipés. En bref, pour Effie la Fais des efforts, le résultat importe peu, elle pense être jugée à sa capacité à fournir beaucoup de travail.

Ce qu’Effie et tous les Fais des efforts ont besoin d’entendre, et de mettre en pratique, c’est le message antidote « Réussis à ta mesure ».

>> Et si l’essentiel dans la vie n’était pas de s’acharner et de s’user au travail mais d’obtenir des résultats ? Et si aimer ce que l’on fait, et prendre du temps pour soi et les autres était la marque d’une vie réussie ? Réussis à ta mesure, c’est simplement calculer le coût efforts-bénéfice, et opter pour la solution la plus adapté à ses ressources existantes.

Et je vous le souhaite à tous, de réussir à votre mesure, et d’en profiter !

 

« Dépêche-toi »

Dépêche-toi ! Le temps n’attend pas ! Il n’y en aura pas pour tout le monde !

Voilà de beaux exemples du driver Dépêche-toi.

Didier le Dépêche-toi est toujours en mouvement : il aime se dépasser dans l’efficacité, il cumule les activités, il aime la variété et se propose souvent comme volontaire pour de nouvelles tâches. Cependant, la pression du temps est souvent un peu trop importante : il est stressé, il bouscule les autres, il s’impatiente et il passe d’une tâche à l’autre sans vraie priorisation. L’urgence prime toujours sur l’importance et il finit par ne plus vraiment rien faire de bien.

Comme pour les autres drivers, Dépêche-toi s’est mis en place très tôt et Didier ne s’est jamais interrogé de savoir s’il pouvait fonctionner plus sereinement. Et c’est bien l’intérêt de cet article : prendre du recul, envisager d’autres manière de voir le monde et d’y réagir, et grandir en intentionnalité dans ses décisions et comportements.

Si, comme Didier, vous vous reconnaissez dans le Dépêche-toi, j’ai une bonne nouvelle : le message antidote « Gère ton temps » fonctionne !

>> Vivre le Gère ton temps, c’est observer quel est son rythme de travail optimum : quelles sont les phases de concentration que vous avez dans la journée ? Comment les temps de pause permettent-ils de relancer des cycles de productivité ? Dans quelle mesure une réflexion plus longue peut-elle permettre de mieux comprendre le problème, envisager des solutions plus créatives, mieux planifier pour au final être plus efficace ?

 

Qu’en est-il des autres messages ?

J’aimerais terminer en ouvrant la réflexions sur les autres messages qui ont forgé nos croyances. Nous avons abordé ici les 5 drivers, mais il y a tellement plus de messages aidant ou limitants que nous prenons comme vérité. Je vous en donne quelques exemples :

« Je suis nul », « Les hommes sont tous des prédateurs/ les femmes sont toutes des s***pes », « De toute manière tout est pourri »…

« Je vais y arriver, je trouverai une solution », « Je sais qui je suis, personne ne peut m’enlever ma dignité », « Dieu est toujours avec moi »…

Si vous vous reconnaissez dans l’un ou plusieurs de ces drivers et que vous identifiez d’autres croyances limitantes, si vous avez l’impression que parfois c’est plus fort que vous, que faire plaisir, être parfait, être fort, faire des efforts ou vous dépêcher prend le dessus sur une réaction ou décision plus appropriée, alors j’aimerais vous inviter à re-conscientiser ces messages, en évaluer la vérité, et si besoin, à leur trouver des antidotes qui redonneront la vie !

 

Notes :

  • *Dans le cadre de ma certification au coaching, j’ai passé le 101 en Analyse transactionnelle
  • Crédit photo pixabay.com

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Sortir de la solitude

Sortir de la solitude

Les statistiques le montrent, de plus en plus de personnes souffrent de solitude. Dans cet article, je vous invite à comprendre ce qu’est la solitude, d’où elle vient, et comment il est possible d’y remédier. Vous n’êtes pas seuls !

    1. La solitude, c’est quoi ?
    2. Ce qui cause la solitude
    3. Sortir de la solitude
    4. Votre solution est celle des autres !

 

Article de Ketsia Bonnaz, publié le 09 décembre 2022

 

1.     La solitude, c’est quoi ?

« La solitude est un état ponctuel ou durable, choisi ou subi, d’un individu engagé dans aucun rapport avec autrui ».

Pour commencer, j’aimerais que l’on s’attarde un moment sur cette définition de la solitude.

Aucun rapport avec autrui

Rien que cela m’interroge : qu’est-ce que cela veut dire de ne pas avoir de rapports, de communication avec qui que ce soit d’autre ? Bien sûr, nous avons l’image facile de l’ermite seul dans son chalet perché sur une montagne, ou de la vieille dame aux chats qui n’a aucun lien avec des êtres humains.

Mais est-ce que la solitude ne pourrait pas aussi qualifier le fait de vivre avec d’autres personnes mais sans avoir aucun rapport chaleureux, dialogues, ou réciprocité avec elles ? Ou que vivre des « relations » uniquement via son smartphone ou son ordinateur ne constituent pas un vrai « rapport avec autrui » ?

D’ailleurs, est-ce que quelqu’un qui vit bien avec lui-même, dans l’acceptation et le dialogue intérieur, ne serait pas considéré comme seul. Et si j’ose, que vivre une spiritualité intense n’est pas de la solitude non plus quand, au-delà de l’étude des textes et de la parole adressée à Dieu, il y a un échange réciproque (« Dieu parle ») ?

Un état ponctuel ou durable

Nous avons tous besoin de solitude à un moment ou un autre, mais cela n’est pas amené à être forcément durable. On peut se sentir seul aussi à certaines périodes de sa vie : quitter le cocon familial pour les études dans une autre ville ou déménager à l’autre bout du pays pour sa carrière peut être un temps de profonde solitude, mais qui n’est pas amené à durer, c’est une étape vers la construction de nouvelles relations, d’un nouvel équilibre de vie.

D’autres solitudes s’installent dans le temps : on n’a pas investi le temps nécessaire pour créer ou entretenir des amitiés, on a été exclu et on le reste, on a perdu des êtres chers au fil de la vie et on arrive à une situation où il n’y a plus personne avec qui entrer en relation. Cet état-là peut être si destructeur que l’on en arrive à des drames.

Un état choisi ou subi

Oui, la solitude peut être choisie : elle représente ce « temps pour soi », pour se ressourcer, se retrouver, réfléchir au calme, parler au divin aussi. Certains d’entre nous ont besoin de plus de ce temps de solitude que d’autres, c’est généralement l’une des définitions de l’interversion. Subie, la solitude peut être violente : c’est la mise à l’écart du groupe, l’isolement dans un environnement qui ne nourrit pas, la négation de relations d’amour dont nous avons besoin.

Ainsi, il est tout à fait possible pour un célibataire de ne pas se sentir seul dans la mesure où il a des relations profondes avec d’autres personnes. Et il est tout à fait possible pour une mère de famille de souffrir profondément de solitude parce que malgré le bruit et le mouvement, elle ne se sent pas engagée dans des rapports significatifs avec qui que ce soit.

>> Avant de passer au chapitre suivant, j’aimerais vous inviter à considérer votre propre situation : quelle est la qualité de vos rapports avec les autres ? Vous sentez-vous seul ? Est-ce une solitude choisie, ou subie ? Depuis combien de temps dure-t-elle ?

 

2.     Ce qui cause la solitude

Dans la suite de cet article, j’ai choisi de me concentrer sur la solitude qui est mal vécue, afin de mieux la comprendre pour mieux la vivre, ou y remédier.

Un changement de contexte

Là, on est dans le situationnel : l’étudiante qui trouve un emploi à l’étranger, le célibataire qui voit ses amis se marier et devenir pères et qui peine à trouver des sujets de conversation en commun, la jeune retraitée qui se retrouve soudain 24h/24 à la maison… Les situations de la vie où la solitude devient réalité sont nombreuses. Certaines de ces situations sont désirées, d’autres sont davantage subies. Mais ici, c’et un changement de contexte qui « déracine » : les relations autrefois proches ne sont plus accessibles aussi facilement, il faut recréer du lien avec son nouvel environnement.

Et c’est ok, tant que cette étape de solitude reste de courte durée.

Au cours de mon parcours de vie, j’ai été maintes fois transposée d’un contexte à l’autre. Je me rappelle un stage étudiant dans un pays d’Afrique de l’Ouest où j’ai beaucoup souffert de l’éloignement de ma famille et de mes amis (à l’époque WhatsApp n’existait pas et de toute manière nous n’avions pas Internet à la maison) et où la barrière de la langue ne facilitait pas l’entrée en contact avec les personnes autour de moi. J’ai dû apprendre à créer du lien autrement.

Le manque de compétences interpersonnelles

Aller vers l’Autre n’est pas naturel pour tous, mais cela s’apprend (voir mon article sur l’Amitié). On peut être ralenti dans notre élan vers les autres par la timidité, la maladresse dans les mots, une difficulté à comprendre le non-verbal des gens… la liste peut être longue !

Et puis, il faut bien le dire, la vie derrière nos écrans a fragilisé notre capacité à entrer en relation, à les maintenir et les développer. Pourquoi ? En partie parce que nous n’en avons plus besoin ! Nous pouvons nous permettre de vivre seuls : quelques clics sur Internet et on nous livre à domicile tout ce que l’on veut sans avoir besoin de parler à qui que ce soit et encore moins à sortir de chez soi, et même les démarches administratives sont totalement dématérialisées. Pas étonnant que nous perdions en compétences interpersonnelles !

« J’ai grandi pendant la guerre » me raconte ma grand-mère. « C’était une autre époque. Nous n’avions pas la télévision, pas d’écrans, juste une petite radio que mon père écoutait le soir dans un silence religieux. Il faisait très froid et la cuisine était la seule pièce chauffée, donc toute la famille s’y entassait toute la journée, quand nous n’étions pas au travail. Les enfants aidaient beaucoup aux tâches de la maison et comme je vivais dans une ferme, il y avait toujours quelque chose à faire. Plus tard, lors de mes études, je vivais en pensionnat. On sortait beaucoup avec les copains : pique-niques, cinéma, piscine. Maintenant, c’est chacun pour soi. »

Nos peurs et croyances limitantes

« Tu vas te ridiculiser », « Tu n’es pas assez bien pour eux », « Tu es plus tranquille dans ton canapé », « Les autres peuvent être un danger » « Je ne veux pas déranger »…

La peur, les complexes, la paresse aussi sont autant de choses qui nous limitent dans notre capacité à aller vers les autres, et ainsi, sortir de la solitude. Il y a toujours une bonne raison pour ne pas oser faire le pas et franchement, parfois, cela nous arrange bien. Jusqu’au jour où cela commence à peser, mais on ne sait plus comment faire autrement.

J’ai toujours été épatée par les personnes qui, dans un pays étranger, n’ont pas peur de baragouiner les quelques mots qu’ils connaissent et qui arrivent toujours à se faire comprendre, à grands renforts de gestes et de sourires. Vous le savez déjà, j’ai un côté perfectionniste et j’ai du mal à m’exprimer dans un contexte que je ne maîtrise pas totalement : « ils vont se moquer de moi », « ils vont me rejeter », « je ne les honore pas en massacrant leur langue »… voilà ce que je me dis. Et puis j’ai essayé, et ce que j’ai entendu en retour était bien différent « Merci de faire l’effort de me parler dans ma langue » « Mais bien sûr Madame, on va trouver une solution ».

Notre singularité

Chaque être humain est unique, c’est un fait. Certains d’entre nous pouvons nous croire exceptionnels, fantasques, bizarres, moyen, inintéressant.

La vérité, c’est que nous avons beaucoup plus en commun les uns avec les autres que ce que nous pouvons penser (voir mon article sur l’Identité) mais dans notre recherche d’altérité, nous pouvons avoir tendance à rechercher des personnes qui nous ressemblent en tout point. Et cela peut créer de la solitude.

Pour d’autres, cette singularité est l’une des raisons pour lesquelles la solitude pèse tant. En effet, lorsque s’arrête le bruit des bavardages et le mouvement des gens autour de nous, le silence nous permet de prêter davantage attention à notre voix intérieure – et souvent aussi, à la voix du divin. « Être bien avec soi-même », apprécier sa propre compagnie, avoir fait la paix avec ce que l’on est au plus profond, voilà aussi une manière de mieux vivre sa solitude.

Il y a quelques années, je travaillais sur le terrain humanitaire depuis plus d’un an. Les crises et défis s’étaient enchaînés et je n’avais pas eu de vrai répit pendant des mois, me lançant corps et âme dans le travail. Puis les activités se sont ralenties et soudain, cette réalisation qui m’a fait peur : « je suis malheureuse ». Il y avait tellement de bruit et de mouvement autour de moi que je n’avais pas pris la peine d’écouter mes émotions. Mais dès qu’elles en ont eu l’occasion, elles se sont exprimées avec force. C’était déstabilisant, mais tellement nécessaire. Parce qu’alors j’ai pu davantage prêter attention à mes besoins, revenir à mes valeurs, et prendre les décisions qui s’imposaient.

3.     Sortir de la solitude

Ce n’est pas forcément remplir sa vie de mouvement et de gens. C’est avant tout sortir de cet état intérieur de n’être en relation avec personne.

Réorganiser sa vie

Je commence par le plus facile – ou en tout cas le moins bousculant – surtout lorsque la solitude est liée à un changement de contexte ponctuel. Il s’agit de s’organiser pour créer de la relation : rejoindre une association pour rencontre du monde et s’occuper, inviter un collègue de travail à boire un café (ou une bière), établir une liste des personnes à appeler pour prendre des nouvelles, visiter les membres de sa famille éloignée, s’obliger à ne pas automatiquement sortir son smartphone dès lors que l’on attend plus de 3 secondes, recommencer à sortir pour faire ses courses et se nourrir et ainsi avoir des êtres humains en face de soi, dire bonjour aux gens autour de nous…

Les possibilités de rencontres sont infinies, pour cela il suffit d’un peu de motivation, de planification, et de persévérance.

Travailler ses compétences relationnelles

Cela commence par un état d’esprit renouvelé : proactivité, ouverture d’esprit, sourire, gentillesse, attention portée à l’autre.

Mais apprendre à connecter, à être en relation, comment fait-on ? J’aimerais explorer avec vous 3 pistes de réflexion :

  • Premièrement, recherchez des points de connexion avec les personnes qui vous entourent : qu’avez-vous en commun ? Cela peut être une activité, une marque de vêtement, un lieu que vous fréquentez, un sujet intérêt commun, une personne que vous connaissez, la langue que vous parlez… la liste est infinie. L’idée ici c’est de trouver un point d’accroche, quelque chose qui peut vous relier à  les autres, un sujet qui pourrait lancer la conversation.
  • Ensuite lancez-vous pour initier le dialogue. Je vous donne mon astuce qui marche à tous les coups. Lorsque je me retrouve dans un lieu où je ne connais personne ou presque, j’identifie quelqu’un qui a l’air encore plus perdu et seul que moi et je vais engager la conversation. Souvent, le soulagement est mutuel et rien que cela donne un bon sujet de conversation.
  • Être ok avec le fait que cela ne marche pas à tous les coups. Évidemment, pour qu’une relation fonctionne, il faut respecter la liberté de l’autre à accepter ou refuser la connexion. Donc on essaie et si ça ne marche pas, ce n’est pas grave, on recommence !

Grandir dans ses compétences relationnelles, c’est aussi devenir un meilleur écoutant, être patient dans les relations, savoir aussi parfois mettre les autres en priorité.

Ceux qui me connaissent auront du mal à ma croire, mais j’ai été très timide. Ce qui m’a fait sortir de mes complexes, c’est premièrement la scène (je faisais partie d’un groupe de musique lorsque j’étais adolescente), puis ensuite certaines responsabilités dans une association où je devais accueillir les nouveaux venus. J’ai décidé d’endosser le rôle de « la communicatrice » dans ces deux cadres bien précis, et avec le temps, c’est devenu bien plus naturel ! Parce que comme toutes autres compétences, les compétences interpersonnelles s’apprennent.

Se réconcilier avec soi

Et puis bien sûr, tout cela demande un peu d’acceptation de soi.

Commençons par parler des peurs : peur de la différence, peur d’être rejeté, peur du regard de l’autre, peur de ne pas avoir les mots… Quelles sont les bonnes excuses que vous vous dites à vous-même pour ne pas avoir à dépasser votre peur d’entrer en connexion ? Et si à la place, vous y mettiez un peu de rationalité, c’est-à-dire une vraie réflexion qui va au bout de vos croyances ? Je vous donne un exemple : mettons que vous avez peur d’aborder des personnes qui paraissent différentes de vous : dans ce cas, réfléchissez à toutes les raisons qui font que cette personne est là, dans le même lieu que vous, et ce que cela dit de vos points communs.

Parlons ensuite de l’autosuffisance, vous savez cette petite voix qui vous dit que vous allez y arriver tout seul, que vous n’avez besoin de personne. Se réconcilier avec soi-même, c’est reconnaitre que l’on a des choses à apporter aux autres, mais aussi des besoins auxquels les autres peuvent contribuer. D’où l’importance de la réciprocité, demander de l’aide, s’intéresser aux autres.

Et puis il y a tout le reste, ce qui se passe dans votre tête lorsque le silence se fait, ces choses qui nourrissent votre esprit, ces actions que vous posez. Il y a le beau – vos ressources, vos rêves, vos projets, vos compétences et votre cœur – et il y a le moche – l’égoïsme, les actes en inadéquation avec vos valeurs, la méchanceté, la jalousie. Oui, il y a les deux, et se réconcilier avec soi-même, c’est prendre la responsabilité du tout sans complaisance ou fausse modestie, et se mettre en route vers le mieux.

Alors la solitude devient moins pesante, moins dangereuse, moins violente, parce que l’on peut découvrir que nous sommes de bonne compagnie avec nous-même.

>>> Alors, qu’allez-vous mettre en place dans votre rapport à vous-même, aux autres et dans votre organisation de vie pour mieux vivre votre solitude, et la rendre moins pesante ?

 

 4.     Votre solution est celle des autres !

Le meilleur moyen de sortir de sa solitude, c’est d’aller à la rencontre des autres ; la solution pour vous est la solution pour les autres !

Voilà. Ça méritait un chapitre entier, même si je n’ai pas besoin d’expliquer cela plus en détail.

>> Alors, passage à l’action ?

 

Note : photo sur pixabay.com

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J’en ai marre… !

J’en ai marre… !

J’entends régulièrement ce cri du cœur « J’en ai marre… » suivi généralement de différentes prises de position : « je craque », « j’arrête », « je dois prendre soin de moi »… A l’heure où j’écris cet article, je ne suis pas très loin de ce ressenti, et c’est donc avec beaucoup de bienveillance que je vous partage mes réflexions sur la question :

    1. J’ai le droit d’en avoir marre
    2. J’en ai marre… j’arrête tout !
    3. J’en ai marre… qu’ils aillent tous se faire voir !
    4. J’en ai marre… je reste au fond de mon lit !
    5. J’en ai marre… je prends soin de moi mais pas seul.e

Article de Ketsia Bonnaz, le 21 novembre 2022

 

1.     J’ai le droit d’en avoir marre

Cela peut surprendre comme premier chapitre, mais pourtant certains d’entre nous ont besoin de se l’entendre dire : c’est ok d’en avoir marre, cela arrive de vouloir tout arrêter. Le découragement, la lassitude, l’angoisse, l’indignation, l’injustice… toutes ces choses sont réelles et nous impactent. Alors oui, parfois, on n’en peut plus !

Le nier – même au nom de l’endurance, de la foi ou de l’amour – ne sert pas à grand-chose.

Le cultiver n’est pas non plus toujours bien productif non plus.

Alors qu’en faire ? Et bien, dans un premier temps, le reconnaître c’est déjà bien. Reconnaître le malaise, la fatigue physique, le ras-le-bol émotionnel, c’est permettre à ces états d’être davantage compris et donc maîtrisés.

>>> Posez-vous la question : pourquoi est-ce que j’en ai marre ? Quels sont les faits, les comportements, les paroles qui déclenchent en moi cet état, et pourquoi cela m’affecte-t-il autant ?

Attention, l’idée ici n’est pas de rationaliser en se demandant si on a raison d’éprouver ce que l’on éprouve, mais simplement de le reconnaitre, l’identifier. Parce que la question d’après, c’est savoir ce que je vais en faire et je vous propose plusieurs pistes dans la suite de cet article.

 

2.     J’en ai marre… j’arrête tout !

Face au conflit violent, la fuite est parfois la meilleure solution. Face à l’épuisement, l’arrêt est parfois la seule issue à long-terme. Face à une injustice qui perdure et à laquelle on ne peut rien, on a le droit de se retirer.

Mais ce n’est pas toujours possible : des enfants en bas-âge, des responsabilités que l’on ne peut déléguer, des équipes qui comptent sur nous, un engagement qu’il nous paraît essentiel de tenir… Tout arrêter n’est pas toujours possible, et parfois ce n’est pas du tout souhaitable non plus. Parce que ce n’est pas possible d’apprendre la persévérance sans galérer dans l’effort, la patience sans être confronté à des situations qui nous poussent à nos limites, la bienveillance sans se sentir poussé dans ses retranchements.

Je m’adresse ici à ceux qui ont la possibilité de lever le pied, ralentir, faire un pas de côté pour analyser la situation et remettre des priorités. A vous les perfectionnistes qui n’arrivent pas à lâcher-prise, à ceux qui n’arrivent pas à dire non ou qui s’accrochent par principe.

>> Quelle activités non-essentielles pouvez-vous arrêter, ou déléguer ? Je vous renvoie à mon article Mieux gérer son temps pour faire le bilan !

 

3.     J’en ai marre… qu’ils aillent tous se faire voir !

Là, on parle de relations, lorsque le besoin de solitude devient tellement intense qu’il en devient agressif envers les autres.

Oui, la solitude est un besoin, et pas seulement pour les Introvertis : se retrouver avec soi-même, se délecter du silence, écouter ses pensées, prêter attention à la voix du divin, profiter des choses simples… cela aussi est nécessaire pour vivre en société.

Je raconte souvent que j’ai une parade infaillible lorsque je sens la pression monter tellement fort que j’ai besoin de me retirer du groupe (lors d’une réunion interminable, au sein d’un groupe où la tension est malsaine, lorsque je me sens pressée pour prendre une décision ou faire une action avec laquelle je ne me sens pas à l’aise, etc.) : je vais faire une petite ballade aux toilettes ! C’est socialement acceptable pour la femme que je suis et ça marche à tous les coups. Bouger, respirer un autre air, se rafraichir le visage, se retrouver face à face avec soi-même même pour 2 ou 3 minutes, quel bonheur pour se remettre les idées et les émotions en place !

>> Lorsque vous en avez marre, quels lieux de solitude et de silence pouvez-vous trouver, afin de vous recentrer, faire le point avec vous-même et retrouver un peu de sérénité ?

 

4.     J’en ai marre… je reste au fond de mon lit !

Fatigue physique, lassitude émotionnelle, épuisement intellectuel… oui, parfois, on aimerait bien ne pas avoir à quitter son lit le matin, ne pas avoir à affronter une nouvelle journée. Si ce n’est probablement pas possible au moment où vous lisez cet article, j’aimerais vous inviter à y réfléchir pour bientôt.

La liste ci-contre (que vous pouvez télécharger) propose des petites astuces pour diminuer le stress, et c’est déjà un très bon début !

>> Comment pouvez-vous trouver du repos : améliorer la qualité de son sommeil, faire des activités qui vous détendent et vous renouvellent, planifier un repos de quelques jours ainsi que de vraies vacances…

Je ne peux m’empêcher de lancer une petite alerte à ceux qui se sentent épuisés depuis un moment, qui en ressentent les effets sur leur santé (perte de sommeil, troubles de digestion, courbatures, acouphènes…), leurs relations (agressivité inhabituelle, crises de panique, de pleurs, de colère…), leur performance au travail qui a diminué, etc. Les signes du burn-out ou de la dépression sont sérieux. Si vous pensez que c’est le cas pour vous, parlez-en à votre médecin et prévoyez de lever le pied sérieusement très rapidement.

 

5.     J’en ai marre… je prends soin de moi mais pas seul.e

Tous les points mentionnés précédemment sont bons, s’ils sont pris avec sagesse : prendre une pause, s’isoler, se reposer. Cela consiste à « prendre soin de soi ». Et c’est nécessaire. Comment peut-on donner de ce que l’on n’a pas ? Qu’y a-t-il à donner si l’on puise dans un réservoir émotionnel vide ?

Alors oui, prendre soin de soi est nécessaire… jusqu’à une certaine mesure. J’ai lu récemment un article qui s’intitule « Où est la limite entre prendre soin de soi et être un sale égoïste ? » Voici comment l’autrice Else Boer termine cet article :

Il est plus facile de faire le mort que de mettre fin à une relation, il est plus facile de buller dans sa baignoire que d’aller à la soirée d’un ami où on ne connaît pas un chat ou presque. Mais ce chemin de la facilité ne mène en fin de compte nulle part. Le bonheur, à long terme, ne nous attend pas dans notre baignoire.

Il a été maintes et maintes fois prouvé que les relations aux autres, elles, contribuent à nous rendre véritablement heureux. Aucune relation ne se passe sans frictions, qu’il s’agisse de conflits ou de temps à trouver pour l’autre dans son agenda chargé. Mais nos liens aux autres sont en définitive ce qui donne du sens à nos vies. Ils sont aussi, en définitive, une façon de prendre soin de nous-mêmes.

[…] “Prendre soin de soi” ne doit pas être une excuse pour devenir impoli ou égoïste. […] Alors soyons doux les uns avec les autres !

Et oui, prendre soin de soi, c’est aussi être entouré, rendre service, être là pour les autres. Parfois cela coûte, mais les vrais amis savent bien nous le rendre.

>> Et donc, comment allez-vous prendre soin de vous à la fois dans la solitude, mais aussi dans vos relations ?

Lorsque l’on est moins seuls, on peut se décharger en parlant, en partageant les tâches, en passant le relais. Et il y a possibilité d’en avoir moins marre !

 

Notes :

 

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Mes métiers

Mes métiers

« Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » C’est souvent l’une des premières questions que nous posent les nouvelles personnes rencontrées. Mon parcours est loin d’être habituel, et dans cet article je vous présente en quoi consiste les différents métiers que j’exerce, à quoi ils servent et en quoi ils sont complémentaires. Et je vous invite à vous interroger sur vos activités à vous.

    1. Pourquoi différents métiers ?
    2. Mon métier de chef de projet dans l’humanitaire
    3. Mon métier de consultante
    4. Mon métier de coach
    5. Mon métier d’enseignante
    6. Se créer son chemin professionnel

Article de Ketsia BONNAZ, publié le 18 Octobre 2022

 

1.     Pourquoi différents métiers ?

« Pôle Emploi estime que les jeunes actifs d’aujourd’hui changeront en moyenne 13 à 15 fois d’emploi au cours de leur vie1. »

Pourquoi cela ?

Les réponses sont multiples : certains s’orientent vers un métier durant l’adolescence, alors qu’ils ne savent pas vraiment ce qui pourrait leur plaire, puis se réorientent en cours de route. Beaucoup enchaînent les petits boulots au gré des opportunités, par nécessité financière. D’autres encore suivent la voie que leurs parents, la société ou une notion erronée du succès ont décidé pour eux, et se réveillent un beau jour avec des envies de sens. Pour d’autres, c’est tout simplement des changements importants dans la vie qui conduisent à choisir une activité professionnelle plus adaptée (déménagement, fonder une famille, approche de la retraite, etc.) Et puis, c’est de plus en plus vrai, les métiers changent : certains disparaissent, de nouveaux se créent, et les entreprises recherchent de plus en plus des compétences transversales à différents postes.

Pour moi, c’est à la fois une méconnaissance de certains métiers (j’étais attirée par un métier sans savoir vraiment en quoi il consistait), l’ouverture des champs des possibles (des études généralistes me permettaient des carrières très différentes), des passions très diverses difficilement réconciliables, et un ennui rapide qui m’ont poussée vers différents métiers.

>> Et vous ? Pourquoi votre métier, ou vos métiers ?

Si les différents métiers que j’ai exercés ne vous intéressent pas (et je ne vous en tiendrai pas rigueur), vous pouvez aller directement au dernier paragraphe « Se créer son chemin professionnel ».

 

2.     Mon métier de chef de projet dans l’humanitaire

C’est mon premier « métier » celui qui m’a conduite à faire les études que j’ai choisies et il représente plus de 5 années de ma vie.

« Le management (ou gestion) de projet est l’ensemble des actions engagées par une ou organisation afin de définir/concevoir un projet, de le lancer et de le réaliser. Il ne relève pas seulement de l’application d’outils de gestion, mais d’un système de gestion à part entière2. »

Les compétences de base sont liées à la gestion de projet (vue d’ensemble du projet, organisation des plannings et budgets, fixer des objectifs clairs, opérer un suivi…), au management des équipes (suivi et développement des collaborateurs) et à la sensibilité interculturelle.

C’est le premier « vrai » métier que j’ai souhaité faire : ayant grandi en Afrique centrale, je concevais ma vie comme une démarche sociale de lutte contre les inégalités. Je me suis formée, puis je suis partie avec différentes ONG dans différents pays. Même si j’ai choisi de me réinstaller en France, je reste impliquée dans différentes initiatives, et les compétences développées dans ce métier me sont toujours extrêmement utiles (maîtrise de l’anglais, organisation du temps, suivi des objectifs, etc.)

Un exemple pour illustrer ce métier : à l’été 2018, je suis contactée par l’ONG avec qui j’avais travaillé dans le passé pour gérer l’extension de 3 mois d’un projet dans le plus grand camp de réfugiés au monde, situé au Bangladesh. A mon arrivée, je prends 2 semaines pour rencontrer les autorités, communautés et acteurs de l’humanitaire, recruter le personnel (5 salariés et plusieurs centaines de volontaires), les former et les soutenir au jour le jour, préparer l’approvisionnement, vérifier que tout cela rentre dans le budget et mettre en place le système de suivi et évaluation. En parallèle à la gestion du projet que je mène, je représente mon ONG dans les instances de coordination humanitaire et participe à la stratégie générale de réponse à cette crise humanitaire. Je prépare également le rapport final narratif et financier aux donateurs, et construit une proposition pour un nouveau projet (qui sera adopté après mon départ). Le projet est un succès : en quelques semaines, des centaines de bâtiments publics sont sécurisés contre les vents de la mousson, des canaux sont creusés et des chemins renforcés et les volontaires issus des communautés réfugiées sont rémunérés pour leur travail.

3.     Mon métier de consultante

« Expert et fin stratège, le consultant recherche des solutions pour améliorer le fonctionnement des entreprises (ou associations), dans des domaines comme l’organisation, la relation client, les ressources humaines, les systèmes d’information, l’environnement, etc3. »

Le consultant est un conseiller qui débute généralement par faire un état des lieux de la situation et la comparer avec les bonnes pratiques en vigueur, afin de faire des recommandations.

Je suis arrivée dans ce métier « par hasard » : une association pour laquelle j’étais bénévole me sollicite pour accompagner l’équipe de responsables dans leur réflexion. Je me lance donc dans ce métier que je méconnais… et me retrouve à non seulement aimer cela mais à obtenir des résultats. Par bouche-à-oreille, j’accompagne différentes associations sur des questions de stratégie, de développement organisationnel et de communication.

Les consultants sont souvent des experts dans un domaine ou l’autre, et ils maîtrisent des modèles théoriques sur le fonctionnement des organisations. Ils font appel à leurs capacités d’analyse et de synthétisation pour proposer des solutions adaptées.

A quoi cela ressemble-t-il concrètement ? Les dirigeants d’une association prennent contact car ils sont soit confrontés à une crise (dissensions dans l’équipe, baisse de l’activité, mécontentement des membres, etc.), soit ils font face à un pallier de développement et ils ont besoin d’un regard extérieur pour anticiper et trouver des solutions nouvelles.

Un exemple : Cette association a pris contact avec moi pour l’accompagner à définir son identité et sa vision. Rapidement j’ai proposé la création d’un groupe de travail et j’ai proposé une méthodologie : lecture de différents documents de l’association pour en comprendre sa composition et son fonctionnement, création d’un questionnaire envoyé à l’ensemble des membres et autres parties-prenantes pour récolter leur avis et idées, et visite en présentiel où j’ai animé une série de réunions. Mon rôle a été principalement de créer un cadre favorable à ce que les uns et les autres s’expriment et apportent leur contribution, et j’y ai ajouté mon analyse de la situation pour faire des recommandations.

4.     Mon métier de coach

C’est le métier qui a révolutionné ma vie et j’en parle plus en détail dans l’article Ce que le coaching m’a appris. Suite à ma première expérience en tant que manager, je recherche le moyen de mieux me comprendre, et mieux comprendre les interactions entre les individus.

La définition la plus simple du coaching, c’est une méthodologie qui permet d’accompagner des individus ou groupes d’individus à atteindre leurs objectifs. C’est très large, et c’est ce que j’aime dans ce métier. Je me suis formée pour obtenir à la fois des méthodes d’analyses, des outils pratiques mais surtout un positionnement de non-ingérence et de soutien. Certains concepts de base me parlent particulièrement, tels que le respect de l’autonomie et de la capacité du coaché à atteindre ses objectifs, la confidentialité, apporter un cadre et une méthodologie mais ne pas donner de solutions, être dans le concret.

Je n’ai pas de « client-type », et j’apprécie d’accompagner des personnes sur des problématiques toujours très différentes : mieux se connaître, gestion des émotions, gestion du temps, gestion du stress, « savoir dire non », faire des projets… ça vous dit quelque chose ? Ce sont les titres d’un certain nombre de mes articles de blog, et ce n’est pas un hasard puisque j’aborde ces thématiques très régulièrement. Mon rôle ? Démêler la pelote, comme le montre l’illustration ci-contre. J’aide mes clients à définir où ils sont, où ils veulent aller, et construire des chemins pour y arriver. Écouter, clarifier, rattacher ce qui est dit à des concepts pour éclairer la situation et les pistes de solutions, parfois utiliser des questionnaires, proposer des lectures, des exercices, des défis… on ne s’ennuie pas !

Je me rappelle l’un de mes coachés il y a quelques années, appelons-le Matthieu. Matthieu était venu me voir pour une problématique de confiance en soi, qui le bloquait dans sa capacité à trouver une activité professionnelle. Nous nous sommes rencontrés quelques fois : je posais des questions, interrogeais ses envies, ses compétences, ses peurs, ses blocages, ses besoins. Nous avons mis en place un plan d’action pour avancer. Au milieu du coaching, Matthieu m’a annoncé qu’il avait trouvé un emploi qui lui convenait parfaitement, l’objectif était atteint. Ce que j’ai aimé, c’est d’avoir joué le rôle de catalyseur du potentiel de Matthieu : c’est lui qui a fait tout le travail, mon coaching lui a juste permis de clarifier les choses dont il avait besoin et lui a donné l’impulsion nécessaire pour passer à l’action.

5.     Mon métier d’enseignante

Enseigner, c’est transmettre à un apprenant, de façon qu’il comprenne et assimile des connaissances ou des techniques. C’est identifier un besoin d’apprentissage et créer la manière d’apporter le savoir, savoir-faire ou savoir-être pour favoriser l’appropriation et la mise en pratique.

Régulièrement depuis la fin de l’adolescence, j’ai été amenée à parler en public et enseigner, premièrement dans le contexte associatif, puis dans d’autres environnements. J’aime transmettre un savoir concret, qui réponde à des problématiques de la vie réelle des apprenants et qui puissent facilement être mis en pratique. En 2015, une proposition m’est faite par un ami de mon réseau qui me donne ma première chance et je découvre le monde de la formation pour adultes. Puis en 2018 je commence à créer mes supports de formation à la carte sur les questions de connaissance de soi, travail en équipe, gestion du stress, interculturel, etc. Aujourd’hui, j’interviens autant en association qu’en école de commerce, sur des thématiques très variées, face à des publics d’adultes et d’étudiants dans le supérieur.

Nous sommes en avril 2022 et en l’espace de 15 jours je suis sollicitée sur 2 interventions complètement différentes. Une association m’avait contactée pour intervenir auprès de collégiennes de quartiers, sur les thématiques de gestion des conflits et de l’orientation professionnelle, tandis qu’un mastère d’université m’avait demandé une intervention sur la thématique des dynamiques d’équipe. Deux publics, deux thèmes, deux contextes diamétralement différents. Et pourtant, j’ai appliqué la même méthode : prendre des informations pour comprendre les besoins spécifiques des participants, proposer des exercices et mises en situation pour faire émerger les questions autour de la thématique, apporter des éléments théoriques et pratiques qui répondent à la problématique, écouter les questions, partager les expériences. Avec les jeunes filles, cela s’est fait par le jeu, des échanges en petits groupes, des petits tests, des vidéos et des capsules théoriques très courtes et simples. Cela s’est fait par une bibliographie étoffée, des concepts approfondis, des exemples adaptés et des études de cas pour les mastères. Dans les deux cas, les feedbacks de la formation ont été très positifs et j’ai eu beaucoup de plaisir à la concevoir et la donner.

 

6.     Se créer son chemin professionnel

Je « kiffe » chacun de ces métiers : chacun me permet d’exprimer quelque chose de différent de mes compétences, représentant des défis spécifiques, et des joies particulières. J’ai trouvé le moyen de les conjuguer et ils prennent du sens dans ce qu’ils me permettent de « développer les potentiels ».

Arrivés à la fin de cet article un peu différent de ceux que je vous propose habituellement, j’aimerais simplement vous interpeller sur quelques points :

  • Que vous apporte votre métier ou vos métiers ? Quel est son sens ?
  • Quelles sont les compétences spécifiques que vous avez ? Celles que vous souhaitez acquérir ? Que pouvez-vous faire pour les acquérir ? (voir ici le lien vers Construire son futur)
  • En quoi vos métiers et expériences passées sont un atout dans les choses que vous faites actuellement, et pour celles que vous pourriez faire dans le futur ?

Si certains des points soulevés dans cet article vous interpellent, n’hésitez pas à laisser un commentaire ou m’envoyer un email pour me contacter directement.

 

Notes :

  1. Source : academy.visiplus.com
  2. Source : cairn.info
  3. Source : onisep.fr
  4. Photo : pixabay.com

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