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Un atelier d’écriture pour voir la vie en feel-good

Un atelier d’écriture pour voir la vie en feel-good

Ma sœur Anne-Estelle Dal Pont est une amoureuse des mots sous toutes ses formes. Auteure de plusieurs romans feel-good, elle élargie ses horizons en 2023 en animant des ateliers d’écriture (elle fait plein d’autres choses donc allez visiter son site https://anne-estelle.fr/)

Des ateliers de quoi ? Si vous ne savez pas trop ce qu’est un atelier d’écriture et que vous souhaitez y goûter, vous êtes au bon endroit ! Je lui laisse la parole pour nous expliquer en quoi consiste un Atelier d’écriture, et pour vous proposer quelques exercices d’écriture tous simples, qui apporteront un peu d’émotion et de créativité dans votre vie.

Article d’Anne-Estelle Dal Pont, publié le 21 novembre 2023.

De quoi parle-t-on ?

Je m’appelle Anne-Estelle Dal Pont, je suis artiste-auteur et j’anime des ateliers d’écriture dans les milieux scolaires, dans les entreprises ou pour les particuliers. Je me suis spécialisée dans trois thématiques spécifiques : l’écriture feel-good, l’écriture poétique, et l’écriture pour se (re)découvrir. Pour en savoir plus, cliquez-ici.

  • Feel-good : le bien-être à la mode

Feel-good veut littéralement dire « se sentir bien ». C’est un mot anglais que l’on pourrait rapprocher du terme « hygge » danois, qui signifie l’art de vivre qui réconforte et procure du bien-être, le tout enveloppé d’une notion de douceur. On pourrait aussi faire le lien avec la notion japonaise de « wabi-sabi », qui célèbre la simplicité, l’imperfection, l’harmonie avec la nature, l’authenticité et le temps qui passe.

Finalement, derrière le mot « feel-good », qui est parfois fourre-tout, parfois mal aimé, il y a cette quête de se sentir en paix, bien avec soi-même, bien dans le monde. Un vaste programme, mais toujours avec cette idée d’être attentif aux choses simples qui font du bien, qui réconfortent, qui donnent de jolies couleurs à notre vie souvent malmenée.

Un écrit feel-good remonte le moral, redonne foi en l’humanité, nous amène à regarder la beauté qui se cache partout, même dans les situations les plus sombres. L’écriture feel-good écrit la lumière.

  • Un atelier d’écriture, ça marche comment ?

On peut écrire (de façon habituelle ou occasionnelle) pour se vider la tête, pour booster sa créativité, pour sortir de sa zone de confort et créer de nouvelles connexions neuronales, pour prendre du recul, pour jouer avec les mots, pour se détendre, pour s’exprimer, pour soi ou pour les autres, pour aller chercher au fond de soi, pour s’entraîner à de nouvelles techniques…

Et aussi, pour chercher la lumière.

Lors de mes ateliers d’écriture feel-good, on ne se focalise pas sur des techniques d’écriture. L’écriture n’est qu’un outil pour s’ouvrir à la beauté, à la douceur, au bien-être. Le but est de regarder ailleurs, dans des recoins parfois inexplorés, pour laisser exprimer une autre voix en soi.

Alors bien sûr, l’effet de groupe permet une cohésion, une dynamique, un entrain. Mais chez vous aussi, vous pouvez vous amuser avec les mots, avec les émotions, à regarder le monde autrement. Et c’est ce que je vous propose avec deux exercices à faire et refaire quand vous en aurez envie.

Pour chacun d’eux, prenez le temps de vous poser, de laisser vos pensées jaillir ; ne soyez pas pressé(e) et n’ayez pas peur de raturer ou de gommer.

 

Un mot, plusieurs émotions

Si je vous donne le mot « brouillard », cela vous fait forcément penser à quelque chose de précis. Les mots convoquent des émotions, des images mentales. Selon votre humeur, selon votre vécu, une vision plus ou moins « joyeuse » va s’installer lorsque vous vous arrêtez sur un seul mot. Voici quelques exemples avec le mot « brouillard ».

Il y a la version « neutre », une description du phénomène naturel, comme Maupassant dans sa nouvelle « Sur l’eau ». Personnellement, je trouve le tableau dépeint très joli, et moi, ça me procure un sentiment de bien-être, mais je conçois que ce ne soit pas le cas pour tous.

« Cependant, la rivière s’était peu à peu couverte d’un brouillard blanc très épais qui rampait sur l’eau fort bas, de sorte que, en me dressant debout, je ne voyais plus le fleuve, ni mes pieds, ni mon bateau, mais j’apercevais seulement les pointes des roseaux, puis, plus loin, la plaine toute pâle de la lumière de la lune, avec de grandes taches noires qui montaient dans le ciel, formées par des groupes de peupliers d’Italie. »

Grand Corps Malade et Louane ont interprété le mot « brouillard » avec une vision clairement feel-good :

« Et dans le noir, derrière le brouillard, j’entends ce piano chanter
Chanter l’espoir, l’envie de croire, qu’on peut tout réinventer »

Maurice Carême a choisi un angle plus mélancolique :

« Le brouillard a tout mis
Dans son sac de coton
Le brouillard a tout pris
Autour de ma maison. »

Jules Laforgue, dans « Méditations grisâtre » dépeint une tempête, et le mot « brouillard » évoque la violence, la mort :

« Partout le grand ciel gris, le brouillard et la mer,
Rien que l’affolement des vents balayant l’air. »

 

A vous de jouer !

    • Exercice 1

Alors voici mon premier exercice. Je vais vous donner trois mots, et je vous invite à écrire un petit (ou un grand, c’est vous qui voyez :-D) texte avec un angle de vue feel-good. Ce sont des mots à connotation plutôt « négative », qu’il va falloir utiliser dans un texte qui procure une émotion joyeuse, paisible, d’espoir. Vous avez entièrement le choix sur la forme du texte : une description, un poème, une lettre, un conte, ou un bout de texte que vous ne saurez pas qualifier 🙂

Voici les trois mots : SANG – BOUE – PERDRE (que vous pouvez conjuguer à votre guise)

    • Exercice 2

Reprenons le concept de « wasi-sabi ». Le mot « sabi », en japonais, fait référence au temps qui passe. Le temps qui file est pour beaucoup, dans nos sociétés occidentales, une grande source d’angoisse. Et puisque nous sommes à un atelier d’écriture feel-good, nous allons écrire sur la beauté du temps qui passe.

Pour vous aider, voici une liste de mots ou expressions qui me sont venu(e)s en pensant au temps. Choisissez ce qui vous donne le plus envie pour l’associer au mot « temps ». Vous pouvez aussi ne pas en tenir compte.

MÉLODIE – VENT – ÉCLOSION – BERCER – COURANT – DANSER – TOURBILLON – SAISONS – SAVOURER – OUBLI – CE QUI RESTE.

 

Anne-Estelle se prête au jeu

J’espère que ces exercices vous ont plu. N’hésitez pas à les refaire pour vous amuser, ou simplement pour vous entraîner à voir les choses avec des lunettes feel-good. Avant de vous laisser, voici l’un de mes écrits. Je me suis prêtée au jeu, j’ai fait les deux exercices en un 😉

Le sang a séché sur mes genoux,
Le temps a lavé la boue sur mes joues,
J’ai perdu ma rage en cours de route,
Je suis debout, le souffle court,
Échevelée, égratignée,
Mais une fleur a poussé
Au creux de mon ventre.
Et je veux te la donner.
Il faut que je rentre.

 

Notes : crédit image Stéphane Dal Pont, utilisé avec autorisation. Voir son oeuvre sur zazzle.fr

 

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Comprendre ses émotions

Comprendre ses émotions

Nous ressentons tous des émotions qui nous donnent des informations sur ce qui se passe autour de nous, et en nous. Et si, pour une fois, nous les écoutions et leur donnions leur juste place ? Dans cet article, je vous présente les 4 émotions authentiques que sont la peur, la tristesse, la colère et la joie, et je vous livre des pistes pour les gérer, ces émotions.

    1. Nous sommes (aussi) des êtres émotionnels
    2. La peur
    3. La tristesse
    4. La colère
    5. La joie
    6. Alors, alliées ou ennemies nos émotions ?

Article de Ketsia Bonnaz, publié le 05 octobre 2023.

 

1.     Nous sommes (aussi) des êtres émotionnels

La palette de nos émotions est infinie, et le vocabulaire que l’on utilise va permettre de les identifier et d’en prendre la mesure. Les mots ont du pouvoir ! Le trac est différent de la terreur, pourtant il s’agit de peur. L’amusement est différent de la jubilation, pourtant elles sont du domaine de la joie.

Si la plupart des professionnels de la psychologie s’accordent pour dire qu’il existe 4 sentiments dits authentiques – peur, tristesse, colère et joie – la palette de nos émotions est bien plus large que cela. Je vous invite à regarder plus en détail ce schéma de Robert Plutchik, intitulé justement « La Roue des émotions », qui permet de visualiser ces émotions et d’ajouter à notre vocabulaire :

D’autres préfèreront les émotions en image, comme ici :

Je vous propose, dans la suite de cet article, de regarder plus en détail à ces 4 émotions authentiques, afin de mieux les comprendre et les mieux les écouter.

>> Vous n’avez peut-être pas du tout l’habitude d’écouter vos émotions, et cela peut faire peur. Dites-vous bien que si vous ne les reconnaissez pas, elles sont bien là. Autant les amener à la lumière pour savoir quoi en faire. Aller, on continue avec des petits pas supplémentaires !

 

2.     La peur

Trop souvent on considère que la peur est une mauvaise chose. C’est vrai, elle peut immobiliser, empêcher de dormir, conduire à des actions irrationnelles et à l’abandon de projets. Et pourtant, c’est une émotion nécessaire parce qu’elle nous indique un danger ou une limite personnelle. Le danger peut-être soit réel – et alors la peur nous permet de nous mettre à l’abri – ou il est fictif et la peur doit être contrôlée.

Et si vous cherchiez à comprendre ce qui vous fait peur et le rationaliser, afin d’identifier et répondre aux dangers réels ? La prochaine fois que vous ressentez la boule au ventre, la panique arriver ou juste la pensée « Oh là, là, je n’y arriverai pas », je vous invite à vous poser les questions suivantes :

    1. Qu’est-ce qui me fait peur ? Voyez-vous, mettre en mot notre dialogue interne est très utile pour se comprendre soi-même, et pour se poser une deuxième question :
    2. Quelle est la probabilité que l’objet de ma peur devienne réalité ? Parce que trop souvent notre imagination nous entraîne dans des contrées complètement déconnectées de la réalité, cette question toute simple peut apporter beaucoup de tranquillité.
    3. Qu’allez-vous en faire ? est ma troisième question.

J’ai appris en travaillant dans des contextes sécuritaires très précaires qu’il y avait 4 réponses face au danger : la première, c’est de l’accepter en se disant « C’est un risque, mais il est faible et je n’y peux rien, je ne vais donc pas me prendre la tête avec cela ». La deuxième réponse c’est la protection, c’est-à-dire adopter des dispositifs qui permettent de se mettre à l’abri du risque. Il y a aussi la dissuasion – qui est un peu plus agressive – qui consiste à faire peser sur la cause du danger une menace plus forte que ce qui me fait peur. Et enfin, il y a la dissimulation, se faire tout petit pour se faire oublier.

Quelle que soit la manière dont vous allez réagir avec votre peur, j’aimerais vous laisser cette parole d’encouragement :

 « Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de vaincre ce qui fait peur » – Nelson Mandela

 

3.     La tristesse

La tristesse est une émotion souvent très désagréable que l’on recherche à éviter. Pourquoi ? Parce qu’elle se manifeste face à une perte ou un manque. Les causes légitimes de la tristesse sont nombreuses, et il n’existe pas une échelle figée de tristesse acceptable.

La tristesse est proportionnelle à l’affection que l’on porte à ce que l’on a perdu. Un enfant qui égare son doudou peut ressentir davantage de tristesse qu’un adulte qui perd son emploi. Et c’est là où j’aimerais en venir : si vous ressentez de la tristesse, prenez le temps de l’accueillir. La raison de votre tristesse peut paraître dérisoire, voire ridicule, mais si vous êtes abattu, que vous versez une larme ou que vous vous sentez oppressé par une chape de lourdeur, c’est que vous avez perdu quelque chose auquel vous teniez. Si cela avait de la valeur, alors c’est important.

Ceux qui ont des enfants savent que la tristesse échappe souvent à toute rationalité, et j’aimerais vous inviter à faire preuve d’autant de bienveillance envers vous-même qu’envers des enfants qui ont souvent du chagrin pour des broutilles. Prenez le temps d’identifier ce que vous avez perdu – cela peut-être une personne, une relation, un objet, un animal, une position sociale, un futur que vous désiriez… la liste est longue. Puis reconnaissez que votre tristesse est légitime et acceptez d’en vivre le deuil, c’est-à-dire de prendre la mesure de la perte et de ce qu’elle aura comme conséquence, recherchez du réconfort. Pour les pertes les plus traumatisantes, vous passerez certainement par ce que l’on appelle la courbe du deuil : déni de la perte, colère contre cette injustice, peur et dépression avant d’accepter la perte et de remonter la pente. Être accompagné peut alors être nécessaire.

Et puis, j’aimerais simplement normaliser la tristesse : vivre des pertes fait partie de notre humanité, elle manifeste notre attachement à la vie. De la même manière que dans la nature il y a des mois d’hiver, le printemps est toujours juste au coin de la rue.

J’ajoute ici une précision : je ne parle pas ici des dysfonctionnements profonds de l’âme tels que la dépression, qui relève d’accompagnements spécialisés qui ne font pas l’objet de cet article.

4.     La colère

J’en ai marre, ça suffit ! Voilà une expression de colère que l’on va peut-être taire, mais que l’on peut souvent penser. La colère nous fait peur parce que trop souvent, nous ne savons pas la maîtriser. Alors on se dit que c’est mal, on l’enfoui bien profondément et un jour, ça explose !

Et pourtant, elle est une émotion tout à fait légitime lorsque l’on subit un dommage ou une injustice qui d’ailleurs peut être réelle ou imaginaire. Si l’enfant répond à la colère par l’agressivité et l’attaque, l’adulte mature sera davantage en mesure de comprendre l’objet de sa colère, et chercher réparation.

Nier sa colère – même au nom de l’endurance, de la foi ou de l’amour – ne sert pas à grand-chose. La cultiver n’est pas non plus toujours bien productif. Alors qu’en faire ?

Dans un premier temps, le reconnaître c’est déjà bien. Reconnaître le malaise, la limite qui a été dépassée, la valeur qui n’est pas respectée, l’abus qui est en cours, c’est permettre à ces états d’être davantage compris et donc maîtrisé. Puis envisagez vos moyens d’action : apprendre à dire non, vous engager pour une cause particulière, proposer votre aide pour redresser une situation, ou tout simplement prendre le parti ferme d’agir selon des valeurs opposées à celles qui vous font frémir.

J’aimerais vraiment dédiaboliser la colère, parce que ce qui nous met en colère parle de choses qui nous sont chères : la justice, la vérité, le civisme, le respect… et ces choses sont bonnes, elles méritent que nous nous battions pour elles. Soyez-donc à l’écoute de ce qui vous met en colère, et n’hésitez pas à utiliser votre énergie non pas pour combattre les autres, mais pour construire un monde meilleur !

 

5.     La joie

Pour ceux qui me connaissent un peu, vous savez que j’affectionne particulièrement les notions de célébration, de satisfaction, d’émerveillement. Pourquoi ? Parce que j’ai découvert les vertus de la joie à un moment relativement sombre de mon parcours et que cela a radicalement changé ma vie !

Je suis persuadée que notre monde serait bien plus agréable si nous arrêtions de « subir » la joie, comme si c’était quelque chose qui nous arrive de l’extérieur et sur lequel nous n’avons aucune emprise, aucun moyen de la provoquer. Et si nous apprenions à la cultiver, c’est-à-dire considérer la joie dans les petites et les grandes choses, savoir prêter attention à pourquoi et comment elle arrive ?

La joie peut se manifester de manières très différentes, du petit plaisir à la vague de bonheur. Il est évident que la plupart d’entre nous n’a pas besoin de coaching pour apprendre à gérer sa joie, bien que pour certains comme mon neveu de 6 ans, se faire un peu plus petit quand ils gagnent à un jeu peut être appréciable.

Ce sur quoi j’aimerais m’arrêter, c’est la différence entre plaisir et satisfaction. Les deux sont liés à un sentiment de bien-être mais il existe une différence fondamentale : le plaisir sera ressenti lorsqu’un besoin est assouvi, la satisfaction apparait comme le résultat d’une action pour l’obtenir. Vous voyez la différence ? Le plaisir est quelque chose qui nous arrive, la satisfaction est quelque chose que l’on provoque. Et j’ai une théorie : il y a plus de joie dans le résultat de quelque chose qui nous a coûté, que dans un petit plaisir que l’on ressent… ou pas ! J’ai plus de joie à résoudre un problème au travail, ou à suer à la salle de sport, qu’à rester toute la journée à regarder des séries sur mon ordinateur, bien que cela m’apporte un peu de plaisir.

 

6.     Alors, alliées ou ennemies nos émotions ?

C’est le titre de l’un de mes tous premiers articles sur ce blog : « Allié ou ennemi ? Comment contrôler ses émotions ». J’y propose – en autres points que je vous recommande de lire – quelques pistes de réflexion pour faire de nos émotions des alliées.

Dans un premier temps, il s’agit de reconnaître et accepter nos émotions. Les nier n’aide pas, et l’accumulation conduit tôt ou tard à l’explosion. Alors on prend un grand souffle, et on se pose la question : qu’est-ce que je ressens ? A cette étape, il vous suffit d’identifier l’émotion et lui donner le droit d’exister.

Ensuite il est nécessaire d’identifier la raison qui a conduit à l’émotion et évaluer sa légitimité. Nos émotions sont le fruit de deux choses qui entrent en contact : un fait déclencheur, et une croyance qui me permet d’interpréter ce fait. Si je crois que le monde est dangereux, un simple regard de travers ou une anomalie dans ma routine peut déclencher ma peur. Si je crois que le monde est une aventure à découvrir, je n’aurai pas le même ressenti.

Un outil que j’utilise de plus en plus souvent dans mes coachings, s’appelle Faits-Opinion-Sentiments. Ce n’est pas plus compliqué que cela :

  • Quels sont les Faits, c’est-à-dire les choses objectives, concrètes, parfois quantifiables, exemptes de tout jugement (c’est important) ? « Il a été méchant avec moi» n’est pas un fait, c’est une opinion puisque j’interprète le comportement. Le fait, c’est qu’il m’a insulté, qu’il a dit quelque chose qui a fait rire mes collègues lorsque je suis passé, qu’il m’a frappé, etc.
  • Quelles sont les Opinions, les croyances, les choses que je me suis dites à moi-même à ce moment-là (de manière consciente et inconsciente). On est ici dans le domaine du jugement, de la conviction : « Elle est gentille », « Mon chef est abusif », etc.
  • Quelles sont les Émotions que j’ai ressenties ? En faisant l’exercice, vous pouvez vous rendre compte que parfois – oserais-je dire souvent ? – nos émotions ne sont pas alignées avec les faits.

Avec ce modèle, vous pouvez débuter où vous voulez : j’ai une émotion désagréable, je cherche donc à identifier l’action qui l’a déclenchée, ainsi que les processus de pensée qui m’ont conduite à me dire qu’il y a quelque chose de dérangeant. Ou alors une situation m’a fait réagir (un fait), et je vais me pencher sur l’émotion qui me dérange, et ce que je me dis à ce sujet (opinion).

Cela vous permettra de considérer de manière logique si votre émotion est légitime, ou pas, et si son expression est à une juste mesure.

Pour finir, vous pouvez passer à l’action ! Vous avez ici deux solutions : le courage d’aller chercher ce dont vous avez besoin ou le lâcher-prise sur les choses que vous ne contrôlez pas.

>> Alors, on y va ?

Je me rends bien compte en arrivant à la fin de cet article que sur papier (ou sur écran), tout cela semble simple. C’est pourtant le chemin de toute une vie d’apprendre à comprendre ses émotions, et les utiliser à bon escient. C’est aussi pour cela que des professionnels peuvent vous accompagner vers une meilleure connaissance de vous-même, et donc de liberté. Bonne route !

 

Notes : crédit photo pixabay.com

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Avoir confiance en soi

Avoir confiance en soi

« Comment fais-tu pour avoir confiance en toi ? » Cette question qui m’a été posée il y a quelques mois m’a beaucoup surprise, parce qu’elle venait de quelqu’un qui avait de toute évidence très bien « réussi » sa vie. S’en est suivie une longue conversation (plusieurs heures), et en quittant ce rendez-vous, j’ai noté quelques points sur mon smartphone, que je vous propose ici, en version un peu plus détaillée :

    1. Le syndrome de l’imposteur
    2. S’accepter dans son entièreté
    3. Reconnaitre ses sphères de responsabilité
    4. L’humilité, un passage nécessaire à la confiance en soi
    5. Progresser, pas à pas

 Article de Ketsia Bonnaz, publié le 13 juin 2023.

 

1.     Le syndrome de l’imposteur

De tout évidence, c’est une femme brillante : elle a exercé un poste de très haute responsabilité dans une multinationale, elle a très bien réussi socialement, elle a su construire et préserver son mariage et sa famille, la solidité de sa foi est évidente… bref, c’est une femme qui en impose. Et dans la conversation, elle me pose cette question « Comment fais-tu pour avoir confiance en toi ? »

Honnêtement, j’étais choquée. C’est moi qui étais impressionnée par elle, et pourtant, elle était pétrie de doutes et d’incertitudes. Cela m’a rappelé de nombreuses conversations avec des hommes et des femmes qui ont très bien réussi dans leur vie, qui sont objectivement très compétents, mais qui doutent d’eux à l’extrême. Je ne parle pas des bonimenteurs qui savent charmer avec de la poudre aux yeux, mais de personnes qui ont fait leurs preuves et qui excellent dans leur domaine.

Ce qui pose problème à ces personnes se nomme le syndrome de l’imposteur.

Le syndrome de l’imposteur se définit par un doute maladif qui consiste à nier la propriété de tout accomplissement personnel.

Les personnes souffrant du syndrome de l’imposteur sont persuadées que leur réussite est due non pas à leur mérite, mais à la chance ou d’autres éléments extérieurs.

Les causes peuvent être nombreuses et la psychologie propose quelques explications qui prennent leur source dans l’enfance : l’enfant peut ressentir une compétition extrême qui le pousse à ne jamais se sentir suffisamment bien ; à l’inverse, l’environnement familial est trop encourageant et l’enfant qui ne sait plus s’il est bon ou pas va développer un doute sur ses capacités ; il y aurait aussi le diktat d’être heureux au travail qui instille le doute sur le fait d’être à sa place ou pas…

>>> Si vous vous reconnaissez dans la description du syndrome de l’imposteur, je vous invite dans un premier temps à considérer les quelques éléments de réponse proposés dans cet article, qui permettent de grandir en confiance en soi. Mais si vous sentez que malgré cela, ça coince toujours, il est possible que certaines croyances soient si profondes qu’elles méritent une attention particulière et un accompagnement professionnel.

 

2.     S’accepter dans son entièreté

L’un des antidotes les plus radicaux à la dépréciation de soi, c’est de se connaître, et s’accepter.

Chacun de nous se trouve quelque part sur une ligne qui a deux opposés : d’un côté une conscience très vive de ses défauts, de ses limites et ses zones d’ombre. Et à l’autre extrême, une conscience claire de ses qualités, de ses atouts et compétences.

Où vous placeriez-vous sur cette échelle, entre « Je suis nul.le » et « Je suis parfait.e » ?

Le problème, c’est que quasiment personne d’entre nous ne se mettrait à l’équilibre entre connaitre le beau et le moche à son sujet. Nous avons naturellement tendance à grossir l’un et ignorer l’autre, et pourtant, nous sommes tous faits de zones de lumière, et de zones d’obscurité.

Avoir confiance en soi, c’est reconnaître et accepter qui l’on est dans sa totalité. Parce que si je me connais, je suis capable d’avoir confiance dans mes forces, ce que je sais bien faire, ce qui est facile ou ce dont j’ai l’expérience. Et si je me connais, je suis capable de savoir quand j’atteins mes limites, que je devrais m’abstenir, ou m’excuser.

Si je peux me regarder en face et accepter la responsabilité de l’entièreté de qui je suis, alors je peux dire : je sais, ou je ne sais pas ; je peux dire oui ou dire non.

>>> Et vous ? Après vous être positionné sur cette échelle de la conscience de soi, comment pouvez-vous explorer l’autre côté ? Et si vous n’arrivez pas à identifier des éléments, demandez à votre entourage, eux savent. Ils pourront vous aider : soit à construire la confiance dans vos capacités, votre beauté, votre contribution positive ; soit à être davantage conscient de vos limites et de vos côtés sombres. Vous en gagnerez forcément en saine confiance en vous !

 

3.     Reconnaitre ses sphères de responsabilité

Reconnaître ses sphères de responsabilité et d’autorité est une deuxième piste de solution face au manque de Confiance en soi. Nous avons naturellement des sphères d’autorité qui découlent de nos responsabilités familiales et professionnelles, notre engagement associatif, nos talents et expertises et bien d’autres choses encore (la liste rôles sociaux de l’article sur l’Identité peut être utile).

La confiance en soi devrait augmenter naturellement avec l’expérience. Il est normal de douter de soi lorsque l’on débute une nouvelle activité ou carrière professionnelle. Cependant, reconnaître l’autorité qui vient avec une responsabilité, un poste ou un rôle, permet d’aller plus loin dans la confiance en soi. Laissez-moi vous l’illustrer avec 3 expériences personnelles :

    • Il y a quelques années j’ai débuté un processus de recrutement pour rejoindre une équipe de consultants internationaux et je ne me sentais vraiment pas à la hauteur. Mais la cheffe d’équipe – une femme d’expérience, experte en son domaine – m’a dit de manière très franche : je sais que tu peux y arriver et j’ai confiance en toi. J’ai alors décidé d’avoir confiance, non pas en moi, mais en elle ! Si avec sa sagesse elle était sûre de moi, c’est qu’elle percevait en moi des choses que je ne voyais pas encore. J’y suis allée, et je ne l’ai pas regretté !
    • Je suis une ancienne timide et au début de ma vie professionnelle, moi, Ketsia Bonnaz, je n’aurais jamais osé aller à la rencontre de telle ou telle personne inconnue. Mais en tant que Responsable de mon association, ou Cheffe de projet au sein de mon ONG, cela faisait partie de mes attributions, et je l’ai fait. La légitimité de mon rôle est passée au-dessus de ma piètre confiance en moi.
    • Plus récemment, le sens de me sentir à ma place, avoir une conviction profonde et spirituelle que telle activité ou responsabilité est dans l’ordre naturel des choses a également renforcé ma confiance en moi. Par exemple lorsque j’ai eu la conviction de me lancer dans l’entreprenariat, c’était une évidence qui ne reposait sur aucun fait, mais j’ai tout de même osé, et c’était le bon chemin.

>>> Et vous ? En qui pouvez-vous avoir confiance, qui sauront vous dire si vous faites l’affaire ? Quelle est la légitimité naturelle de vos différents rôles qui vous permet de transcender votre manque de confiance en vous ? Avez-vous une conscience profonde, peut-être spirituelle, que vous appartenez à un lieu ou une activité – cela peut-il être suffisant pour vous lancer ?

 

4.     L’humilité, un passage nécessaire à la confiance en soi

L’une des peurs des personnes qui manquent de confiance en eux est de devenir fanfaron, ou trop sûrs d’eux. Si c’est l’une de vos craintes, c’est probablement que vous avez de la marge !

Avec l’acceptation de soi devrait venir l’humilité.

L’humilité se définit comme la reconnaissance de ses limites et de ses capacités mais elle va plus loin en faisant preuve de modestie, c’est l’opposé de l’orgueil.

Je ne parle pas ici d’une fausse conception de l’humilité qui s’apparenterait à de la dépréciation de soi mais d’une humilité permet d’être franc sur ce que l’on est capable de faire, ou pas.

L’humilité est à l’écoute des autres, elle observe et cherche à comprendre, elle reconnait ses limites et ses erreurs. Si l’on se connait et que l’on accepte les côtés lumineux et les côtés obscures de qui l’on est, alors on est en mesure de le partager sans faux-semblants, sans dissimulation ou prétention et sans fausse excuse.

Je vous donne un exemple : il y a quelques temps, j’ai été sollicité pour une intervention professionnelle pour laquelle je ne me sentais pas la plus compétente. Je l’ai simplement partagé au responsable, en lui disant que je pouvais être un plan B mais qu’il était préférable de chercher une personne avec davantage d’expertise. Au final, il a fait appel à moi et j’ai réalisé la mission avec confiance, je me sentais légitime parce que j’avais été sincère et honnête. D’ailleurs, tout s’est très bien passé.

L’humilité nous pousse aussi à partager nos difficultés et ainsi à trouver du soutien et des solutions. Je vous l’avais partagé dans mon article sur la Vulnérabilité : le jour où j’ai réalisé que prétendre prenait davantage d’énergie que se montrer vulnérable et authentique, cela a changé ma vie. Et cela a augmenté ma confiance en moi ! Parce que je dis ce qui est, et si l’on me fait confiance, c’est peut-être que je le mérite.

>>> Et vous, comment allez-vous développer une humilité active, basée sur la connaissance et acceptation de soi dans toutes ses dimensions, et qui s’exerce sainement dans le cadre de vos sphères d’autorité ?

 

5.     Progresser, pas à pas

Lorsque l’on a un esprit ouvert, curieux, qui aime apprendre, la confiance en soi grandit. Parce que l’on peut dire : je ne sais pas, mais je vais apprendre (voir aussi mon article Perfectionnisme et apprentissage).

Progresser, c’est nourrir un environnement stimulant, encourageant, dynamisant. Nous ne sommes pas tous égaux par rapport à la manière dont nous avons été encouragés par nos parents, de même que l’environnement de travail dans lequel nous évoluons. Mais rien n’est une fatalité !

>>> Comment pouvez-vous construire autour de vous une atmosphère de confiance en soi saine, pour votre famille, vos amis, vos collègues de travail ? Une attitude de valorisation, d’encouragement à dire les choses dans la vérité, d’inspiration, de responsabilisation et de redevabilité ? Comment pouvez-vous devenir un modèle de confiance en soi en parlant de vos succès, et ne pas cacher les difficultés, en célébrant les réussites et tirant des leçons des échecs ?

Progresser, c’est aussi rechercher du feedback, c’est-à-dire écouter les gens autour de vous sur ce qu’ils apprécient de vous et vos zones de développement potentiel. Recevoir des retours constructifs… cela construit la confiance en soi.

>>> « Selon-toi, comment pourrais-je m’améliorer ? » C’est une question que vous pourriez poser aux personnes de votre entourage qui savent être bienveillantes et qui vous connaissent suffisamment – cela peut être un ami, un mentor, un collègue, superviseur, pasteur ou autre.

Pour finir, il est important de garder en tête le fait que grandir en confiance en soi est un chemin. Je ne suis pas certaine qu’il soit possible de se dire « Ca y est, je suis arrivé, j’ai suffisamment confiance en moi, c’est tout bon ! » C’est un voyage qui commence par un premier petit pas, et qui se construit au fur et à mesure.

>>> Voilà le défi que je vous lance : quels petits objectifs allez-vous vous fixer, objectifs de connaissance de soi, d’acceptation de soi, d’appropriation de la légitimité de vos responsabilités, d’humilité, de progression, de courage, de recherche de feedback… ? Comment allez-vous évaluer ces objectifs, mesurer les progrès et continuer d’avancer ?

 Crédit photo Pixabay.com

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La (ré)orientation professionnelle

La (ré)orientation professionnelle

La question de l’orientation et de la réorientation professionnelle m’est souvent posée en tant que coach, et j’accompagne plusieurs personnes dans cette démarche. Dans cet article, j’écris une lettre à une amie qui se trouve dans une situation de réflexion sur sa réorientation – cette lettre a réellement été envoyée à mon amie

Voici une partie de sa réaction, publiée avec son accord : « Je trouve très utile le questionnement que tu proposes, voire même indispensable. Le cheminement de ta lettre est très bien proposé, bienveillant, simple de compréhension et pourtant si puissant dans l’éclaircissement des éléments qui nécessitent une prise de conscience ou de décision. Ta lettre m’a rappelé l’importance de choisir car le futur n’est possible que si je le crois possible. »

Article de Ketsia Bonnaz, publié le 05 avril 2023

 

Chère Jeanne*

Depuis quelques années maintenant nous discutons régulièrement de la question de ton orientation professionnelle. Tu t’interroges sur le sens de ce que tu fais, tu as le désir de te réaliser, trouver un métier ou une activité qui enfin, te plaise sur le long terme. On en parle par-ci, par-là, mais je n’ai jamais pris le temps de poser clairement les choses et c’est ce que je vais essayer de faire avec cette lettre qui, je l’espère, te sera utile.

Ton état d’esprit

Le premier point que j’aimerais aborder, c’est la manière dont tu regardes à ton passé, à ton présent et ton avenir : es-tu optimiste, résignée ou déprimée ? Dans quelle dynamique es-tu : hyperactive, dans l’attente, ou critique ? Comment perçois-tu tes propres compétences : es-tu sûre de toi, critique, dévalorisante ?

Vois-tu, si je te pose la question, c’est que cela a un impact évident sur la manière dont tu vas te positionner. Je sais combien il est difficile et fatiguant de mobiliser de la motivation lorsque les expériences passées ont été décevantes. Mais je t’invite tout de même à considérer ton âme : si elle est noire, elle ne verra que des choses en noir, si elle est éclairée, elle sera en mesure de percevoir davantage d’opportunités.

Je t’encourage aussi à t’entourer de personnes positives, qui sauront alimenter la vie en toi, mais qui sauront aussi t’aider à faire le bilan de là où tu en es, ce que tu as à apporter, et t’aider à faire de tes rêves la réalité.

Activité vs environnement de travail

Mon deuxième point, c’est de t’assurer que la réorientation professionnelle à laquelle tu penses est bien issue d’un désir de changement d’activité, et non un ras-le-bol face à une ambiance de travail négative.

Je me rappelle le tout premier coaching de ma vie, alors que j’étais en formation pour ma certification de coach. Maëva* était une femme dans la quarantaine qui avait un objectif précis lors de notre première rencontre de coaching : une réorientation professionnelle. J’étais assez démunie face à sa demande (à l’époque je n’avais aucune connaissance sur la question) mais nous avons parlé pendant 1h30 sur le sujet : ce qui ne fonctionnait pas dans son poste actuel, ses envies, etc. Je l’ai quittée et nous nous sommes revues 1 mois plus tard. Cette fois-ci j’étais prête : j’avais collecté des documents de ressources humaines, des listes de compétences, des méthodes de définition des objectifs professionnels, j’étais au taquet. L’une des premières choses qu’elle me dite alors que nous nous installons pour cette 2ème session de coaching restera gravé dans ma mémoire : « J’ai réalisé qu’en fait mon problème n’était pas mon métier, mais le fait que je n’arrive pas à dire non. » Une fois de plus, j’étais désemparée, mais nous avons travaillé sur la question de l’assertivité. A la fin de nos 4 sessions de coaching, Maëva m’a déclarée qu’elle était finalement très heureuse dans son emploi (le même que celui qu’elle voulait quitter quelques mois plus tôt) et que sa capacité nouvelle à dire non avait changé sa vie toute entière.

Tu comprends où je vais, n’est-ce pas ? Parfois, ce ne sont pas tant nos activités et responsabilités qui sont problématiques que la manière dont nos collègues nous traitent, les conditions de travail, les sous-entendus, voire le harcèlement. Alors la solution n’est pas une réorientation professionnelle, mais changer de positionnement… ou changer d’équipe.

Ce serait dommage de quitter une activité où tu as des compétences avérées à cause d’équipes problématiques.

D’ailleurs, j’ouvre une parenthèse sur ce dernier point : si systématiquement tu te retrouves dans des équipes qui posent problèmes, avec une hiérarchie malhonnête et des abus à répétition, peut-être que cela vaudrait la peine pour toi de te pencher sur pourquoi tu te retrouves toujours dans des contextes malsains. Une réflexion sur tes croyances, mécanismes de choix, et autre pourrait être utile.

Un cheminement ou une révélation ?

Une autre chose qui me vient en tête, c’est la conception du « travail idéal ». J’ai l’impression qu’il y a un immense fossé entre d’un côté les personnes qui s’attendent à une sorte de révélation mystique qui leur ouvrirait les yeux du jour au lendemain sur une activité qui les rendrait pleinement heureux, et de l’autre, les personnes qui se sentent à leur place dans leur activité professionnelle et qui témoignent d’un cheminement parfois très long.

D’ailleurs, tu l’as certainement lu dans mon article sur Mes métiers, je me mets clairement dans la 2ème catégorie.

Je ne dis pas qu’il ne peut pas exister des « vocations » que certains portent depuis très jeunes, ou de métier-passion qui fait sens à peine y a-t-on touché. Ce que je veux dire, c’est que pour la plupart d’entre nous, nous ne savons pas vraiment ce qui nous convient tant qu’on ne fait pas des pas dans la bonne direction. Et comment faire ces pas ? En se lançant, en apprenant des leçons de nos expériences, en s’observant soi-même, en étant curieux. Et au fil des mois et des années, les choses commencent alors à devenir plus claires.

Et puis, je me permets un petit coup de gueule : c’est quoi cette idée que j’entends chez beaucoup de jeunes de trouver un boulot pour lequel on a envie de se lever tous les matins ? Cela n’existe pas. Il y aura forcément des matins où l’on s’est couché un peu trop tard la veille et on n’a pas envie de se lever. Des matins où on préfère rester dans son lit plutôt qu’avoir à régler un conflit avec un collègue, affronter le stress d’une deadline, surmonter une difficulté ou régler une crise. Parce que ces choses font partie de la vie, et qu’aucune satisfaction ne vient sans un prix à payer. Donc s’il te plait, ne choisis pas la voie de la facilité et du plaisir immédiat, il y a tellement plus de joie à vivre dans la persévérance et la victoire face aux défis !

Alors je t’encourage vraiment à ne pas baisser les bras. Peut-être que tu n’auras jamais de révélation d’un métier parfait, et peut-être que c’est mieux ainsi. Mais ce dont je suis certaine, c’est qu’en étant ouverte aux opportunités, tu te retourneras un jour en te disant que tu ne sais pas trop comment tu en es arrivée là, mais que c’est encore bien mieux que ce que tu avais imaginé.

Faire le point

Bon, on en arrive au concret là. Comment définir un fil conducteur ?

Les étudiants peuvent faire appel à un conseiller d’orientation, les salariés à un bilan de compétences, et il existe des livres et formations à gogo sur la question. Une chose qui fait souvent la différence entre une idée un peu folle et la concrétisation d’un projet, c’est d’être accompagné par un professionnel – tu le sais, en tant que coach j’accompagne des personnes à définir ou redéfinir leur orientation professionnelle.

Une technique que j’utilise de plus en plus s’appelle l’Ikigaï. Ce terme un peu étrange est issu du japonais, et signifie « une raison d’être ». C’est une technique très utile pour réfléchir non seulement à son orientation professionnelle, mais aussi la remettre dans le cadre d’une réflexion plus générale sur le sens de sa vie et ce que l’on désire apporter au monde. Je te le présente dans mon article précédent, afin de constituer un fil rouge pour la prochaine étape.

Ce que j’aime particulièrement avec cette méthode, c’est qu’elle allie non seulement des faits (compétences, centres d’intérêts, rémunération), mais aussi des valeurs de vie et des considérations plus personnelles. Je te sais croyante, et je t’encourage donc à travailler l’Ikigaï non seulement avec ta tête et ton cœur, mais aussi dans une attitude de prière, afin que Dieu ait la possibilité de te dire ce qu’Il en pense.

 Ah oui… et puis courage !

Suite à l’Ikigaï ou toute autre direction que tu envisages, il y aura certainement des changements à apporter, des décisions à prendre. Et ce n’est pas facile.

Il y a quelques temps, je discutais avec un coach de leaders américain, qui accompagne les businessmen à la reconversion à la « mi-temps » de leur vie – des femmes et des hommes qui ont si bien réussis qu’ils arrivent à 40 ou 50 ans à l’apogée de leur carrière et qui se demandent bien à quoi tout cela sert, et ce qu’il peut y avoir après.

Une notion essentielle à considérer lorsque l’on envisage une reconversion professionnelle, c’est la « marge » que l’on a, en termes de temps, de ressources financières et de compétences :

  • As-tu du temps à accorder à ta recherche ? Je sais que tu es sans activité durable en ce moment, mais cela ne veut pas forcément dire que tu as la discipline qui te permet d’allouer du temps spécifique pour ta recherche, ta réflexion, etc. Si tu ne crées par du temps, tu ne l’auras jamais.
  • Où en es-tu dans ton « matelas » financier ? Les reconversions conduisent souvent à prendre des risques dans ses choix de vie : lancer une entreprise, quitter son poste pour un emploi moins bien rémunéré mais qui fait davantage sens, diminuer son temps de travail pour accorder davantage de temps à des activités bénévoles… La liste peut être longue, et on ne peut pas laisser de côté les considérations financières, surtout si l’on a une famille à charge, des crédits, etc.
  • Et enfin, il y a la marge des compétences. Envisager quelque chose de nouveau, c’est se découvrir néophyte, comme sans repères et sans valeur-ajoutée. Et pourtant. Avoir été excellente dans une activité spécifique ne veut pas dire que tu n’as pas développé des compétences transversales : compétences relationnelles, capacité d’apprentissage et d’adaptation, d’analyse, etc. Mais parfois, reprendre des études, passer une certification, faire un stage ou apprendre en autodidacte demandera un vrai sacrifice.

Alors Jeanne, quelle est ta marge en temps, en finances, en compétences ? Si tu l’estimes insuffisante, alors peut-être que la première étape serait d’accroître ta marge pour avoir plus de confort lorsque tu passeras à l’action.

Mais dans tous les cas, il te faudra du courage ! Mais tu ne seras pas seule. Tu as tes amis et j’en fais partie.

 

Moi, je crois en toi. Tu es une jeune femme remarquable, et nous n’avons encore rien vu de qui tu es, et de ce que tu es capable de faire. Alors bonne réflexion, et si tu en as envie, discutons-en la prochaine fois qu’on se voit !

Avec toute mon affection

Ketsia

 

Notes :

  • *Le prénom a été changé par respect pour la vie privée de mon amie
  • Crédit photo Pixabay.com

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Ikigaï – identifier sa mission de vie

Ikigaï – identifier sa mission de vie

Le titre est un peu ambitieux, j’en conviens. Et pourtant, j’apprécie de plus en plus cet outil issu de la culture japonaise, pour définir sa « raison d’être ». En croisant ce que l’on aime, ce que l’on sait bien faire, ce pourquoi l’on peut être payé et ce dont le monde a besoin, l’Ikigaï donne une vision globale de l’orientation professionnelle – et au-delà. Je vous propose ici la technique que j’utilise avec mes coachés et mes étudiants. Alors sortez une feuille et un crayon, et c’est parti !

Article de Ketsia Bonnaz, publié le 06 mars 2023

L’Ikigaï, késako ?

Issu de la philosophie japonaise, ikigaï signifie « la raison d’être », « mener sa vie au mieux ». Ce concept part du principe que chacun a un rôle à jouer sur terre, et que le découvrir, c’est trouver la satisfaction, un sens à sa vie, quelque chose qui donne envie de se lever le matin.

Trouver son Ikigaï est considéré comme une quête essentielle, qui peut parfois prendre des années. Et pourtant, des bonnes questions ont parfois tellement plus de valeur que des réponses toutes faites ! Cet article s’adresse en premier lieu à tous ceux qui réfléchissent à leur avenir professionnel : étudiants, jeunes actifs en recherche de leur voie, professionnels en réflexion sur une réorientation…

« Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie » – Confucius

Pris comme un outil de coaching, l’Ikigaï se définit comme une activité professionnelle qui allie ce que je sais faire, ce que j’aime faire, ma mission dans la vie et comment je gagne ma vie.

Ce que je vous propose ici, ce n’est pas un nième article avec des informations et des questions intéressantes. C’est de jouer le jeu en suivant la méthodologie proposée dans cet article :

    • Prenez 1h pour vous poser tranquillement
    • Faites silence ou écoutez une musique douce
    • Sortez un chronomètre (minutez chaque étape selon les consignes)
    • Prenez un papier et un stylo (oui, l’écrire à la main a sa pertinence), si possible une feuille A3 et tracez les 4 cercles ainsi que leurs intersections, selon le modèle ci-contre
    • Suivez chaque étape en vous accordant le temps de la réflexion

Prenez une posture de non-jugement à votre égard, notez tout ce qui vous vient à l’esprit sans censure. Soyez à l’écoute non seulement de votre être intérieur, mais aussi de ce que les autres peuvent dire de vous (on est dans le positif donc pas d’inquiétude), et du divin si vous êtes dans une démarche spirituelle.

 

Les 4 cercles initiaux

Prévoyez un chronomètre de 5min pour chacun des 4 cercles, cherchez à noter un maximum d’idées par rubrique sans les classer, et attendez que les 5 min aient sonnées pour passer au cercle suivant :

1.     Ce que j’aime

Notez au minimum une 20aine de mots.

  • J’identifie mes goûts, mes hobbies et mes centres d’intérêt, des activités que je fais intuitivement, qui ne me demandent pas d’effort
  • Je liste sans réfléchir ce qui m’amuse, m’inspire, me rend heureux, me procure du plaisir, me rend curieux, me stimule
  • En lien avec la sphère professionnelle, je note les activités que j’aime et préfère, les thématiques qui me passionnent, ce que j’ai vraiment aimé faire durant mes expériences

2.     Ce pourquoi je suis doué

Notez au minimum une 20aine de mots.

  • Je liste des choses pour lesquelles je me sens légitime, à l’aise et où j’obtiens naturellement des résultats
  • Si je suis perfectionniste (et donc que je ne me sens jamais assez compétent) ou que je souffre du syndrome de l’imposteur : j’indique les choses pour lesquelles les autres me félicitent ou me remercient régulièrement
  • En lien avec la sphère professionnelle, j’ajoute tout ce qui touche aux compétences techniques, relationnelles, d’analyse, etc. que je reconnais en moi, ou que ma hiérarchie et mes collègues me disent que j’ai

3.     Ce pourquoi je peux être payé

  • Quelles sont toutes les activités pour lesquelles je pourrais être rétribué (vente de bien ou service) ou pourrais mériter un salaire ? Cela peut aller de vendre ses confitures ou bricoler, à des activités très techniques auxquelles vous aimeriez pouvoir prétendre
  • Pour quelles compétences quelqu’un – ou une entreprise – pourrait-il me rémunérer pour répondre à un besoin ?
  • Pour les personnes qui sont en études, formations ou certification : je liste à la fois ce qui est accessible aujourd’hui et ce qui sera accessible à la fin de mon parcours d’apprentissage.
  • Pour les professionnels : quel serait mon « Client idéal », qui aimerais-je servir avec mes compétences et mon temps ?

4.     Ce dont le monde a besoin

On parle ici de tout ce qui touche à vos valeurs, ce qui vous met en mouvement.

  • De quoi le monde a-t-il le plus besoin ? Que manque-t-il au monde pour être un lieu où il fait mieux vivre ?
  • Ce que j’aimerais apporter au monde pour le rendre meilleur, de quelle manière j’aimerais contribuer à la société, aider les autres
  • En lien avec la sphère professionnelle : de quoi le monde professionnel a-t-il besoin, que souhaiterais-je apporter au sein de mon activité professionnelle ?

 

Croiser les cercles

Une fois la liste terminée – et prenez tout le temps dont vous avez besoin – l’étape suivante consiste à chercher les mots et idées en commun lorsque deux cercles se rencontrent. Là encore, je vous suggère d’utiliser un chronomètre de 3 à 5 min pour chacune des 4 intersections.

N’hésitez pas à inscrire plusieurs idées pour chaque catégorie.

La passion professionnelle

La passion c’est ce que je pourrais faire longtemps sans me lasser puisque je l’aime et que je sais bien le faire.

Listez toutes les choses que non seulement vous aimez, mais aussi que vous savez bien faire. N’hésitez pas à identifier de nouveaux mots, des idées en commun, etc.

La mission

Ma mission c’est là où je me sens appelé, où ma contribution a de la valeur, à la croisée de ce que j’aime et ce dont le monde a besoin.

Si vous bloquez, réfléchissez à ces choses pour lesquelles vous êtes prêt à vous battre : celles qui vous mettent en colère, ou pour lesquelles vous donnez gratuitement (du temps, de l’argent, etc.)

La profession

La profession c’est ce que je fais avec talent et que je produis avec une qualité suffisante pour que mes clients soient prêts à payer, puisque je suis compétent et que je peux être rémunéré pour le faire.

Attention : vous n’avez pas besoin d’aimer ces activités ou de leur trouver du sens, juste lister ce que vous pourriez faire avec compétence et que des personnes seraient prêts à vous rémunérer pour cela.

Attention bis : si vous aspirez à quelque chose de nouveau, vous ne savez peut-être pas encore quels sont les métiers concernés mais quelques mots-clés du type « accompagner les personnes âgées » ou « aider les entreprises à sécuriser leurs données » sont déjà très utiles.

La vocation

La vocation est une activité rémunérée qui a du sens pour moi, elle allie ce pour quoi je peux être payé et ce dont le monde a besoin.

Quelles pourraient être les activités qui ont du sens pour moi et qui contribuent au moins de manière significative à la vie matérielle de mon foyer ?

Si vous bloquez, pensez non seulement aux activités rémunératrices qui correspondent directement à vos valeurs (métiers du social, de préservation de l’environnement, etc.) mais élargissez aussi le champ à la manière dont vous aimeriez exercer votre activité professionnelle (avec bienveillance, vérité, etc.) ou le type d’organisation pour laquelle vous souhaiteriez travailler.

 

Arriver à l’Ikigaï

Une fois que vous avez identifié ce que 2 cercles ont en commun, vous pouvez croiser une deuxième fois (3 cercles en commun), puis enfin, arriver à l’Ikigaï, qui regroupe les 4 cercles : une activité qui vous rémunère suffisamment, que vous aimez, pour laquelle vous êtes compétent, et qui correspond à vos valeurs !

Je pense important de rappeler ici que la recherche de l’Ikigaï est un cheminement plus qu’une fin en soi. L’Ikigaï peut se concrétiser sous la forme d’un métier précis, d’un concept ou d’une phrase.

A titre d’exemple, j’ai identifié mon Ikigaï comme étant « Accompagner à développer les potentiels ». Cela vous dit quelque chose ? C’est mon « slogan ». J’ai réalisé que même si mes compétences premières étaient dans l’organisation/ la gestion de projet, ce que je préfère c’est écouter, analyser, et trouver des solutions à des problèmes, mais aussi discerner les potentiels au-delà de la situation réelle. C’est ce que j’aime, et je continue de grandir dans ces compétences. Le monde en a besoin : les individus et les associations que j’accompagne sont souvent bloqués dans leur croissance et leur épanouissement, voire parfois en souffrance – apporter de l’écoute et des solutions pratiques c’est faire grandir l’espoir, dans le respect et l’intégrité qui sont mes principales valeurs de vie. Enfin, au-travers de mon diplôme puis par les certifications et la formation continue, grâce à mes expériences, mon réseau, les opportunités, je peux gagner ma vie en tant que Coach, consultante et formatrice. En avril 2020, après 12 années de vie active et moults métiers, j’ai pu mettre les mots sur ma raison d’être et cela me remplit de satisfaction et de joie.

 

Et ensuite ?

Je suis consciente que cela fait beaucoup. Dans mon prochain article je vous présenterai une réflexion plus générale sur la question de l’orientation professionnelle.

Après avoir effectué cet exercice en individuel, je vous invite à le partager avec une personne de confiance : un œil extérieur est souvent très utile pour voir des liens, percevoir des paradoxes, poser de bonnes questions et offrir des mots qui donnent du sens.

 

Note :

  • Crédit photo : pixabay.com
  • Bibliographie : « Trouver son Ikigaï »,  Christie Vanbremeersch, éditions Broché

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Les « drivers », ces croyances qui nous influencent

Les « drivers », ces croyances qui nous influencent

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi, face à une même situation, certains verront une opportunité et d’autres seront paralysés par la peur ? Nos réactions et prises de décisions sont grandement influencées par des croyances qui se sont construites au fil de nos vies. Dans cet article, je vous propose d’identifier et défier 5 croyances selon le modèle des « Drivers » de l’analyse transactionnelle.

Article de Ketsia Bonnaz, publié le 16 janvier 2023

 

De quoi parle-t-on ?

Pourquoi réagissons-nous comme nous le faisons ? Quels sont les filtres d’interprétation qui nous conduisent à percevoir le monde tel que nous pensons qu’il est, à prendre telle décision plutôt qu’une autre, à réagir intuitivement de manière si spécifique ? Récemment, nous avons eu des discussions avec plusieurs membres de ma famille sur un point précis de notre éducation, et j’ai été une fois de plus interpellée de constater que d’une même situation nous n’avions pas du tout perçu les mêmes choses, et que cela avait eu un impact significatif sur notre croissance et les choix que nous avons fait en tant qu’adulte.

Pourquoi ? Bien sûr, il y a nos différences de personnalité et d’expériences. Mais la manière dont nous interprétons ces expériences afin de trouver des repères dans le monde, c’est à cela que j’aimerais que nous regardions dans cet article. Les « drivers » (terme anglais signifiant « chauffeur »), sont comme des « conducteurs clandestins » qui influencent nos vies, qui nous poussent à interpréter les choses, ressentir des émotions et prendre des décisions de manière tout à fait inconsciente.

Ce concept issu du courant de psychologie nommé analyse transactionnelle* désigne ces messages qui nous conduisent malgré nous et que l’on a construit dans notre enfance pour nous assurer d’être aimé et acceptés. Le psychologue Taibi Kahler en a identifié 5 principaux : il y a Fais plaisir, Sois parfait, Sois fort, Fais des efforts et Dépêche-toi.

S’ils nous ont été bien utiles dans les premières années de notre vie, ces drivers le sont moins dans notre vie d’adultes, où nous sommes davantage en mesure de peser nos décisions et choisir plus intentionnellement la réponse la plus appropriée. Le problème, c’est que notre ou nos drivers sont là depuis si longtemps qu’ils se sont installés comme des vérités qui s’autoalimentent. D’où l’importance de les débusquer et de les remettre à leur juste place. C’est parti !

 

« Fais plaisir »

Laissez-moi vous présenter Placida la « Fais plaisir » : elle est prévenante et empathique, toujours à chercher le bonheur des gens autour d’elle, mais parfois au détriment de ses propres besoins. Placida est toujours souriante, elle ne dit jamais non, elle n’ose pas trop mettre de limite par peur de brusquer ou blesser, et elle a tendance à devancer vos besoins.

Je suis dans le cliché, j’en conviens, mais je n’ai pas pris mon exemple par hasard. Placida la Fais plaisir se retrouve particulièrement chez les femmes à qui l’on répète, depuis l’enfance d’être gentille, prévenante, aimante.

Ces choses ne sont évidemment pas mauvaises en soi, tant qu’elles sont contrebalancées par un « pense aussi à toi ». En effet, le risque principal d’une personne sous emprise du driver Fais plaisir, c’est de s’oublier et s’épuiser. En mettant en œuvre le message-antidote « Pense aussi à toi », sa propre dignité est rétablie dans l’équation : on réalise que nos ressources sont limitées, que l’on ne peut donner que de ce que l’on a, que nos propres besoins sont tout aussi valables que ceux des autres, et qu’il est impossible de plaire à tout le monde.

>> Si vous vous retrouvez dans le Fais plaisir, j’aimerais vous inviter à quelque chose de très simple : premièrement le reconnaître et réaliser quand c’est votre driver qui parle, puis considérer de ne pas tout de suite dire oui ou voler au secours des autres : prenez un petit temps de réflexion (cela peut être juste quelques secondes), posez-vous la question de savoir si vous avez les compétences, la responsabilité et l’envie de le faire, puis donnez une réponse claire.

Vous vous rendrez compte que souvent les autres sont aussi capables de résoudre leurs problèmes, et vous serez moins accablés !

 

« Sois parfait »

Je vous présente le Sois parfait que je connais personnellement bien (j’en parle dans l’article Perfectionnisme et apprentissage).

Pablo le soit Sois parfait est particulièrement apprécié dans son milieu professionnel puisque comme son nom l’indique, le Sois parfait et bien… il cherche à être parfait en tout point ! Pablo, c’est le collègue de travail rigoureux, qui reste au bureau après tout le monde pour finir son travail, qui vérifie tout 3 fois et produit un travail d’excellence, et en plus, il fait ce qu’il dit.

En revanche, c’est vrai, il a tendance à se perdre parfois dans les détails, à pinailler, il met la pression à tout le monde, il veut tout contrôler et il ne prend pas très bien les critiques. Parce que Pablo le Sois parfait est persuadé, de manière très inconsciente, que s’il est pris en défaut, il sera rejeté.

Voyez-vous, lorsque l’on vit sous la direction d’un driver, que ce soit le Sois parfait ou un autre, il peut être difficile de concevoir les choses différemment. Mais j’aimerais vous encourager : prendre conscience de ces croyances qui influencent notre comportement et notre prise de décision, c’est déjà un grand pas vers la liberté. Et qui dit driver, dit aussi message antidote qui peut, à force d’être répété par les autres et par soi-même, devenir une nouvelle réalité.

La liberté pour le Sois parfait, c’est réussir à se dire « Sois réaliste ». Être réaliste, c’est reconnaître que l’on ne maîtrise pas tout, que l’erreur est un passage obligé dans l’apprentissage et que nous avons tous des limites que notre condition humaine nous impose.

>> Une question très concrète et utile si vous vous reconnaissez dans le Sois parfait, c’est de vous demander qui exige de vous la perfection et ce que cela va vous apporter. Vous pourrez vous rendre compte que le mieux peut vraiment être l’ennemi du bien, et que la plupart des gens s’en fichent, que vous soyez parfaits.

Alors, respirez un grand coup, faites un pas de côté, et soyez réaliste !

 

« Sois fort »

J’aimerais vous parler de Florian le Sois fort : lorsqu’il était un petit garçon, Florian a analysé le comportement de ses parents et de son entourage et il en a conclu qu’il fallait être fort pour être apprécié et survivre. Notre petit Florian – parce que oui, le Sois fort est particulièrement présent chez les hommes – a entendu des phrases du types : « Un grand garçon comme toi ça ne pleure pas » ou « Seuls les plus forts s’en sortent dans la vie » et il s’est dit que jamais il ne devait montrer ses émotions parce que ce serait répréhensible, voire même dangereux. Puis il a grandi Florian, et il a été apprécié pour sa discipline, sa fiabilité, sa loyauté. Et c’est vrai, le Sois fort ne baisse pas les bras, il ne perd pas – ou peu – son sang-froid et il sait se débrouiller tout seul.

Mais, parce que le principe même des drivers c’est qu’ils nous posent problème, notre Florian a aussi construit autour de lui une forteresse de froideur, de dureté. Il veut prouver qu’il s’en sortira tout seul alors il tient les autres à l’écart. Ses amis se plaignent : « on ne sait jamais ce que tu penses, on a l’impression de ne pas vraiment te connaître » ; sa petite amie lui reproche de ne pas être à l’écoute de ses sentiments et son patron regrette qu’il ait tant de difficulté à travailler en équipe.

Est-ce une fatalité ? Bien sûr que non ! Je ne vous partagerais pas tout cela sans vous proposer un message antidote : le « Sois ouvert ». Certes, il faudra du temps aux Florians de ce monde pour être en mesure d’écouter leurs émotions, les comprendre et les accepter, mais il n’y a pas de petits commencements. « Soit ouvert », c’est aussi reconnaître le droit à l’erreur, le droit à la bienveillance et la puissance des émotions qui nous relient en tant qu’être humains. « Sois ouvert », c’est se baser sur votre confiance en vous de savoir repérer le danger, pour oser un peu de vulnérabilité qui enrichit.

>> Etes-vous prêts à tenter l’aventure ? Parce qu’être fort, c’est bien, être authentique, c’est tellement mieux !

 

« Fais des efforts »

Effie est une Fais des efforts. Toute sa vie elle est entrée en résonance avec des phrases du type « il faut souffrir pour être belle », « ne ménage pas ta peine » et elle en a conclu que seul ce qui est difficile et qui demande des efforts a de la valeur.

Les gens qui l’entourent la félicitent pour sa capacité à travailler dur, à s’engager dans beaucoup de projets, et à résister à la difficulté. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’inconsciemment Effie recherche les situations compliquées, et va parfois les créer elle-même, pour se rassurer sur la valeur de sa vie. D’ailleurs, la dernière fois qu’elle a mené un projet au sein de son entreprise, Effie a refusé systématiquement toutes les solutions faciles, rapides, ou qui avaient déjà prouvé leur efficacité. Elle a tenu à travailler avec plusieurs partenaires à la fois, avec une méthode innovante et en plus, comme elle avait oublié des étapes importantes dans la planification, elle a dû se démener pour trouver des solutions à des problèmes qui auraient pu être évités s’ils avaient été anticipés. En bref, pour Effie la Fais des efforts, le résultat importe peu, elle pense être jugée à sa capacité à fournir beaucoup de travail.

Ce qu’Effie et tous les Fais des efforts ont besoin d’entendre, et de mettre en pratique, c’est le message antidote « Réussis à ta mesure ».

>> Et si l’essentiel dans la vie n’était pas de s’acharner et de s’user au travail mais d’obtenir des résultats ? Et si aimer ce que l’on fait, et prendre du temps pour soi et les autres était la marque d’une vie réussie ? Réussis à ta mesure, c’est simplement calculer le coût efforts-bénéfice, et opter pour la solution la plus adapté à ses ressources existantes.

Et je vous le souhaite à tous, de réussir à votre mesure, et d’en profiter !

 

« Dépêche-toi »

Dépêche-toi ! Le temps n’attend pas ! Il n’y en aura pas pour tout le monde !

Voilà de beaux exemples du driver Dépêche-toi.

Didier le Dépêche-toi est toujours en mouvement : il aime se dépasser dans l’efficacité, il cumule les activités, il aime la variété et se propose souvent comme volontaire pour de nouvelles tâches. Cependant, la pression du temps est souvent un peu trop importante : il est stressé, il bouscule les autres, il s’impatiente et il passe d’une tâche à l’autre sans vraie priorisation. L’urgence prime toujours sur l’importance et il finit par ne plus vraiment rien faire de bien.

Comme pour les autres drivers, Dépêche-toi s’est mis en place très tôt et Didier ne s’est jamais interrogé de savoir s’il pouvait fonctionner plus sereinement. Et c’est bien l’intérêt de cet article : prendre du recul, envisager d’autres manière de voir le monde et d’y réagir, et grandir en intentionnalité dans ses décisions et comportements.

Si, comme Didier, vous vous reconnaissez dans le Dépêche-toi, j’ai une bonne nouvelle : le message antidote « Gère ton temps » fonctionne !

>> Vivre le Gère ton temps, c’est observer quel est son rythme de travail optimum : quelles sont les phases de concentration que vous avez dans la journée ? Comment les temps de pause permettent-ils de relancer des cycles de productivité ? Dans quelle mesure une réflexion plus longue peut-elle permettre de mieux comprendre le problème, envisager des solutions plus créatives, mieux planifier pour au final être plus efficace ?

 

Qu’en est-il des autres messages ?

J’aimerais terminer en ouvrant la réflexions sur les autres messages qui ont forgé nos croyances. Nous avons abordé ici les 5 drivers, mais il y a tellement plus de messages aidant ou limitants que nous prenons comme vérité. Je vous en donne quelques exemples :

« Je suis nul », « Les hommes sont tous des prédateurs/ les femmes sont toutes des s***pes », « De toute manière tout est pourri »…

« Je vais y arriver, je trouverai une solution », « Je sais qui je suis, personne ne peut m’enlever ma dignité », « Dieu est toujours avec moi »…

Si vous vous reconnaissez dans l’un ou plusieurs de ces drivers et que vous identifiez d’autres croyances limitantes, si vous avez l’impression que parfois c’est plus fort que vous, que faire plaisir, être parfait, être fort, faire des efforts ou vous dépêcher prend le dessus sur une réaction ou décision plus appropriée, alors j’aimerais vous inviter à re-conscientiser ces messages, en évaluer la vérité, et si besoin, à leur trouver des antidotes qui redonneront la vie !

 

Notes :

  • *Dans le cadre de ma certification au coaching, j’ai passé le 101 en Analyse transactionnelle
  • Crédit photo pixabay.com

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